19
définitions
trouvées concernant "Elam". |
||
Mot |
Définition |
Images |
Mot |
Autres
définitions mentionnant "Elam" |
Images |
Isin | Ville de la Babylonie identifiée dans le site moderne d'Isan al-Bahariyat. Les fouilles du site ont révélé que la ville avait déjà acquis une certaine importance au DA et à l'époque d'Akkad. Sa divinité principale était Gula, identifiée à Ninisina, la dame d'Isin. Elle y avait son temple, l'é.gal.mah (le Palais exalté). Une masse d'armes y a été retrouvée au nom du roi d'Akkad shar-kali-sharri. Le nom d'Isin n'apparaissant nulle part avant l'époque d'Ur III, Postgate, se fondant sur le fait que dans les textes d'Ur III, la ville est notée sous la forme d'IN-si-in a suggéré qu'elle a été mentionnée auparavant sous le logogramme INk, qu'on lit dans divers textes. La chute de la dynastie d'Ur III va permettre à Isin de devenir une capitale dynastique. Un Amorrite, Ishbi-Erra, officier dans l'armée du dernier roi d'Ur Ibbi-Sîn (-2028 -2004), reçut le commandement de la place d'Isin et de la région vers -2017. C'était l'époque où les Elamites et les montagnards du Zagros menaçaient l'empire d'Ur. On ne sait, en fait, quand Ishbi-Erra, profitant de la faiblesse politique d'Ur, se rendit indépendant au sein d'Isin. Il y reste solidement établi lorsque l'empire d'Ur s'effondre sous les coups des Amorrites et des Elamites . Une fois Ibbi-Sîn disparu, Ishbi-Erra peut se présenter comme le successeur légitime des rois d'Ur et fonder sa dynastie ce sera la dernière de la LRS, qui a dressé la liste de ses successeurs. On a pu supposer à juste titre que le nouveau roi, afin de se donner une légitimité, va encourager la diffusion de ce thrène qu'est la "Lamentation sur la destruction du Sumer et d'Ur"; dont la fin est une promesse de résurrection de la ville, sous-entendu grâce aux souverains d'Isin : "Oh Nanna (le dieu-lune d'Ur), ta royauté est agréable, retourne à ta place ! Puisse un bon règne d'abondance être réservé à Ur! Laisse le peuple se coucher dans les sûrs pâturages, laisse-le s'aimer ! [...] Oh Nanna, oh ta cité ! Oh ton temple ! Oh ton peuple ! " . Ishbi-Erra réussit à pacifier la contrée et à se rendre maître d'une partie de Sumer et d'Akkad, bien que certaines villes aient échappé à son autorité notamment Larsa, qui va s'imposer comme une rivale. Les premiers successeurs d'Ishbi-Erra shû-ilishu, Iddin-Dagan (-1974 -1954), Ishme-Dagan (-1953 -1935), vont maintenir la suprématie de leur cité. Néanmoins, le dernier s'est révélé impuissant à s'opposer à un raid du roi d'Assur Ilushumma, qui prétend, dans une inscription, avoir libéré Ur et Nippur : il est possible que la Lamentation sur la destruction de Nippur soit en relation avec ce raid sans lendemain de l'Assyrien. Lipit-Ishtar (-1934 -1924), successeur d'Ishme-Dagan, est resté célèbre pour le code de loi qu'il a inspiré. Après lui commence le déclin d'Isin. Les cités se rendent indépendantes tandis que monte l'étoile de Larsa. En vain Bûr-Sîn (-1895 -1874) reprendra-t-il Nippur et Ur. Il dut évacuer cette dernière peu après. Un quart de siècle plus tard, Isin n'est plus maîtresse que d'elle-même, elle ne contrôle plus que quelques champs aux alentours. Elle sera bientôt englobée dans l'empire d'Hammurabi. | |
Adad-Nirari | Noms de plusieurs rois du Proche-Orient ancien , dont trois Assyriens : 1) Adad-Nirari : Roi de Qatna (vers - 1400) 2) Adad-Nirari : Fils d'Idrimi, roi d'Alalah, on lui doit une réorganisation du culte dans la ville. 3) Adad-Nirari 1er : Roi d'Assyrie(-1307 -1275), Il poursuit les conquêtes territoriales de son ancêtre, Ashur-Uballit 1er (-1363 -1328). Il agrandit l'Empire au Nord, jusqu'à Mardin, conquiert une partie du Mitanni, de la Babylonie et surtout repousse les invasions Kassites et les hordes Gutis. 4) Adad-Nirari II : Roi d'Assyrie (-911 -891), fils d'Ashur-Dan II, il reprend l'effort de restauration de l'Empire de son père. Il repousse les invasions des nomades Araméens,conquiert une grande partie de l'Urartu, réalise des expéditions militaires contre la Babylonie, jusqu'à l'Elam. Il construit ou restaure plusieurs portes et palais à Ashur. 5) Adad-Nirari III : Roi d'Assyrie (-810 -783). Durant les cinq premières années de son règne, c'est sa mère Sammuramat (Sémiramis) qui exerça le pouvoir , a la mort de son père, shamshi-Adad V. Adad-Nirari III conquiert les Royaumes Araméens de l'Ouest, repousse les Mèdes au Nord-Ouest, et maintient les Babyloniens sous son autorité. | |
Anshan | Ville antique de l'Iran Occidental. Elle fut un temps capitale de l'Elam, avant de prendre son indépendance. | 1 images |
Assurbanipal | Roi d'Assyrie (-668 -627), fils et successeur d'Assarhaddon. Dès son arrivée sur le trône, il dut réprimer une rébellion en Égypte, menée par le Pharaon Taharqa. Thèbes fut libérée des Assyriens, mais Assur-banipal reprendra la ville quelques années plus tard. Le souverain Assyrien dirigera ensuite une expédition contre Tyr, Arvad et la Phénicie, mais aussi contre les Mannéens et l'Elam. Mais durant ces campagnes, son frère, Shamash-shum-ukîn, gouverneur de Babylone, se révolte à son tour, allié aux Arabes et aux Elamites. Assur-banipal détruit Babylone en -648, puis s'empare de l'Elam. Il se fait représenter en train de chasser le lion sur les parois de ses palais, construit de nombreux temples. Roi lettré, Assur-banipal laissera une importante bibliothèque, avait été initié aux arts divinatoires et lisait le Sumérien. | 11 images |
Babylone | Ville au Sud de Bagdad (Irak actuel), son nom en sumérien était "Ka-dingir-ra(ki)", et en Akkadien "Bab-ili", littéralement : "la porte du Dieu". C'est la Babel des textes "bibliques". La première mention de Babylone apparaît dans des textes datant du règne de shar-kali-sharri (-2217 -2193). Petit centre religieux dès l'époque sumérienne, Babylone ne prendra de l'importance qu'après que l'Amorrite Sumu-abum (-1894 -1881) en ait fait la capitale de son royaume indépendant. Peu à peu, le petit royaume va gagner du terrain (Sippar, Dilbat, Kish puis Marad). Quand Hammurabi (-1792 -1750) devient Souverain de Babylone (Dynastie Amorrite), il est à la tête d'un empire assez important pour attirer les jalousies des Kassites, venus du Zagros Iranien. A deux reprises, les guerriers Kassites tenteront, en vain, de prendre Babylone, sous les règnes de Samsu-iluma (vers -1740) et de Abî-eshuh (-1711 -1684). Toujours est-il que l'implantation des Kassites en Babylonie fut progressive, ceux ci étant très présents dans certains corps de