15 définitions trouvées concernant "kanesh".
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Kanesh

Ville de l'Anatolie orientale, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Kaysari (la romaine Césarée). C'est dans le site moderne de Kültepe (la colline des cendres) qu'ont été retrouvés les restes de la ville préhittite de Kanesh, laquelle est certainement la même que la Nésha qu'on rencontre dans certains textes. Le site est constitué par deux "quartiers" distincts sur une hauteur s'élevait la cité indigène, dans la plaine le quartier commerçant appelé karum dans les textes Assyriens. LA VILLE HAUTE. Elle dominait la plaine de Kaysari d'une vingtaine de mètres. Le tépé oblong a un diamètre dans sa plus grande longueur de 550 m environ. Occupé pour le moins dès la première moitié du III milI., il présente dix-huit niveaux d'habitat dont les premiers (1-2) correspondent à l'époque romaine. On a pu, hypothétiquement, rattacher certains niveaux à des événements historiques connus par ailleurs. Le 12 serait celui de l'époque de Zipam, qui se révolta contre la domination akkadienne sous Naram-Sîn. Aux environs de l'an - 2000 règnent sur Kanesh des souverains qui portent des noms indo­européens : Féruwa, Wartama, Warpa, enfin Anitta, qui serait à l'origine de la dynastie hittite. Aux niveaux 8-7 correspondent les périodes d'expansion du karum tandis que sur la cité règnent quatre rois et une reine. Les niveaux 6 et 4 sont contemporains du royaume hittite. Le niveau B est celui de l'époque dite néohittite (X ème - VIII ème s.) pendant laquelle Kanesh reste indépendante. À la fin de cette période, la ville est prise et détruite par les Assyriens. À Kanesh/Nésha est rattaché un mythe, sans doute d'origine hatti, traduit en hittite, et traduit en anglais par Harry Hoffner Jr. sous le titre : "Un conte de Deux Cités: Kanesh et Zalpa". La reine de Kanesh ayant enfanté d'un seul coup trente garçons, elle ne voulut pas rendre public un tel phénomène. Elle plaça les nouveau-nés dans un grand panier qu'elle abandonna sur un fleuve. L'embarcation, malgré sa fragilité, parvint à la mer, d'où elle fut emportée jusqu'aux rivages de la terre de Zalpuwa, où les dieux élevèrent les nourrissons. Quelque temps après, la reine réitère son exploit, mais cette fois elle enfante trente filles qu'elle décide de garder. Plusieurs années plus tard, les garçons retournent à Kanesh, où ils apprennent que la reine a donné le jour à trente filles, ce qui leur fait supposer qu'elle est leur propre mère. Ils vont la voir, mais elle ne les reconnaît pas et veut leur donner ses filles en mariage. "L'aîné des fils ne reconnaît pas ses soeurs. Mais le plus jeune [objecte]: "Prendrons-nous nos propres soeurs en mariage ? Ne faisons pas une telle action impie. [Ce n'est certainement pas] bien de coucher avec elles." a La suite du texte manque, de sorte qu'on ignore le dénouement de l'histoire et le propos de son auteur quand il l'écrivit. On a supposé que cette histoire d'inceste (accompli ?) viendrait en justification de la destruction de la ville de Zalpa (sur la mer Noire) par les Hittites, ce qui semble douteux, surtout si l'original est un vieux texte hatti. LE KARUM. Cinq niveaux ont été déterminés dans cette partie basse à 2m- 2,50 m au-dessus de la plaine et s'étendant sur un front de 3 km. Ni le niveau IV, établi sur le sol vierge, correspondant au (niveau 10 de Kanesh), ni le III (niveau 9 de Kanesh) n'ont rendu de documents. Le niveau Il représente la plus grande extension de la colonie de marchands Assyriens, établie dans le karum (niveau B de Kanesh). Les marchands Assyriens se sont installés en plusieurs comptoirs de la Cappadoce sous l'impulsion du roi d'Assur Érishu ( - 1940 - 1901), mais c'est celui de Kanesh qui a rendu le plus grand nombre de documents (plusieurs milliers) et qui semble avoir été le centre dont dépendaient les autres karums. Il fut détruit par un violent incendie sous le règne de Puzur-Assur Il. La ville haute fut aussi détruite, on ne sait par qui. Le karum reste inoccupé pendant trois ou quatre décennies avant d'être de nouveau reconstruit et de redevenir un important centre commercial. Mais les Assyriens n'y sont plus majoritaires et l'on y trouve de nombreux établissements indigènes. Comme le karum Il, le nouvel établissement fut protégé par un rempart puissant. C'est sans doute à la période d'anarchie qui suit la mort du roi d'Assyrie Ishme-Dagan ( - 1776 - 1742) que le karum 1b dut son abandon par les marchands Assyriens. Le karum 1a tombe en déclin rapidement et les archives ne tardent pas à disparaître. L'ancien centre commercial qui a bourdonné d'activité pendant près de deux siècles (avec quelques périodes d'interruption), retombe dans le silence bien que la vie continue dans la cité de Kanesh. Le mobilier recueilli dans les fouilles est aussi abondant que varié, mais parmi ce matériel le plus important consiste dans de très nombreux sceaux et surtout en tablettes cunéiformes et en archives de marchands : lettres contrats (de société de prêt, de commission mais aussi de mariage et de divorce), ordres de paiement, d'achat, de vente, quittances, pièces comptables, retraits de dépôts, saisies pour dettes, listes de marchandises en stock... Les marchandises étaient essentiellement, pour les Assyriens, des tissus (de laine et de lin), des vêtements, du plomb (?) et de l'étain qu'il allaient chercher vers le nord ou l'est (?) de l'Assyrie. Les échanges se faisaient contre de l'or et de l'argent.