métiers, et même dans l'armée. Quand, en -1595, le Roi Hittite Mursili Ier effectue un raid sur Babylone, mettant ainsi un terme à la dynastie Amorrite, il laisse le champs libre aux Kassites qui y fondent une nouvelle dynastie, en transférant la capitale à Dûr Kurigalzu. Mais très vite, alors que les derniers rois Kassites s'épuisent en guerres contre l'Assyrie de Tukulti-ninurta Ier, l'Elam saisit l'occasion pour piller Babylone et y installer un souverain élamite. Ce n'est qu'avec Nabuchodonosor Ier (-1125 -1104), de la IIème dynastie d'Isin, que la Babylonie redeviendra un empire indépendant, grâce à des campanes menées contre l'Elam. Mais, très vite, l'Assyrie étend sa domination sur la Babylonie. Ce sera la gloire de la Dynastie Chaldéenne, avec Nabopalassar et son fils, Nabuchodonosor II, de donner à Babylone un empire qui s'étendit de la Méditerranée à l'Elam, et de faire de Babylone la ville la plus prestigieuse de l'Orient Ancien. Après la prise de la ville par Cyrus, en -539, la ville gardera son hégémonie du point de vue intellectuel et "scientifique", au point qu'Alexandre voulut en faire la capitale de son immense empire. C'est là qu'il mourut, en -323. Babylone survivra encore quelques siècles, sous la dynastie macédonienne de Syrie, et s'éteignit lentement durant la dynastie Iranienne des Parthes. Pour les anciens Mésopotamiens, Babylone était la ville sainte, en relation avec Ikû, la constellation de Pégase. | 15 images |
Dûr Kurigalzu | Ville de Babylonie (actuelle 'Aqar Quf). Ville de Babylonie (actuelle 'Aqar Quf). Son nom en babylonien signifie la "forteresse de Kurigalzu". La ville a été fondée parle roi kassite Kurigalzu Ier v. 1400, afin d'en faire sa résidence. Il est possible que la ville ait été établie sur une ancienne bourgade, peut-être appelée Parsâ (nom lu aussi Daksa). La ville, à son apogée, occupaît 225 ha et était enfermée dans des remparts. Le palais (appelé un peu prétentieusement "Palais du monde entier"é.gal.h.sàr.ra), monument hétérogène, agrandi et remanié à plusieurs reprises,a rendu un certain nombre d'oeuvres d'art, dans l'ensemble mineures (tête d'homme en terre cuite, tête de massue en pierre sculptée, bijoux et ornements en or...), et des peintures murales. Le temple principal, é.u.gal (ou é.mun.gal: Maison du grand seigneur), construit par Kurigaizu, était consacré à Enlil. Il était dominé par une Ziggurat, l'é.gi.rin (ou é.gi.kil), la «Maison pure », dont il subsiste une partie ruinée qui s'élève encore sur 57 m. Sa hauteur originelle était de 70 m et sa base mesurait 69 x 67,60 m. Comme les temples, les palais et les demeures de la ville, elle était faite de briques crues enfermées dans un coffrage de briques cuites. C'est aussi à Kurigaîzu qu'est due la construction du temple de Ninlil (é.gasan.an.ta.g~àl, «Maison de la dame d'en-haut «) et de celui de Ninurta, l'é.sag~.dig~ir(re).e.ne. La ville est restée capitale jusqu'à la fin de la dynastie kassite, au milieu du XIIe s., et le palais a servi de résidence à ses souverains. Dans le mythe d'Erra , il est question de la destruction finale de la cité : "Quant à ceux de Daksa, leur lamentation ne s'apaisa plus à cause de l'E.u.gal qui avait été détruit". La ville fut, en effet, incendiée par les Elamites vers -1170, sous le règne de Marduk-apal-iddina. Un moment abandonné, le site a été de nouveau habité à l'époque néobabylonienne (VIè s.) | |
Eannatum (a) | Seigneur (Ensi) de Lagash (v. 2454-2425). La ville de Lagash, encore obscure, était en litige depuis quelque temps avec la cité voisine d'Umma pour une question de champs à la limite des territoires qu'elles contrôlaient. La querelle s'était apaisée à la suite d'un arbitrage du souverain de Kish, Mésilim (entre 2600 et 2550). La paix semble avoir régné sous Ur-Nanshé mais la guerre reprit sous le successeur de ce dernier, père d'Éannatum, Akurgal. Le règne d'Akurgal fut bref et peut-être est-ce au cours d'un combat contre Umma qu'il perdit la vie. Eannatum se porta contre l'armée d'Umma, défit son roi, Ush, qui sans doute trouva la mort dans cette guerre. Le fils de ce dernier, Enakalli, dut abandonner les terres contestées à Eannatum et lui payer un tribut en grains. C'est cette victoire que le vainqueur va commémorer dans une grande stèle dite des Vautours (fragments retrouvés à Girsu, au Louvre). Il s'agissait d'une grande stèle en calcaire qui, à l'origine, mesurait en hauteur plus de 1,80 m. Elle est sculptée sur les deux côtés : sur une face, on voit le monde terrestre avec les guerriers de Lagat progressant en rangs serrés derrière leurs boucliers et étreignant une lance, Eannatum marchant à leur tête, tout ce monde piétinant les ennemis vaincus; dans un registre inférieur, Eannatum avance sur son char à quatre roues, suivi de ses guerriers; devant eux, un vol de vautours, qui a donné son nom moderne à la stèle; au bas, un fragment de relief où sont entassés les corps des morts de Lagash qu'on va ensevelir, avec une scène de sacrifice. Sur l'autre face, on se trouve dans le monde divin: le dieu Ningirsu tient d'une main une massue, de l'autre il étreint un aigle léontocéphale (Anzû) auquel est attaché un grand filet où sont pris, comme des oiseaux, les guerriers d'Umma. Bien qu'en partie perdue, la longue inscription qui accompagne les scènes figurées représente le document le plus important sur le règne d'Eannatum. Le prince se donne pour père le dieu Ningirsu et pour mère la déesse-mère Ninhursag, dont il suça le lait. Au cours d'un rêve, Ningirsu vint visiter Eannatum pour lui dire combien les "bandes pillardes" d'Umma l'avaient irrité (il implique aussi Kish, qui aurait été ulcérée par l'attitude d'Umma). Ainsi commence la guerre afin de venger le dieu. Après sa victoire Éannatum, qui ne cesse de répéter qu'il est très sage et qu'il a offert en sacrifice deux colombes à Utu, a fait lever un talus pour marquer la nouvelle frontière de son domaine, qui est celui de son dieu Ningirsu. Il ne semble pas qu'Eannatum se soit contenté de cette seule victoire. Il aurait aussi repoussé une attaque des Elamites, vaincu Ur et Uruk, reçu des mains d'Inanna la royauté de Kish, porté ses armes jusqu'à Mari et au Subar (l'Assyrie ?) selon la longue inscription d'un galet. Il semble aussi avoir eu une activité architecturale. Son action a finalement fait d'une obscure bourgade une cité dominante parmi les villes du Sumer. | |
EIam | Région du sud-ouest de l'iran, constituée de plaines et de montagnes, débordant l'actuel Kuzistan. Sa situation géographique, à l'extrémité des routes du plateau iranien conduisant vers l'Asie centrale et la vallée de l'Indus, et dominant la plaine du Tigre, lui a permis de jouer un rôle non négligeable dans l'histoire du POA. Le nom d'Élam est fondé sur l'hébreu 'êlam. Les Élamites appelaient leur pays Haltamti (= Terre du dieu) et les Akkadiens Elamtu. L'origine des Élamites reste inconnue. Ils semblent avoir appartenu à ce fond des anciennes populations néolithiques de l'Asie antérieure qui parlaient des langues agglutinantes, différentes des Sémites et des Indo-Européens. Les Élamites adoptèrent les cunéiformes d'origine sumérienne, mêlés de logogrammes suméro-Akkadiens, pour écrire leur propre langue, probablement au cours du XXIIIè s. av. J.-C. , et les ont utilisés jusqu'au IV s. Dans ce système d'écriture syllabique entrent les voyelles a, u, i, e. La base de la langue est nominale, verbale ou commune au nom et au verbe. Le verbe, toujours placé en dernière position, exprime un aspect accompli ou inaccumpli-duratif. Bien qu'elle participe largement des civilisations voisines de la Mésopotamie, la civilisation élamite conserve une originalité qui lui est propre. Il convient ici de préciser que ce qu'on est convenu d'appeler l'Élam ne forme pas une unité en soi. Il est composé de plusieurs régions qui ont été distinguées politiquement : au pied du Zagros, la Susiane, dans de riches plaines avec Suse pour capitale, n'a pas été toujours le centre de l'Élam, qui s'étendait par ailleurs dans les montagnes avec l'Anshan l'Awan et le shimashki ces deux dernières régions étant mal circonscrites sinon localisées. On s'accorde pour diviser son histoire, àpartir des découvertes archéologiques et des textes aussi bien extérieurs que ceux recueillis localement, en particulier lors des fouilles de Suse et, plus récemment, d'Anshan, en quatre périodes : proto-élamite (vers -3200 -2700)élamite ancien ou paléo-élamite (vers -2400 -1500), élamite moyen (méso-élamite -1500 -1100), Néo-élamite (vers -1000 -539). Après la conquête achéménide, l'Élam est une province de l'empire qui a cependant le privilège de voir Suse considérée comme l'une des capitales impériales. Pendant la période protoélamite, l'Élam est tourné vers le plateau iranien, à la civilisation duquel il participe. Les relations de Suse sont étroites avec Anshan Bialk, Tépé Yahya, et même Bhahr-i-Bhukhta, en Iran oriental, site que certains auteurs identifient à Aratta, le grand marché du lapis-lazuli. C'est au début de cette période que les Élamites vont commencer à se doter d'une écriture qui reste très élémentaire, et indéchiffrée. Elle consiste en idéogrammes simples, souvent de forme géométrique, parfois dessinés en double ligne, ou encore simplement linéaires, sur des tablettes de terre crue, parfois à peine cuites, et quelques amulettes et sceaux. Il arrive que des dessins au trait représentant des animaux fauves, bovidés, soient tracés accompagnés de quelques signes. Il s'agit en général de pièces comptables ou d'exercices de comptabilité .Les premières mentions historiquement attestées entre l'Élam (connu sous le nom sumérien de NIM) et Sumer par des inscriptions se situent entre -2700 et -2400, bien qu'il soit probable que les deux régions fussent déjà en relations commerciales. Un roi obscur de Kish, Enna'iI, fils d'A'anzu, se vante d'avoir vaincu l'Elam. D' Éannatum, il est dit qu'il vainquit l'Élam, "la montagne vertigineuse". Ce sont là des relations violentes dont il est difficile d'assurer que ce sont les premières entre les Sumériens et les Élamites. Déjà. dans la LRS, le mythique roi de Kish Enmebaragesi aurait porté ses armes dans le pays d'Élam, ce qui nous ramène aux environs de -2700. L'époque paléoélamite se divise en trois périodes selon les dynasties qui ont eu le pouvoir. Vers 2400, un prince de la ville élamite d'Awan prit le pouvoir, défit Ur et entra dans la liste royale sumérienne. Cependant, la Susiane fut intégrée dans l'Empire akkadien de Sargon, qui y plaça des gouverneurs (issiakkum). Par la suite, Naram-Sîn passa un traité avec le souverain d'Awan (le roi Khita ?). C'est le premier traité conclu entre un souverain élamite et un roi mésopotamien : il fut conservé dans le temple d'In-shushinak. Vers -2050, la liste susienne des (12) rois d'Awan et de shimash(ki) donne une nouvelle dynastie avec aussi 12 rois, originaires de shimashki dans les montagnes du Luristan. La Susiane retomba sous la domination des derniers rois de la IIIè dynastie d'Ur, qui pratiquèrent des mariages entre princesses sumériennes et élamites. Ces précautions n'empêchèrent pas les Élamites de s'unir et d'envahir Sumer sous la conduite du roi de shimatki Kindattu (v. -2004), ouvrant la deuxième période d'indépendance de l'Élam ancien. Le roi d'Ur Ibbi-Sîn fut capturé et emmené prisonnier en Élam, où il mourut. Le neuvième roi de la dynastie de shimashki marque l'étendue de ses conquêtes en prenant le titre de « roi d'Anshan et de Suse «. Plus modestes, ses successeurs se contenteront de celui de suêalmah« Grand Régent", titre sumérien des gouverneurs de l'époque d'Ur III (sukkal). Avec eux commence la troisième période protoélamite, (v. -1970). L'Élam forme alors une sorte de confédération où, au-dessous du Grand Régent, se trouvent un sukkal d'Élam et de shimashki et un sukkal de Suse. Ces Souverains pratiquent des mariages avec leurs soeurs, comme les rois d'Égypte, et ils conservent les traditions akkadiennes. L'akkadien semble être la langue officielle : la plupart des textes, administratifs, économiques, sont en akkadien. On ne possède de cette époque que quelques inscriptions royales en élamite. Cependant, ces inscriptions permettent de saisir la complexité de l'histoire élamite pendant cette période et des successions au trône, sans qu'on puisse toujours réussir à situer tous les faits recueillis dans un développement satisfaisant . Cette période des sukkalmah se termine vers -1500 on ne sait précisément dans quelles conditions. Entre -1500 et -1100, trois dynasties se succèdent à la tête de l'Élam, qui connaît sa période la plus brillante, appelée élamite moyen. De la première dynastie, dite des Kidinuides, on connaît peu de chose. Ses rois se parent du titre de roi d'Anshan et de Suse mais ils privilégient, avec le roi Tepti-Ahar, Kabnak (Haft Tèpè) au sud-est de Suse, comme résidence royale, au détriment de Suse. Une campagne du roi kassite de Baby-lone Kurigalzu 1er au XIVè s. semble être la cause de la chute de cette dynastie, remplacée par une nouvelle