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Alishar

Site d'Anatolie centrale , dont les premières occupations remontent au Bronze Ancien (-2500). On y a retrouvé des poteries (dites " Cappadociennes") et des tablettes en cunéiformes semblables à celles retrouvées à Kanesh, le comptoir Assyrien en Cappadoce. Par la suite , le site tombe sous domination Hittite, puis Phrygienne.


Assur

Divinité tutélaire et éponyme de la cité d'Assur. A l'origine, divinité des montagnes assez inconsistante, dont le nom apparaît, pour la première fois, dans les tablettes de Kültepe (ancienne Kanesh). Vers -1300, Assur est identifié à Enlil,puis, sous Sargon II ( -721 -705 ), au Dieu Anshar, enfin, sous Sénnachérib, il éclipse Marduk. C'est le "Dieu des Dieux", mais aussi celui de la "Nation" Assyrienne.


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Assyrie

Région originelle (Nord-Irak actuel) de la Culture Assyrienne, elle fut d'abord comprise dans la sphère d'influence sumérienne, puis intégrée à l'Empire d'Akkad (vers -2350). On sait finalement peu de choses sur les populations (nomades ) qui furent à l'origine du peuple Assyrien. Probablement très tôt mêlés aux Amorrites, les dix premiers rois de la liste royale Assyrienne "vivaient sous la tente". C'est vers -2100 que les "Assyriens" s'installent à Assur. Alors que la structure politico-économique du pays s'élaborait, le commerce avec la Cappadoce s'intensifiait, grâce au comptoir Assyrien de Kanesh. Se succèdent sur le trône d'Assyrie : Sargon Ier, Puzur-Assur II, Naram-Sîn (-1807 -1776), en qui l'expansion territoriale des Assyriens trouve son point de départ. Peu après -1500, Saustatar, roi du Mitanni, effectue un raid sur le petit royaume d'Assur. A partir de cette époque, les Empires Mitannien, Babylonien et assyrien semblent diplomatiquement à égalité. Au roi Assur-Uballit Ier(-1363 -1328), succède Adad-Nirarî Ier, Salmanazar Ier, Tukulti-Ninurta Ier. La période suivante semble faire état de moins d'opulence et de création artistique et intellectuelle. Il faut attendre Téglath-Phalasar Ier (-1114 -1076) pour retrouver une politique impérialiste de l'Assyrie , bien que ce soit sous Adad-Nirarî II, Tukulti-Ninurta II, et surtout Assurnasirpal II (-883 -859) , que l'Assyrie se constituera le plus vaste empire jamais établi au Proche-Orient Ancien, et ce même empire atteindra son apogée sous les Sargonides : Sargon II, Sénnachérib, Assarhaddon et Assur-banipal. Après un conflit pour la succession D'Assur-banipal, Nabopolassar s'empare de la Babylonie. Cyaxare, le roi des Mèdes tente de prendre Ninive vers -615. L'alliance des Babyloniens et des Mèdes scellera le destin de l'Assyrie, avec la prise d'Assur, de Kalhû et , finalement, de Ninive...Le dernier souverain Assyrien Assur-Uballit II tentera pourtant de résister depuis Harran, avec l'appui des troupes égyptiennes, avant de disparaître brutalement de la scène politique. Seule, Arbèles a survécu à ces destructions.


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Cappadoce

Région volcanique du centre de l'Anatolie , elle fut au centre de la culture Hatti (vers -2500), avant de devenir Hittite. Kanesh, le comptoir Assyrien établi en Cappadoce, fut le centre de transit de toutes les routes commerciales, en direction de l'Assyrie. Du perse Katpatuka, la Cappadoce fut une satrapie de l'empire Perse.


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Ensi - ensîk.

Terme sumérien lu jadis patesi, auquel on attribue le sens de chef e, s seigneur e, bien qu'il ait évolué à travers le temps et ait impliqué diverses acceptions. Son correspondant en akk. est issakku, qui a le même sens. A l'époque archaîque, c 'était le nom du chef d'un village, dont le premier devoir était d'administrer les biens du dieu tutélaire, les fonctions civiles et religieuses étant alors étroitement liées. Renouvelé chaque année, il était s choisi par le dieu parmi toute la population de l'agglomération. Outre ses fonctions religieuses, sa principale occupation était d'organiser les travaux des champs, et de veiller à l'irrigation et à l'observation du cycle agricole. Après que la royauté (LUGAL) se fut imposée, il semble que les ensi n'aient plus été que de hauts fonctionnaires au service du roi, des gouverneurs de village ou de terres agricoles. Ainsi, lors de sa guerre contre Uruk, Sargon déclare avoir capturé cinquante ensi et le roi (lugal) lui-même (il s'agit de Lugalzagesi). Pareillement, à l'époque d'Akkad, les ensi ne sont plus que des gouverneurs au service du roi d'Akkad. Sous la domination d'Ur III, l'ensi représente la plus haute autorité civile dans les villes et les provinces, dépendant toujours du roi. Mais il n'a aucune autorité militaire celle-ci étant exercée par un sakkana, souvent choisi parmi les fils du roi. Le terme est aussi utilisé pour désigner les souverains de contrées étrangères. Ainsi sont mentionnés des ensi d'Anshan de Zabshali, du Subartu. Le terme sous sa forme akkadienne d'is~a~lzo (mais écrit avec l'idéogramme sumérien d'ENSI), sera utilisé encore en Babylonie et en Assyrie. En Babylonie, il désigne plus couramment une classe privilégiée de fermiers à l'époque d'Hammurabi. Dans l'Assyrie du IIe milI., c'est un titre que prend parfois le souverain, qui apparaît comme un intermédiaire entre le dieu, véritable souverain, et les hommes ainsi, sur une tablette de Kanesh lit-on : A-sirki LUGAL Si-lu-lu ENSI' ASirk< «(la ville d')Assur est roi Silulu est l'ensi d'Assur .