dynastie fondée par un certain Igi-halki. Sous cette nouvelle dynastie dite des Igihalkides, l'Élam va de plus en plus trouver son équilibre culturel, dans lequel les traditions indigènes s'harmonisent avec les courants mésopotamiens. L'élamite devient la langue officielle, remplaçant l'akkadien. Cette politique se concrétise dans la capitale-sanctuaire édifiée par Untash-Napirisha (v. -1275 -1240) à Tchoga Zanbil. Le petit-fils de ce dernier, Kiden-Hutran (v. -1235 -1210), effectue un raid sur la Babylonie au cours duquel il met à sac Der, Marad, Nippur et Isin. Une période d'anarchie suit la mort de ce roi, et le pouvoir va passer à une nouvelle dynastie fondée par Hallutush-Inshushinak (v. 1205-1185). On lui a donné le nom de shutrukides, du nom du fils de son fondateur, shutruk-Nahhunte (-1185 -1155). Ce dernier reprend une politique de conquête et ravage àplusieurs reprises la Babylonie. En -1158, il prend et met à sac Babylone, d'où il rapporte triomphalement à Suse quelques-uns des monuments qui y ont été retrouvés par la mission française : grande stèle du Code d'Hammurabi, stèle de Naram-Sîn, statue de Manishtusu. Il revient à son fils et successeur, Kutur-Nahhunte (-1155 -1150), de mettre fin à la dynastie kassite au cours de nouvelles campagnes en Babylonie. Ce dernier avait épousé sa soeur Nahhunte-Utu. Il mourut à peine cinq ans après être monté sur le trône et son frère Shilhak-Inshushinak (-1150 -1120) lui succéda. Il épousa à son tour Nahhunte-Utur, ce qui représenterait un cas de lévirat . shillak-Inshushinak a été l'un des souverains les plus importants de la dynastie. Outre ses campagnes militaires, il fit construire un certain nombre de temples et restaurer plus encore de monuments. Les Babyloniens n' avaient pas oublié les méfaits des invasions élamites, comme en témoigne une élégie où l'auteur se lamente à ce propos . Le texte semble avoir été écrit à l'époque de Nabuchodonosor îer (1125-1104) lequel va, en partie, venger ces razzias en infligeant une défaite au successeur de shilîak-Inshushinak Hutelutush-Inshushinak (1120-1110), qui dut se réfugier un moment à Anshan. La période néoélamite voit la désagrégation de l'Empire élamite avec des retours de fortune. Les rois ont alors trois capitales Suse, Hidalu et Madaktu, où ils résident selon les circonstances. Ils sont de plus en plus tournés vers les affaires de la Mésopotamie car sans cesse menacés par les Assyriens. Ainsi, selon les moments, ils occupent Babylone ou encore ils s'allient avec elle contre Assur. En fin de compte, Assur-banipal, attaqué par Te-Umman, le vainquit (-653) et installa à Suse, Madaktu et Hidalu chacun des fils d'un ancien roi élamite détrôné par Tempti-Humban-Inshushinak (le Te-Umman des inscriptions assyriennes), qui s'étaient réfugiés à sa cour. Les nouveaux souverains ne manquèrent pas de trahir leur ancien bienfaiteur; ils soutinrent Shamash-shum-ukin dans sa révolte à Babylone contre son frère Assurbanîpal, de sorte que ce dernier les engloba dans sa vengeance. il ravagea l'Élam, mit Suse au pillage et rapporta triomphalement à Ninive un immense butin. La troisième période néo-éiamite qui s'ouvre alors est marquée par un nationalisme qui privilégie tout ce qui est élamîte, mais qui ne pourra empêcher l'Élam de tomber bientôt sous la domination de la Perse achèménide. | |
Enki | Dieu Sumérien dont le nom signifie "seigneur de la terre" . En tant que tel, il réside sur Du-ku, colline primordiale. C'est pourtant aussi un dieu des eaux souterraines lié à l'Apsû : une de ses épithètes est " cerf de l'Apsû". Il a été identifié à Éa, avec qui il a été confondu lors du syncrétisme suméro-akkadien.- Dans le panthéon mésopotamien, il naît de l'union d'Anu et de la déesse Nammu, et il est le frère jumeau d'Ishkur. De son union avec Damgalnuna naissent Marduk, Asarluhi, Enbilulu, Adapa, la déesse Nanshé. Il fut très tôt identifié à Nudimmud, nom par lequel on le désigna également. Il est aussi invoqué sous le nom de Nintiku. Son identification à Éa fait que de nombreux hymnes sont adressés à ce dernier. Il est cependant associé à Nisaba dans une composition hymnique à l'occasion de la fête des moissons mais il n'est invoqué que dans le dernier vers : "Ô père Enki, il est doux de te louer" . Son principal temple était l'é.abzu à Éridu. Un temple du même nom lui était consacré à Pasirra. L'é-abzu était desservi par un clergé composé de dignitaires dont nous connaissons quelques appellations sans très bien connaître les fonctions qu'elles recouvrent : enkum, ninkum, abgal et abrig; l'une des tâches de ces deux derniers était de porter à la bouche de la statue du dieu des offrandes destinées à la lui ouvrir : miel, crème de lait, résine de cèdre. Il existe en revanche plusieurs textes mythiques où Enki joue un rôle essentiel. Enki et Ninhursag. Mythe sumérien connu par des tablettes des époques d'Ur III et paléobabylonienne. Il en subsiste 284 vers, soit presque la totalité. Le mythe se situe à Dilmun, un lieu où tout semble endormi où ne coule pas d'eau. Enki s'y établit avec la déesse Ninsikila, «la dame pure «, une déesse dilmunite. Cette dernière s'étant plainte du manque d'eau "l'habile Enki, devant Nintu la mère du pays emplit toutes les rigoles de son Sperme" et de son sperme inonda les cannaies". Le dieu ne se contente pas de distribuer ainsi sa faconde virile, il la déverse dans le giron de Ninhursag d'où naquit Ninsar,"Dame des plantes vivrières". La jeune Ninsar étant ensuite allée se promener le long de la lagune, Enki la vit et dit à son page Isimud : "Ne baiserai-je pas cette jeune et jolie fille, ne baiserai-je pas cette charmante Ninsar?". A quoi le page, bon courtisan, lui répond de la baiser . Enki monte alors dans sa barque et il va déverser son sperme dans le giron de la jeune fille qui donne le jour à Ninkura, dame des plantes à fibres. Ainsi, de proche en proche, le dieu féconde chaque fois la déesse sortie du sein de celle qu'il a fécondée, créant tous les éléments indispensable au développement de la civilisation. Il goûte ensuite les plantes pour fixer leur destin. Mais Ninhursag est furieuse contre Enki à cause de son comportement et le voue à la mort. Intervient alors le Renard qui lustre son poil, farde ses yeux au khôl avant d'aller trouver la déesse. Il y a une lacune dans le texte qui ne permet pas de savoir comment, finalement, Ninhursag prend Enki sur son giron et le guérit de divers maux en créant chaque fois une divinité. "qu' est ce qui te fait mal mon frère - Mon crâne me fait mal. Eh bien je crée pour toi le dieu Aba-u .Qu' est ce qui te fait mal mon frere? Mes cheveux me font mal... Eh bien! je crèe pour toi la déesse Ninsikila..." Enki fixe ensuite le destin (et les fonctions) de ces nouveaux dieux. Enki ordonnateur du monde. Texte poétique sumérien conservé dans plusieurs manuscrits fragmentaires (de Nippur) formant un tout incomplet de plus do 450 lignes. C'est un poème complexe de caractère incantatoire constitué de quatre parties. Il débute par un cantique à Enki " Seigneur Sublime "en tout l'univers Souverain par nature O vénérable Enki! né du Taureau, engendre par l'Aurochs cheri d' Enlil le Grand Mont bien aime du saint An(u)" . Le recit loue ensuite le dieu pour son action bénéfique et créatrice qui a donné l'opulence aux hommes. Puis Enki fait son autoglorification, ce qui permet de connaître ses filiations, ses épithètes, ses fonctions. Il prend ensuite place dans une barque pour aller sur la lagune visiter son domaine. Il est alors question du pays de Magan et de Dilmun , avec leurs boutres chargés à ras bord. Sont décrits tout le cérémonial d'embarquement et l'arrivée de la barque divine à Sumer, dont Enki va fixer le destin. Il aborde à Ur, "la cité sainte " dont il fixe le destin, puis à Nippur (en passant, il fixe le destin de l'Elam). Il crée l'Euphrate et le Tigre en éjaculant et l'eau qu'il produisit ainsi est chatoyante, suave et capiteuse" . Suit une longue litanie de toutes ses créations depuis l' agriculture jusqu 'à I'architecture, le régime administratif des terres sans oublier naturellement I'écriture. Le tout forme selon le jugement averti de Jean Bottéro une ample composition de style soutenu animée d'un souffle lyrique littérairement achevée . Enki et Ninmah : Mythe sumérien connu par des manuscrits fragmentaires : tablettes d'Ur III et copie bilingue d'époque néo-assyrienne. Alors que les deux textes précédents peuvent être regardés comme des cosmogonies, celui-ci est plutôt une anthropogonie. Il s'agit de la création de l'homme, même si le poème commence par la création primordiale : « Ces jours-là, lorsque En-haut et En-bas eurent été [séparés] - Ces nuits-là, lorsque En-haut et En-bas eurent été désassemblés]... « Suivent la création des Anunna(ki)... Mais le façonneur de tous les grands dieux, Enki, en son profond Engur (autre nom de l'Apsû) houleux, où nul dieu ne plonge le regard, demeurait vautré au lit : il n'arrêtait pas de dormir «...Les dieux s'en étant plaints, Nammu, "la mère primordiale", vient tancer le dieu, l'engage à agir et lui cite les divinités qui seront ses auxiliaires (Ninniali en premier; puis Ninimma, shuzianna, Ninmada, Niobara, Ninmug, Musargaba et Ninguna). Enki et Ninmah s'enivrent alors de bière, se mettent le coeur en gaieté et Ninmah défie Enki de corriger la nature des hommes qu'elle tente de créer. Mais elle échoue dans ses créations, sept fois, et c'est finalement Enki qui crée leurs destins . Voyage dEnki à Nippur. Dans ce petit poème de caractère liturgique, Enki va faire un voyage à Nippur pour rendre une visite à Enlil. Ces visites rituelles d'un dieu à un autre dieu, qui se faisaient dans la réalité avec la statue du dieu, lequel ou laquelle allait d'un sanctuaire à un autre dans une ville voisine, étaient accompagnées d'une sorte de livret liturgique. Il est d'abord question du palais construit pour le dieu dans l'Apsû, dont le page Isimud fait une description debout face au palais : Ô demeure construite en argent et en lazulite l Toi dont les fondations sont plantées en l'Apsû, duquel le prince te chérît... Ces stances se terminent par une évocation d'Éridu, la cité du dieu: «Lorsque Enki eut fini de construire Éridu, masse artistement couronnée, qui semble flotter sur les eaux, au rivage, il s'adossa à la roselière, (se reposant) en son verger amène, plein de fruits, où nichaient les oiseaux, tandis que folâtraient les carpes, parmi les tendres plantes aquatiques et que les cyprins frétillaient entre les jeunes pousses de gizi ! ". Enki (en fait sa statue) s'embarque et parvient à Nippur dans le gigunnû, sainte chapelle de Nippur. Là, Enki offre un banquet à Enlil, son père, dans le sanctuaire de Nippur au menu, bière, vin, bière d'épeautre, bouillie de malt ( ?), sirop de dattes... Les gobelets pleins à verser, les dieux (en réalité leurs prêtres) trinquent au ciel et à la terre aspirant posément aux hanaps débordants (creux comme) des chaloupes. En fait, il s'agit de vases dans lesquels on plonge les chalumeaux courbes pour aspirer le liquide). À la fin du banquet, Enlil donne aux Anunna la raison de cette liesse et de cette visite : Enki s'est fait construire un palais à Éridu, «le saint lieu où nul ne peut entrer e. En réalité, il s'agit, sans doute, de l'inauguration de l'é.abzu d'Éridu. Inanna et Enki. Ce texte sumérien n'est connu que par un seul manuscrit, complété par quelques fragments. C'est, assure Jean Bottéro, "une pièce interminable et littérairement médiocre" , mais elle a l'avantage de nous donner une longue liste de tous les pouvoirs, les "me" que reçut Inanna et qu'elle déposa à Uruk. Le cadre de l'histoire est une visite que la déesse décide de rendre à l'Apsû d'Enki à Éridu. Comme pour la visite que fit Enki à Enlil, la réception de la sainte Inanna (qui fît route toute seule e vers Érîdu) commence par un banquet. Enki fait alors la liste, à son page Isimud, de tous les cadeaux qu'il va faire à sa fille Inanna, qui ne sont autres que les "me" : le Pastorat et la Royauté, les Offices d'Egîzi, de Nindîngîr, d'Itîb, de Lumali et de Gudu, la Véridicité, la Descente aux Enfers, l'Habit polychrome, la Chevelure rejetée sur la nuque... Et, avant de dire le don Enki introduit la citation par: " Par mon prestige , par mon Apsû , à la sainte Inanna ma fille, je vais offrir, sans que nul m'en empêche" , etc. Et c'est Enki qui conclut (derniers vers) à l'adresse de la déesse : Qu'à la porte de ton saint Gipar le grand prêtre passe ses journées en liesse Et que les citoyens de ta ville, les enfants d'Uruk, y vivent agréablement. Quant à toi, ta ville demeure dûment alliée à Erîdu : aussi la restaura-t-on en sa situation première !". | 2 images |