Harran

Ville au nord de l'Euphrate. Elle appartient au domaine culturel assyro-syrien, mais les caprices de la politique font qu'elle est située actuellement en Turquie orientale. Son nom akk. était Harra-nu (sum. KASKAL, hébr. Haran). Ce terme possède de nombreux sens en akk. : "route" ," chemin", " voyage", " caravane" . Lorsque le mot est précédé des déterminatifs URU ou KUR, il désigne une ville ou une région. Ainsi le nom d'Harran vient-il de la position de la ville à un carrefour de routes. Dans des inscriptions assyriennes, la ville porte le nom d'Huzirina. Son nom apparaît pour les premières fois dans une tablette cappadocienne de Kanesh ("itinéraire d'Urbana" , datée du XIXe s. et, quelques décennies plus tard, dans une lettre de Mariadressée à Iasmah-Addu. ~ Harran, dont l'histoire reste peu connue, était l'un des plus importants centres du culte du lieu-lune Sîn avec Ur. Le temple du dieu, é.hul.hul (" Maison qui apporte la joie "), remonte pour le moins à l'époque paléobabylonienne. Il a été reconstruit par les rois Assyriens Salmanazar III et Assur-banipal. Ce même sanctuaire semble avoir abrité aussi une chapelle de Ningal. On connaît encore un autre temple dédié à Nusku qui fut aussi restauré par Assur-banipal. À l'époque d'Hammurabi, la ville est gouvernée par le roi amorrite Asditakim. Il fit une alliance avec le roi de Zalmaqum et les chefs des Bédouins benjaminites en révolte contre le roi de MariZimri-Lim, alliance qui fut conclue dans le temple de Sîn. À l'époque médio-assyrienne, Harran devient assyrienne et Adad-nârâri 1er au début du XIII è s., fortifie sa citadelle. La cité s'étant révoltée contre les Assyriens, Assur-dan III (-772 -755) la détruisit en -763. Sargon II la reconstruisit. Après la chute de Ninive, en 612, le dernier roi d'Assyrie s'y réfugia et en fit sa capitale jusqu'à sa prise, deux ans plus tard, par les Mèdes, qui la mirent à sac. Le temple fut particulièrement soigné par le roi néobabylonien Nabonide, dont la mère, Ada Guppi, était prêtresse. Les fouilles n'ont pas permis de retrouver les restes de ce temple de la Lune. SULTANTÉPÉ. Dans le tertre voisin de Sultantépé, les fouilles ont mis au jour la résidence d'une prêtresse et la bibliothèque d'un prêtre, Qurdi Nergal. Selon un colophon, les textes qui la composent auraient été rédigés par des étudiants de l'école du temple, entre -718 et -612. Contrairement à de nombreuses archives, la plupart de ces 407 tablettes sont de caractère littéraire. Il s'agit de versions incomplètes de grands textes épiques et d'ouvrages devenus des classiques de la littérature akkadienne: Énûma élish, Épopée de Gilgamesh, Épopée d'Erra, mythe d'Anzu, légende kuthéenne de Narâm-Sîn, poème du Juste souffrant , conte du "Pauvre Homme de Nippur". Toujours en akk. figurent dans la bibliothèque de nombreux textes de caractère économique et médical, des prières et des hymnes, des incantations et des rituels (souvent fragmentaires) des omens, des textes hémérologiques et ménologiques, astrologiques et astronomiques. Les numéros 150-217 incluent des textes Sumériens et bilingues, mythologiques, des ershemma (en l'honneur de Marduk), et des incantations Cette bibliothèque non seulement enrichit notre connaissance de la littérature mésopotamienne, mais complète ou rectifie certains textes classiques dont il manquait des parties.


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Hatti

Nom donné par les Hittites à la langue parlée par la population qui les avait précédés en Asie Mineure. Le hatti, qu'on appelle aussi, à tort, protohittite, était une langue morte à l'époque hittite, et quelque chose comme une langue liturgique, tel le latin pour les modernes, elle était sans doute psalmodiée dans les rites ou encore chantée comme le laisse entendre la formule NAR. "Hattili SIR" le chanteur chante dans la langue hatti. Le hatti est une vieille langue dite asianique agglutinante totale ment différente de la langue parlée par les Hittites (dont le nom est neshite ou plutôt nesili) et les autres populations d'origine indo-européenne, raison pour laquelle l'emploi de protohittite pour la désigner prête à confusion. Il n'en subsiste que des lambeaux, dans les bilingues hatti-hittite, quelques textes unilingues hatti et des fragments intégrés dans les rituels Hittites. Tous ces textes proviennent des archives royales d'Hattusa. Les bilingues consistent en textes accompagnant l'inauguration d'un palais, en formules d'exorcisme sur un mouton, en listes de fonctionnaires, en fragments de caractère mythologique; en hatti : conjurations, imprécations, hymnes, mélopées, listes de divinités, fragments mythologiques. Cette langue demeure très mal connue et en partie indéchiffrée. Par extension, on a donné le nom de Hattis aux peuples porteurs de la civilisation anatolienne, qui a fleuri avant l'arrivée des peuples locuteurs de langues de type indo-européen: hittite, luwite, palaîte. C'est à ces populations qu'on doit la civilisation brillante représentée dans le matériel retrouvé à Alaca Hàyùk et à Alishar en particulier; avec ses célèbres enseignes (voir Anatolie ). - Les textes Hittites ont adopté quelques anciennes divinités Hittites, qu'ils ont intégrées d~ns leur panthéon. La déesse soleil d'Arinna, qui s'appelait peut-être en hatti Wurunshemu. Inara, déesse protectrice d'Hattusa. Elle est mentionnée dans les textes Assyriens de Kanesh. Dans le mythe d'Illuyanka, elle est associée aux champs (hitt. "gimras" et participe aux côtés du dieu du Temps au combat contre ses adversaires. On l'a identifiée aux divinités représentées dans les textes Hittites par l'idéogramme KAL et le sumérogramme aLAMMA, qui pourrait plutôt être lu "kurunta" . Mezulla : fille de la déesse-soleil et du dieu du Temps. Elle apparaît dans les textes Hittites comme un intermédiaire entre les hommes et les grandes divinités. Tahattanuitish sans doute une ancienne déesse-mère présidant aux saisons, comme le suggère son épithète hittite Wattarasannas " Mère du printemps". Tashimetish dont le nom s'écrit aussi sLUCAL-sal "la reine" (SAL est un déterminatif pour marquer le genre féminin placé avant les noms de personne ou d'animal). Elle est donnée comme la maîtresse de Téshup dans le mythe de Kumarbi. Washizzil : divinité mâle dont le nom est écrit aussi UR-MAH-LUCAL-as «lion-roi». Wurunkatte : dieu guerrier.


Hattusha

Ville d'Anatolie centrale devenue la capitale de l'Empire hittite. C'est sur les pentes d'une haute colline qui domine le village turc de Boghaz-Kôy (élevé au rang de ville, il porte maintenant le nom de Bogaz-kale) que gisent les ruines de l'antique cité hittite dont les murs enfermaient un espace de 120 ha. La hauteur; appelée par les Turcs Bùyùkkale, où l'on a retrouvé le centre administratif de la ville a été occupée dès le IIIème mill., ainsi que la partie basse. Au début du millénaire suivant, au BM, les marchands Assyriens y installèrent un comptoir (karôm5) semblable à celui de Kanesh5 où l'on a retrouvé quelques tablettes qui permettent de situer l'établissement à une époque tardive (correspondant au niveau lb de Kanesh XVIIIe s ). La ville a été fondée par les Hatti(tes), qui l'ont appelée Hattus, tandis que les Hittites, venus ensuite, l'ont appelée Hattusa. Il semble que ce soit Hattusili 1ers< «l'homme d'Hattusa «, véritable fondateur de ce qu'on est convenu de nommer l'ancien royaume hittite, qui ait fait de la ville sa capitale, vers -1650. Seulement la partie basse de la ville et la citadelle de Bùyùkkale sont alors occupées. Ce n'est qu'à partir de ce qu'on appelle l'Empire hittite, vers -1400 -1380, que la partie haute du site est urbanisée et que sont construites les fortifications cyclopéennes de la partie sud, avec les trois portes monumentales dites du Sphinx, du Roi et des Lions (du nom des reliefs qui les ornent), les tours et le souterrain conduisant à une poterne. Dans cette ville gigantesque ont été identifiés plus de 30 temples, dont 26 ont été dégagés, un nombre considérable de monuments souvent non identifiés et des chapelles funéraires consacrées à quelques rois dans un temple-palais construit par Tudhaliya IV. Vers -1300, Muwatalli abandonna Hattusa pour installer le siège du gouvernement plus au sud, à Tarhundassa, peut-être dans la crainte des raids de la population montagnarde des Gasgas, qui, en effet, prirent et mirent à sac la ville. Vingt-cinq ans plus tard, Hattusili III revint s'y installer. La cité fut rebâtie et les archives en partie saccagées, furent recopiées. Hattusa devint alors la capitale d'un brillant empire qui n'avait pourtant plus qu'un court siècle à vivre. Vers -1180, la ville fut incendiée, soit par les Gasgas, soit par les populations en migration appelées par les Égyptiens "Peuples de la Mer". Le site, après quelque temps d'abandon, ne fut que très partiellement occupé par une population qu'on a identifiée, d'après les poteries, à des Phrygiens. Les fouilles ont rendu un nombre considérable de tablettes retrouvées principalement dans le site du palais de Bùyùkkale et dans la "Maison de la pente"; le grand temple I en a rendu un certain nombre; elles sont rédigées dans l'ensemble en hittite cunéiforme, outre quelques textes Akkadiens et Sumériens.