Gudéa | : Ensi de Lagash(v. -2141-v. -2122). Il succède à son beau-père Ur-baba (Ur-Ba'u), en tant que seigneur de Lagash. Ce dernier avait entrepris de rendre à sa principauté son ancienne puissance en dépit de la domination des Guti, en totale décadence il est vrai, et à relever de ses ruines Cirsu, détruite par Lugalzagési. Bien que Gudéa.htm">Gudéa nous ait laissé un nombre considérable d'inscriptions, on connaît surtout son règne par l'impulsion qu'il a donnée àla sculpture et à l'architecture de sa principauté, dans laquelle, malgré son simple titre d'ensi, il semble avoir joui d'une totale indépendance, même vis-à-vis d~Uruk où régnait Utu-hégal. Son indépendance et sa puissance sont soulignées par l'expédition militaire qu'il entreprit contre Anshan et l'Elam : "Il battit par les armes les villes d'Anshan et d'Elam et il amena leurs dépouilles à Ningirsu dans l'é.ninnu (statue B de Gudéa). Son activité pacifique est, elle, prodigieuse. Il a construit, ou reconstruit, dans tout le territoire de Lagarh, une trentaine de temples et de chapelles dans des sanctuaires détruits pour la plupart d'entre eux par Lugaîzagesi (liste dans George 1993, index). Mais ses plus grands soins furent portés à la construction et à l'embellissement du temple de Ningirsu, l'é.ninnu (Maison des cinquante - sous-entendu oiseaux Anzû blancs), à Girsu. C'est à la suite de l'intervention du dieu en personne au cours d'un rêve qu'il entreprit cette magnifique construction, dont il ne subsiste que de pauvres ruines. Le dieu déclare à Gudéa : «Mon temple, de son éclat les contrées seront couvertes, son nom depuis les limites du ciel rassemblera les contrées et des montagnes fera sortir Magan et Mélukhkha. Visiblement, Cudéa voulait faire de ce temple et de la cité sacrée de Girsu le centre du Sumer. Il ne ménagea aucun effort pour ériger un monument magnifique: des montagnes d'Argent (Amanus, Liban), il fit venir le bois de cèdre et de buis, les pierres de taille d'Élam, des artisans spécialisés ; de Dilmun, de Magan et Mélukhkha, le cuivre, l'or; la cornaline, la diorite et encore du bois. Ce qui laisse supposer que les routes du commerce étaient redevenues sûres et qu'il disposait de grandes richesses. Ce temple et sans doute les autres constructions furent ornés de ces stèles, de ces vases à reliefs et surtout de ces statues de l'Ensi, soit assis, soit debout, dont on a retrouvé une douzaine, pour la plupart en diorite, qui révèlent combien l'art de la sculpture avait atteint la perfection. Ces statues, dont l'une, parmi les plus remarquables, dite de l'architecte au plan (statue B), représente Gudéa assis, un plan de son temple sur les genoux, portent des inscriptions plus ou moins longues . Outre ces inscriptions, il convient d'ajouter toutes celles qu'on trouve sur des stèles, des objets (masses d'armes) et, surtout, deux longues inscriptions sur deux grands cylindres . Sur l'un (A) est rapporté le songe de Gudéa.htm">Gudéa et la manière dont il a construit le temple ; l'autre (B) concerne le train de maison de Ningirsu dans son temple. Un petit autel votif, en schiste, constitué d'un pied cylindrique supportant un plateau circulaire creusé en cuvette, nous fait connaître le nom de la femme de Gudéa, Nin-alla. : A (la déesse) Ba'u, la gracieuse, sa dame, pour la vie de Gudéa, ensi de Sirpurla, Nin-alla, sa femme, a voué [cet autel] . ICONOGRAPHIE. Gudéa est le personnage dont on a retrouvé le plus de statues à la suite des fouilles de Tellô. Les principales sont recensées : statue colossale, personnage assis, architecte su plan, architecte à la règle, petite statue assise, statue (debout) aux larges épsules, statue aux épaules étroites, petite statue debout; elles sont toutes dépourvues de tête. Sont complètes : la petite statue assise, le Gudéa adorant (anépigraphe). Toutes se trouvent su Louvre. Ce dernier musée possède aussi quelques têtes. Des statues debout complètes sont à Copenhague dans des collections particulières (Gudéa au vase jaillissant, statuette debout...). Cette liste est évidemment loin d'être exhaustive. | 14 images |
Kirisha | Déesse Elamite. Son nom signifie » grande déesse ». Elle serait, à l'origine, une divinité iranienne de Liyan. | |
Larsa | Ville de la Babylonie, retrouvée dans le tell de Senkéré. Le tell, qui mesure 2 000 x 1 800 m sur une hauteur moyenne de 7 m, n'a été que très partiellement fouillé. Des sondages permettent de supposer que le site a été occupé à une haute époque (El-Obeïd ?), et les traces d'une construction remontant au DA ont été relevées sans que les fouilles aient été suffisamment poussées pour qu'on puisse savoir quelle était sa nature. Le plus ancien monument qui y ait été mis au jour est un grand palais construit par Nur-Adad ( - 1865 - 1850) et qui n'a jamais été occupé. Les textes concernant les premiers siècles du IIè mill. sont abondants et la chronologie des souverains de Larsa remonte jusqu'à Naplânum ( - 2025 - 2005), mais la cité n'entre vraiment dans l'histoire qu'avec ses successeurs, Emisum ( - 2004 - 1977), Samium ( - 1976 - 1942) et Zabaya ( - 1941 -1933). La ville, restée indépendante avec la disparition de l'empire d'Ur III, est alors devenue la principale rivale d'Isin qui domine la région. Gungunum (-1932 -1906) met un terme à cette domination en infligeant une défaite à Isin, alors gouvernée par Lipit-Ishtar. Gungunum conduit aussi plusieurs campagnes dans la vallée de la Diyala et l'Elam, et, vers -1925, il prend Ur et se pare du vieux titre de "roi de Sumer et d'Akkad". Il est alors maître des routes du sud, de sorte que le commerce du golfe Persique, vers Dilmun et Magan, aboutit à Larsa et non plus à Isin. Cependant, une tendance qui s'était déjà marquée sous l'hégémonie d'Isin prend une nouvelle extension grâce, peut-être à ce commerce : les entreprises privées se développent au détriment du temple et du palais. Les capitaux privés affluent et confèrent une nouvelle impulsion au commerce lointain. Gungunum a aussi favorisé le développement de l'agriculture en multipliant le système des canaux d'irrigation. Ses deux successeurs, Abisarê (-1905 -1895) et Sumuel (-1894 -1866), poursuivent dans cette voie. En vain Bûr-Sîn tente-t-il de rendre son lustre à Isin en reprenant Ur à Larsa, mais il l'évacue dans les trois mois qui suivent. Quatre rois se succèdent après Nur-Adad en une quinzaine d'années, sans laisser d'inoubliables souvenirs. Le fils d'un prince d'Iamûtbal, qui appartenait sans doute à un clan amorrite, Warad-Sîn, monte sur le trône en 1834. Après un règne de douze ans, son frère Rîm-Sîn lui succède, en - 1822. Le nouveau roi doit bientôt faire face à une coalition unissant Isin, Uruk, Babylone et Rapiqum, qu'il brise, puis il passe à l'offensive, prend Uruk et Isin. Il ne semble pas oser s'attaquer à Babylone, qui dominait une vaste région et représentait un adversaire de poids. Ce