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Hittites

Population de langue indo-européenne qui constitua un puissant État en Anatolie centrale au IIe mill. Le nom des Hittites est emprunté à celui de leurs prédécesseurs dans la région, les Hattis. HISTORIQUE. C'est sans doute aux alentours de -2300 que les premières bandes d'émigrants parlant des dialectes indo-européens arrivent en Asie Mineure. La question reste discutée de savoir si, venant des régions pontiques (Nord de la mer Noire), elles ont pénétré en Asie Antérieure en passant par les détroits à l'ouest (Bosphore et Hellespont) ou les cols du Caucase à l'est. Il est bien possible que ces bandes se soient infiltrées par les deux côtés. La présence des Hittites, un groupe descendant de ces envahisseurs du BA, est attestée en Cappadoce à l'époque des colonies assyriennes, au tout début du IIè milI. On ne sait dans quelle mesure on peut relier les premiers rois Hittites connus à deux personnages mentionnés dans des tablettes de Kanesh rois d'une cité appelée Kussar; Pithana et son fils Anitta, qui semblent bien avoir été des Hittites. Le premier nom de roi que nous connaissions par un texte tardif, le "Rescrit de Télépinu" (vers -1525 -1500), est Labarna. Son épouse royale se serait appelée Tawananna, nom qui, comme Labarna (transformé en Tabarna), devint le titre des reines. Le premier roi mieux connu historiquement est Hattusili Ier, fils (ou neveu ?) de Labarna. C'est avec lui que commence réellement ce qu'on a appelé l'ancien royaume hittite, bien qu'on le fasse de préférence débuter avec Labarna, vers -1630. La politique d'expansion d'Hattusili Ier, qui installe la capitale du royaume à Hattusha, fut poursuivie par son successeur (sans doute son petit-fils) Mursili Ier (vers -1620 -1590). Il parvint à prendre Alep puis, vers -1595, il osa un raid audacieux qui le conduisit jusqu'à Babylone, qu'il pilla, mettant fin à la dynastie Amorrite et ouvrant la porte aux Kassites. De cette aventure, le royaume hittite ne retira pas grand-chose, sinon un certain butin. Le roi fut assassiné par son beau-frère qui prit le pouvoir sous le nom d'Hantili Ier (vers -1590 -1560). Le nouveau roi maintint l'intégrité de l'empire par une série de campagnes vers l'ouest, contre une puissance montante, les Hourrites, et vers le nord contre un nouvel adversaire qui apparaît sous son règne, les Gasgas (ou Kaska). Ces guerriers habitaient les montagnes au nord de la Cappadoce, dans ce qui deviendra le Pont à l'époque gréco-romaine. Ils ne cesseront plus de harceler les Hittites pendant le reste de leur histoire et ils participeront certainement à la chute de l'empire. Hantili ayant été assassiné à son tour, commence une période d'anarchie où les grandes familles Hittites se disputent le trône. Un certain ordre fut rétabli par Télépinu (ou Telebinu), qui prit le pouvoir vers -1525 après avoir déjoué un complot et exilé les fauteurs de troubles. Il érigea le conseil du Panku, assemblée de citoyens en âge de porter les armes (?) en haute cour de justice. Il institua une loi de succession au trône que le Panku devait faire respecter, avec le droit de mettre en accusation un souverain coupable de crimes et de le faire mettre à mort. Bien que le Panku ait par la suite perdu de son autorité, la loi de succession directe fut toujours observée (sauf par Hattusili III lorsqu'il dut se résoudre à se révolter contre l'arbitraire de son neveu). Si un certain ordre est revenu grâce aux initiatives de Télépinu, le royaume hittite reste en retrait pendant les règnes suivants. Certains auteurs font débuter ce qu'on appelle le (nouvel) empire hittite avec Tudhaliya Ier (anciennement Il, -1460 -1440), qui régna avec son épouse Nikalmati. En réalité, le royaume ne fait que se défendre, même s'il semble qu'Hattusili Il ait réussi à maintenir un équilibre avec Alep. Sous Tudhaliya Il (-1400 -1380), le royaume est même attaqué de tous les côtés, et les Gasgas réussissent à mettre à sac Hattusha. Le rétablissement se fait avec son frère (dans le cas où il serait le fils d'Hattusili Il) ou son fils, Suppiluliuma Ier (vers -1370 -1342), qui a su mêler habilement la diplomatie et la guerre. Au cours de campagnes vigoureuses, il fit entrer le nord de la Syrie, avec en particulier Ugarit, dans la sphère d'influence hittite, ce qui, en revanche, ouvrit près d'un siècle de conflit avec l'Égypte. Il entra en lutte avec le Mitanni, qui, sous les coups conjugués des Hittites et de l'Assyrie, va bientôt disparaître. Il fit deux de ses fils rois l'un de Karkémish, l'autre d'Alep. Sur le plan diplomatique, il maria ses filles à des princes vassaux et lui-même épousa la fille du roi de Babylone, avec qui il avait fait alliance. Du côté de l'Égypte, après les intrigues qu'il avait menées auprès des petits souverains syriens et cananéens vassaux de pharaon (en l'occurrence Akhenaton), il eut le plaisir de recevoir une lettre d'une reine égyptienne (sans doute la veuve de Toutankhamon) le priant de lui envoyer un fils comme époux pour monter sur le trône de Thèbes. On sait que le prince ne parvint pas dans la vallée du Nil, assassiné par on ne sait qui, mais sans doute à l'instigation d'Ay ou d'Horemheb. A sa mort, malgré des échecs vers l'ouest et le nord, contre les Gasgas, Suppiluliuma laissa un royaume puissant mais fragile à ses successeurs. On pense qu'il mourut de la peste et que son successeur, Arnuwanda, fut bientôt terrassé par la même maladie. Son plus jeune fils, Mursili II (-1340 -1310), maintint l'héritage de son père au prix de guerres incessantes aussi bien contre des coalitions vers la Syrie que contre des raids de barbares au nord. C'est lui-même, dans ses Annales, qui nous dit qu'il dut lutter dix ans durant pour rétablir et maintenir l'héritage de son père. Nous connaissons quelques événements concernant le règne de son fils et successeur Muwatalli Il (-1310 -1280) par l'Autobiographie du frère de ce dernier, Hattusili III. On peut voir qu'il a confié à celui-ci la tâche difficile de défendre les frontières de l'empire contre les barbares Gasgas du Nord, et lui-même s' est réservé les relations avec les grands royaumes du Sud et de l'Est. Il semble avoir réussi à maintenir la prospérité du royaume tout en reprenant les hostilités avec l'Égypte, hostilités qui se terminèrent avec la bataille de Qadesh (voir Hattusili III pour les détails). Le fils d'Hattusîli III, Tudhaliya IV (-1260 -1220), maintint encore l'empire et parvint même à l'agrandir par la conquête de Chypre, le plus grand fournisseur de cuivre de l'époque. La faiblesse réelle de l'empire apparaît déjà sous ce règne : ainsi un cousin du roi, Kurunta (autrement appelé Ulmi-Te-shub), devenu roi de Tarhundassa, à l'ouest de la Cappadoce, obtint, par traité avec Tudhaliya, de nombreuses concessions territoriales et se para des titres royaux Hittites Tabarna, Mon Soleil, Grand Roi. Les deux derniers successeurs de Thudaliya, Arnuwanda III (-1220 -1200) et Suppihuma II (-1200 vers -1180), durent faire face à de nouvelles coalitions et à des invasions qui eurent bientôt raison de l'Empire hittite, lequel disparut sous les coups conjugués des Gasgas et des envahisseurs venus des rives de la mer Égée, appelés "Peuples de la Mer" dans les textes égyptiens. Civilisation. La richesse des Hittites était naturellement en partie fondée sur l'agriculture et l'élevage, mais aussi, dans ce pays de forêts, sur la coupe du bois. Cependant, plus que les autres États du POA. ils disposaient de mines : peu de cuivre, mais de l'étain, de l'or, du plomb (l'un des principaux produits du commerce des colonies assyriennes de Cappadoce) et surtout du fer. Dès le XIVème s., pour le moins, (le fer était connu bien avant), les forgerons anatoliens ont acquis une suffisante maîtrise dans son traitement pour que les rois Hittites puissent l'utiliser au titre de cadeaux. Le prétexte de l'hostilité du roi d'Assyrie Adad-nîrârî envers Hattusili III fut que celui-ci ne lui avait pas envoyé des épées en fer qu'il lui avait demandées Hattusili se défendit en déclarant qu'il n'en disposait pas qui fussent d'assez bonne qualité pour satisfaire sa demande. Le roi est un personnage sacré dont les fonctions sont militaires et civiles mais aussi religieuses, car il est le premier prêtre des dieux. C'est lui qui préside les cérémonies religieuses avec la reine. L'importance de cette dernière aussi bien dans le culte qu'à la cour est à noter. Elle a son propre sceau, sa propre maison avec ses services, elle entretient des relations personnelles avec les autres souverains. Puduhepa paraît avoir été particulièrement active sur ce point, peut-être parce que le hasard des fouilles a fourni une documentation relativement importante la concernant. L'art des Hittites qui doit beaucoup à leurs prédécesseurs Hattis, est connu par les fouilles d'Hattusha, d'Alaça Höyük et du sanctuaire de Yazilikaya. L'architecture des temples, dont il ne subsiste que les bases, révèle des monuments complexes pourvus de nombreuses salles et galeries. Les enceintes présentent des orthostates sculptés de reliefs comme à Alaça Höyük, technique qui se perpétue dans l'art dit néohittite du Ier mill. Le type du bît-idani semble être d'origine hittite. La religion est fortement marquée par les conceptions et les divinités suméro-akkadiennes et aussi par les divinités Hourrites. Nombre de dieux hatti ont été intégrés dans le panthéon dominé par le dieu du Temps et de l'Orage, à qui la terre est censée appartenir : le roi est son régent. Le Soleil est la première divinité, mais avec des aspects très singuliers puisque la première divinité solaire est la déesse-soleil Hatti Arinna, plus importante que le dieu-soleil Istanu. Un autre dieu non négligeable est Télépinu. Parmi les divinités d'origine étrangère, celle qui occupe la plus grande place est sans doute Ishtar. LANGUE ET LITTÉRATURE. Les deux principales langues de l'empire, le hittite et le luwite sont deux dialectes indo-européens. Le nom réel du hittite est "néshite" ou "neshili", la langue de la ville de Nesha . Cette cité n'a pas été identifiée, mais il se pourrait bien que ce ne soit jamais qu'un autre nom de Kanesh. Les scribes ont adopté pour écrire leur langue les cunéiformes mésopotamiens, qui représentent des syllabes ou des logogrammes. Ce qui rend difficile l'interprétation de la langue, c'est que nombre de mots Hittites sont écrits avec un sumérogramme qu'on peut traduire du sumérien mais dont on ne sait à quel mot hittite il correspondait. Ont ainsi été catalogués, en comptant les numéraux, 324 signes cunéiformes. Comme toutes les langues indo-européennes, le hittite est une langue à flexion qui connaît six cas : nominatif, accusatif, génitif, datif, ablatif et instrumental, à quoi l'on peut ajouter le vocatif pour les déclinaisons des noms de personne. En revanche, les genres ne sont pas, comme dans le grec et le latin, le singulier; le pluriel et le neutre, la différence jouant sur l'animé et l'inanimé. Les verbes connaissent deux voix l'actif (qui est transitif ou intransitif) et le médiopassif. L'actif possède deux voix ou conjugaisons, en -mi et en-hi. Le médiopassif ne possède qu'une seule conjugaison. Les modes sont au nombre de six: trois personnels (indicatif, volontatif et impératif) et trois impersonnels (infinitif, participe et supin). Les archives d'Hattusha nous ont rendu un certain nombre de textes : traités, lettres, annales, instructions, lois, rituels, prières, omens, mythes.