fut sans doute un tort. Hammurabi, qui succède à Sîn-muballit en -1792, mettra fin à l'indépendance de Larsa en -1763. Rîm-Sîn achevait un règne de près de 60 ans. Le palais de Nur-Adad présente cette particularité de n'avoir été jamais occupé. A peine terminé, et peut-être même avant qu'il le fût, il a été abandonné. On ignore les raisons de l'abandon d'un bâtiment de plus de 100 m de long dont la construction a requis des moyens financiers et humains considérables. Les difficultés de la fin du règne de Nur-Adad, voire sa mort, n'expliquent pas que même ses successeurs ne l'aient pas habité. Il faut alors retenir la raison évoquée par Jean Margueron, un abandon pour une raison religieuse ("malédiction, profanation"...). L'autre monument de Larsa est son temple consacré à Shamash, l'E-babbar. Il dominait le centre de la ville et, dans le tell, ses ruines s'élevaient encore à 22 m. Ce fut l'un des temples les plus prestigieux de la Babylonie. Il est mentionné dès le milieu du IIIème milIénaire par Eannatum de Lagash et a été reconstruit par Ur-Nammu vers - 2100. Il survécut à toutes les mésaventures de la cité, toujours reconstruit, jusqu'au règne de Nabonide. Il était dominé par sa ziggu-rat, l'é.dur.an.na (maison, lien du ciel). La grande prêtresse (entu) du Soleil y avait aussi son temple (?), appelé gi6.pàr.kù. Bien qu'ils restent à découvrir, Gungunum y avait construit (ou reconstruit?) un temple d'Ishtar et un autre consacré à Gula, la déesse d'Isin. De son côté, Rîm-Sîn avait édifié un temple pour Adad. | 7 images |
Rimush | Roi d'Akkad (-2278-2270), fils et successeur de Sargon. Il se trouvait aux côtés de son père lorsque, à la suite d'une rébellion, ce dernier fut assiégé dans sa propre capitale d'Akkad. C'est peut-être la raison pour laquelle il succéda au trône au détriment de son frère Manishtusu, qui paraît avoir été son aîné (ou peut-être son jumeau). Les premières années de son règne furent occupées à réprimer des révoltes qui éclatèrent à la mort de Sargon. Selon des omens, les principaux rebelles auraient été les "aînés du pays". Les inscriptions concernant Rimush, d'époque paléobabylonienne mais reprises sans doute de textes plus anciens, rapportent la répression de révoltes de villes du Sumer: d'abord Ur, dont il captura le roi, Kaku, ce qui implique que la ville avait recouvré son indépendance pendant suffisamment de temps pour se donner un roi; puis il poursuivit jusqu'à la mer Inférieure (le golfe Persique) sa campagne, au cours de laquelle il fit 5700 prisonniers qu'il concentra dans un camp. Selon une autre inscription, dans la guerre qu'il mena contre Ur et Umma, il tua 8 040 hommes. Les autres villes nommées contre lesquelles il eut àcombattre sont, en Sumer, Lagash, Girsu, Adab, Zabalam, et, en Akkad, Kazallu. La troisième année de son règne, il conduisit une meurtrière campagne en Élam, d'où il rapporta un important butin: "Rimus, le roi de Kis, défit dans une bataille Abalgamas, le roi de Barahsi, ensuite, Zabra et l'Elam se réunirent à l'intérieur de Barahsi pour engager le combat, mais il triompha et il tua 16 212 hommes, il captura 4 216 prisonniers.... Il vainquit aussi les villes d'Elam et il détruisit leurs remparts et [il extirpa du pays d'Élam] la racine de Barahsi : [ainsi il] domina l'Êlam, Enlil lui montrant [la voie] dans la troisième année, où Enlil lui donna la royauté. Au total: 9 624 hommes, y compris les tués, y compris les prisonniers. Par Shamash et Aba, je jure que ce ne sont pas des mensonges : c'est absolument vrai" . Parmi les alliés des Elamites, on trouve ensuite les gens de Mélukhkha et de Gupin. Ce dernier territoire mentionné aussi dans les textes de Gudéaà propos d'un bois qu'on y trouve, semble se trouver sur la côte nord du golfe Persique. Ainsi, il semblerait que Rimush ait poussé son incursion jusque dans l'actuel Kermân (la Carmanie des géographes grecs). Au nord, la domination de Rimush a dû s'étendre au moins jusqu'à Brak, où ont été retrouvés des fragments d'inscriptions le concernant. Son règne ne dura que 9 années, car, semble-t-il, il fut assassiné. Il est possible que son frère Manishtusu, qui lui succéda, ait trempé dans le complot. ICONOGRAPHIE : Le Louvre possède une partie de stèle trouvée à Tellô où, sur le registre le plus lisible, on voit, en bas relief, un archer bandant son arme au-dessus d'un homme couché, et, devant lui, un fantassin brandissant une massue (?) et tenant par la barbe un ennemi. Les deux soldats Akkadiens sont vêtus d'une robe serrée à la taille par une ceinture et portent un casque pointu sans doute en feutre tandis que les deux vaincus sont entièrement nus . | 1 images |
Sennachérib | Roi d'Assyrie (- 704 -681), de son nom assyrien Sîn-ahhê-erîba = "Sîn a compensé les frères (morts)". Si l'on en juge à son nom, il eut plusieurs frères aînés morts en bas âge. Il fut élevé comme un prince héritier et reçut dans sa jeunesse des charges administratives. Dès que son père, Sargon Il, fut tué, lors de sa malheureuse campagne contre Tubal, il monta sur le trône et, aussitôt, dut fait face à des révoltes, comme ce fut si souvent le cas lors des successions royales en Assyrie. Sous l'impulsion des Egyptiens, les rois de Sidon, d'Ascalon et de Juda se liguèrent contre les Assyriens tandis que dans le Sud, Mérodach-Baladan, qui s'était enfui vers l'Élam devant l'avance de Sargon, revenait s'installer à Babylone. Aussitôt (campagne de la 1re année de règne), Sennachérib marcha contre Babylone, reprit la ville tandis que Mérodach-Baladan s'enfuyait vers les marais, et installa un gouverneur d'origine babylonienne, Bêl-ibni. Croyant avoir pacifié le Sud, l'année suivante il fît une longue campagne dans les régions à l'est du Tigre pour soumettre les tribus révoltées. La troisième campagne fut consacrée à l'Ouest. Son tartan (turtânu = général) vainquit le roi de Sidon, qui s'enfuit à Chypre, mit le siège devant Lakish, qui fut bientôt enlevée. Après de nombreuses palabres sous les murs de Jérusalem, rapportées par le livre biblique des Rois (Il Rois 18 :13-19 :34, et Il Chron 32 :1), le roi de Juda Ezéchias livra un énorme tribut mais sauva ainsi sa ville. Cinq campagnes furent ensuite conduites contre l'Elam et les régions du sud du Tigre, où l'état de révolte était permanent. L'armée assyrienne pourchassa les rebelles dans les marais, mit au pillage les villes de l'Élam. En -691, les Assyriens subirent vîsiblement un revers lors d'une bataille contre les Elamites à Hallulê et, Babylone s'étant encore une fois