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Inara

Déesse Anatolienne, sans doute d'origine hatti. Associée au sumérogramme dLAMMA. Connue des textes de Kanesh. Dans le mythe d>Illuyanka, elle est l'alliée du dieu du Temps.


Kanesh

Ville de l'Anatolie orientale, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Kaysari (la romaine Césarée). C'est dans le site moderne de Kültepe (la colline des cendres) qu'ont été retrouvés les restes de la ville préhittite de Kanesh, laquelle est certainement la même que la Nésha qu'on rencontre dans certains textes. Le site est constitué par deux "quartiers" distincts sur une hauteur s'élevait la cité indigène, dans la plaine le quartier commerçant appelé karum dans les textes Assyriens. LA VILLE HAUTE. Elle dominait la plaine de Kaysari d'une vingtaine de mètres. Le tépé oblong a un diamètre dans sa plus grande longueur de 550 m environ. Occupé pour le moins dès la première moitié du III milI., il présente dix-huit niveaux d'habitat dont les premiers (1-2) correspondent à l'époque romaine. On a pu, hypothétiquement, rattacher certains niveaux à des événements historiques connus par ailleurs. Le 12 serait celui de l'époque de Zipam, qui se révolta contre la domination akkadienne sous Naram-Sîn. Aux environs de l'an - 2000 règnent sur Kanesh des souverains qui portent des noms indo­européens : Féruwa, Wartama, Warpa, enfin Anitta, qui serait à l'origine de la dynastie hittite. Aux niveaux 8-7 correspondent les périodes d'expansion du karum tandis que sur la cité règnent quatre rois et une reine. Les niveaux 6 et 4 sont contemporains du royaume hittite. Le niveau B est celui de l'époque dite néohittite (X ème - VIII ème s.) pendant laquelle Kanesh reste indépendante. À la fin de cette période, la ville est prise et détruite par les Assyriens. À Kanesh/Nésha est rattaché un mythe, sans doute d'origine hatti, traduit en hittite, et traduit en anglais par Harry Hoffner Jr. sous le titre : "Un conte de Deux Cités: Kanesh et Zalpa". La reine de Kanesh ayant enfanté d'un seul coup trente garçons, elle ne voulut pas rendre public un tel phénomène. Elle plaça les nouveau-nés dans un grand panier qu'elle abandonna sur un fleuve. L'embarcation, malgré sa fragilité, parvint à la mer, d'où elle fut emportée jusqu'aux rivages de la terre de Zalpuwa, où les dieux élevèrent les nourrissons. Quelque temps après, la reine réitère son exploit, mais cette fois elle enfante trente filles qu'elle décide de garder. Plusieurs années plus tard, les garçons retournent à Kanesh, où ils apprennent que la reine a donné le jour à trente filles, ce qui leur fait supposer qu'elle est leur propre mère. Ils vont la voir, mais elle ne les reconnaît pas et veut leur donner ses filles en mariage. "L'aîné des fils ne reconnaît pas ses soeurs. Mais le plus jeune [objecte]: "Prendrons-nous nos propres soeurs en mariage ? Ne faisons pas une telle action impie. [Ce n'est certainement pas] bien de coucher avec elles." a La suite du texte manque, de sorte qu'on ignore le dénouement de l'histoire et le propos de son auteur quand il l'écrivit. On a supposé que cette histoire d'inceste (accompli ?) viendrait en justification de la destruction de la ville de Zalpa (sur la mer Noire) par les Hittites, ce qui semble douteux, surtout si l'original est un vieux texte hatti. LE KARUM. Cinq niveaux ont été déterminés dans cette partie basse à 2m- 2,50 m au-dessus de la plaine et s'étendant sur un front de 3 km. Ni le niveau IV, établi sur le sol vierge, correspondant au (niveau 10 de Kanesh), ni le III (niveau 9 de Kanesh) n'ont rendu de documents. Le niveau Il représente la plus grande extension de la colonie de marchands Assyriens, établie dans le karum (niveau B de Kanesh). Les marchands Assyriens se sont installés en plusieurs comptoirs de la Cappadoce sous l'impulsion du roi d'Assur Érishu ( - 1940 - 1901), mais c'est celui de Kanesh qui a rendu le plus grand nombre de documents (plusieurs milliers) et qui semble avoir été le centre dont dépendaient les autres karums. Il fut détruit par un violent incendie sous le règne de Puzur-Assur Il. La ville haute fut aussi détruite, on ne sait par qui. Le karum reste inoccupé pendant trois ou quatre décennies avant d'être de nouveau reconstruit et de redevenir un important centre commercial. Mais les Assyriens n'y sont plus majoritaires et l'on y trouve de nombreux établissements indigènes. Comme le karum Il, le nouvel établissement fut protégé par un rempart puissant. C'est sans doute à la période d'anarchie qui suit la mort du roi d'Assyrie Ishme-Dagan ( - 1776 - 1742) que le karum 1b dut son abandon par les marchands Assyriens. Le karum 1a tombe en déclin rapidement et les archives ne tardent pas à disparaître. L'ancien centre commercial qui a bourdonné d'activité pendant près de deux siècles (avec quelques périodes d'interruption), retombe dans le silence bien que la vie continue dans la cité de Kanesh. Le mobilier recueilli dans les fouilles est aussi abondant que varié, mais parmi ce matériel le plus important consiste dans de très nombreux sceaux et surtout en tablettes cunéiformes et en archives de marchands : lettres contrats (de société de prêt, de commission mais aussi de mariage et de divorce), ordres de paiement, d'achat, de vente, quittances, pièces comptables, retraits de dépôts, saisies pour dettes, listes de marchandises en stock... Les marchandises étaient essentiellement, pour les Assyriens, des tissus (de laine et de lin), des vêtements, du plomb (?) et de l'étain qu'il allaient chercher vers le nord ou l'est (?) de l'Assyrie. Les échanges se faisaient contre de l'or et de l'argent.


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Karûm

Mot akkadien aux sens multiples. Il désigne : - un quai d'embarquement (ou un mur) le long d'un fleuve ou d'un canal; - un port; - le quartier d'une ville destiné aux échanges commerciaux des trafiquants et des marins ; - une communauté de marchands. Le bit kàri était le bâtiment où était logée l'administration du karum ou les douanes dans un port. (voir : Kanesh).


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KüItepe

voir Kanesh


Nésha

voir Kanesh.


Palmyre

Cité du désert de Syrie. On ignore l'étymologie de son nom indigène, Tadmor. Palmyra est le nom que lui ont donné les Romains, à cause des palmiers de l'oasis. On ne sait à quelle époque remonte la fondation de la ville. La découverte de céramique du BA (v. - 2200) sous la cour du temple de Bêl n'est pas significative. Tadmor est mentionnée dans les tablettes cappadociennes de Kanesh, dans les textes de Mariet d'Émar. Au Xl s., dans plusieurs inscriptions, le roi d'Assyrie Teglath-phalazar se vante d'avoir vaincu Tadmor d'Amurru et Anat de Suhi. La ville n'entre réellement dans l'histoire qu'à partir de l'époque grecque avec les Séleucides et surtout sous la domination romaine. En 212, à la suite de l'édit de l'empereur Caracalla (211-217) elle devient colonie romaine. Pour se défendre contre l'agressivité du nouvel Empire perse des Sassanides, les Romains nomment gouverneur de Syrie-Phénicie le chef d'une éminente famille arabe de Palmyre, Odenat, en 258. À la suite de deux campagnes victorieuses contre les Perses, en 262 et 267, Odenat prend le titre de Roi des rois. Il est assassiné peu après. Sa veuve, Zénobie, s'arroge le pouvoir au nom de son fils mineur Wahballat. Elle profite des faiblesses de l'Empire romain, déchiré entre les prétendants au trône, pour faire occuper par ses armées l'Égypte et l'Asie Mineure, se constituant un fugace empire. Mais bientôt Rome est gouvernee par un empereur énergique, Aurélien. À la tête de ses légions, ce dernier n'a pas de mal à vaincre les armées de Palmyre. Il prend la ville (272), la met à sac et emmène Zénobie captive à Rome. Désormais, Palmyre ne sera plus qu'une bourgade, où Dioclétien installe une légion vers 300. Au VIe s., Justinien renforce ses anciens remparts, ce qui ne lui évite pas d'être prise en 634 par les musulmans. La richesse de Palmyre lui vint de sa situation géographique, à un noeud de routes. Par ce port du désert (Portus était le nom latin des postes de douane) passait la route de la soie, depuis la Chine, et les richesses du golfe Arabique, perles, or, épices de l'Inde, qui transitaient par le port parthe de Charax. La classe dominante de marchands et de caravaniers établie dans la cité s'est ainsi prodigieusement enrichie, ce qui a permis l'érection des magnifiques monuments dont il nous reste quelques ruines dans les colonnades de la voie principale qui traverse la ville de part en part : le théâtre, les temples de Bêl, de Nabû et de Baal shamîn. LANGUE ET RELIGION : La langue de Palmyre est un araméen très proche de celui dans lequel sont rédigés certains textes bibliques. De très nombreuses inscriptions ont été recueillies au cours des fouilles, rédigées pour la plupart d'entre elles en araméen et en grec. Ces inscriptions permettent de voir que la majorité de la population était d'origine arabe. La plus importante est la "Loi fiscale" rédigée en double version, araméen et grec. Promulguée par le sénat de Palmyre en 137 de notre ère, elle fixe les taxes sur tout ce qui concerne le commerce de la cité : 12 deniers pour un esclave vendu dans la ville et non exporté, autant pour l'exportation de chaque esclave, 3 deniers pour une sortie de chameau chargé de matières sèches, mais 25 pour la rentrée d'un chameau chargé d'alabastres (vases en albâtre) pleins d'huile aromatique... Parmi les taxes les plus élevées, on peut citer celles qui concernent les prostituées :"[...] le publicain (percepteur romain de l'impôt) percevra des prostituées : de celle qui prend un denier ou plus : un denier par femme ; de celle qui prend huit as, il percevra huit as ». Les autres inscriptions sont honorifiques, funéraires et religieuses. C'est en particulier grâce à ces dernières que l'on connaît un certain nombre de divinités du panthéon palmyrénien : Allat, Azizu, Gad, Bêl, Arsou, souvent nommé en compagnie d'Azizu, «dieu bon» d'origine arabe; shai' al-Qaum, autre divinité arabe, « dieu bon et rémunérateur qui ne boit pas de vin» Malakbel, considéré comme le serviteur de Bêl, une sorte de messager des dieux, divinité de caractère solaire ; Yarhibôl et Aglibôl, difficilement dissociables, représentés ensemble, le premier la tête radiée, le second avec un croissant de lune sur les épaules, souvent en compagnie d'un troisième personnage identifié soit à Bêl, soit à Malakbel, pour constituer une triade; shamat, grand dieu babylonien dont le nom désigne l'astre du jour et dont on retrouve le culte chez les Cananéens et les Araméens; Nabû, autre divinité babylonienne ; Nanaï, dont l'origine doit se chercher dans la Sumérienne Nana (ou Nanaya ?) Baal shamin, Atargartis.


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