révolté, en -689 Sennachérib fit ce que ses prédécesseurs sur le trône d'Assur n' avaient jamais osé faire par respect d'une cité aussi vénérable, il détruisit la ville. La rébellion ayant été temporairement matée dans cette partie de l'empire, le roi fit une incursion chez les Arabes pour y prélever des dromadaires et marcha contre l'Egypte. Mais l'armée assyrienne fut arrêtée à Péluse, à la porte du delta, par une épidémie, sans doute de peste, provoquée par une invasion de rats. "Au mois de Tebet, le 20e jour (janvier), au cours d'une insurrection, le fils de Sennachérib, roi d'Assyrie, tua son père. Sennachérîb régna [24] ans sur l'Assyrie. En Assyrie, l'insurrection dura du mois de Tebet, le 20e jour, au mois d'Addar (février), le 2» jour. Au mois d'Addar, le [2]8eme» jour (mars), Assarhaddon, son fils, s'assit sur le trône d'Assyrie " . Comme Sargon avait construit Dursharrukin pour en faire sa capitale, Sennachérib abandonna cette dernière pour s'installer à Ninive, dont il est, en quelque sorte, le nouveau fondateur. Il y entreprit des travaux gigantesques qui feront de cette ville l'un des joyaux du monde oriental. Le roi s'est fait représenter dans un grand relief sculpté dans le roc dominant le Gommel . Dans cette même région, au nord de Ninive, à Bavian et à Maltai, il a laissé des reliefs rupestres dont, à Maltai, un défilé des grands dieux debout sur leurs animaux symboliques . Dans le palais de Ninive se trouvait la série des reliefs du siège de Lakish (au BM), dans lesquels il s'est fait représenter assis sur un haut trône, sur une colline où les vaincus viennent lui rendre hommage . | |
shar-kaIi-sharri | Fils(-2217 - 2193). de Naram-Sîn, roi d'Akkad. Il succéda à son père, qui avait atteint un grand âge, bien qu'il ait eu un frère qui était peut-être son aîné, Bin-kali-sharri. Dans sa titulature, il se déclare "fils bien-aimé d'Enlil le fort, roi d'Akkad et des sujets d'Enlil" : il a visiblement abandonné le titre de "dieu" inauguré par son père. Malgré ses efforts, et un règne passé en lutte contre les envahisseurs étrangers, il ne parvint à sauver l'Empire akkadien. A peine est-il monté sur le trône que les Elamites déferlent sur la plaine et mettent le siège devant Akshak, au nord d'Akkad. Ils sont repoussés par shar-kali-sharri mais cela n'empêche pas leur roi, Kutik-In-shushinak, de se déclarer " puissant roi d'Awan" et "maître des Quatre Régions", ce qui était le titre que s'était attribué Naram-Sin. À l'ouest, les Amorrites, contenus par les conquêtes de NaramSîn, revenaient en force. Il les repoussa au-delà du mont Basar (Gebel Bisri). Vers l'est, il conduisit deux campagnes contre les Guti, qui descendaient sans se lasser de leurs montagnes pour piller les plaines du Tigre, comme en témoigne une lettre d'Ishkun-Dagan, haut personnage qui se dit scribe et majordome, et qui écrit à un certain Lugalra qu'il peut travailler la terre en toute tranquillité car des garnisons dans des tours surveillent la plaine contre les Guti . Lors d'une fructueuse expédition, il captura leur roi, Asharlag (ou sharlak), mettant temporairement un terme à leurs déprédations. Par l'inscription d'un sceau ayant appartenu (semble-t-il) à ce même scribe, nous connaissons le nom de la reine, Tutashar-libbish. À l'intérieur, shar-kali-sharri construisit l'E-kur, le temple d'Enlil à Nippur». À sa mort, l'empire, débordé par les assauts de ses vieux ennemis, tomba dans l'anarchie, pour ne retrouver qu'un semblant d'équilibre avec deux rois dont on sait peu de chose. Ils ne semblent pas avoir été des descendants directs de la dynastie de Sargon. (voir Akkadiens). | |
Sumériens | Peuple qui, distinct par sa langue, contrôla au IIIème millénaire av. Jc le Sud de la Mésopotamie, près du Golfe Persique, et donna son nom à l'une des premières grandes civilisations historiques du Proche-Orient Ancien. Les anciennes traditions sumériennes conservaient le souvenir d'un "déluge" qui aurait anéanti l'Humanité à l'aube de son Histoire. En réalité, les fouilles archéologiques ont montré la réalité de plusieurs innondations de l'Euphrate, dont les plus catastrophiques se produisirent vers -2800 -2600, mais sur trois sites seulement : Ur, Kish et shuruppak - il s'agissait donc d'évènement purement locaux et non concomitants. Toujours est-il que l'on dressait des listes de rois avant et après le Déluge. C'est après le Déluge qu'on voit apparaître les noms des grandes cités sumériennes - Kish, Uruk, Umma, Lagash, Larsa, Ur-et les premières "dynasties", terme désormais consacré mais assez impropre, car la succession royale n'était pas toujours régulière. Les cités, qui aspiraient toutes à l'hégémonie, menèrent entre elles des guerres continuelles, aucune n'étant assez puissante pour imposer bien longtemps sa domination aux autres. Après l'apparition d'une dynastie de Kish, dont le dixième roi fut Enmébaragesi (vers - 2700), la période dynastique archaïque III (vers - 2600 - 2300 ) fut marquée par les souverains enterrés dans les "tombes royales" d'Ur, au mobilier funéraire riche en objets d'or et d'argent, auxquels succédèrent ceux de la première dynastie d'Ur, à partir de Mésannepadda, son fondateur, vers - 2560 - 2525. Au Nord d'Ur, à la même époque, régnaient les "ensi" de Lagash : l'un d'eux, Eannatum ( - 2455 -2425 ) , imposaz d'abord sa domination à la cité voisine d'Umma, commémora ce haut-fait par la célèbre "stèle des vautours", puis vainquit, entre autres, les Elamites, Ur et Mari. Mais après la mort d'Eannatum, les rois de Lagash furent détrônés par une famille sacerdotale, elle-même renversée par Uruinimgina (vers -2350 ); celui-ci, en dépit de son oeuvre réformatrice, ne put restaurer l'hégémonie de sa cité et fut vaincu par Lugal-zagesi, ensi d'Umma ( vers - 2340 - 2316), qui détruisit Lagash, s'empara d'Ur, d'Uruk et de Kish, étendit son autorité sur tout le pays de Sumer. Mais ce premier Empire Sumérien devait succomber rapidement sous les coups des Akkadiens, d'origine sémitique. Sargon l'Ancien ( vers - 2334 - 2279 ), après avoir renversé Lugal-zagesi, ( vers - 2345) , soumit toutes les cités de la Basse-Mésopotamie ; il aurait affirmé sa puissance en Elam, en Mésopotamie septentrionale, en Syrie, et peut-être jusqu'à la Méditerranée ( Chypre ?). Les Akkadiens assimilèrent la culture sumérienne ; ils adoptèrent les cunéiformes pour transcrire leur propre langue, qui resta après eux la langue courante en Mésopotamie. Miné par des révoltes incessantes, l'empire qu'avait fondé Sargon l'Ancien s'effondra après un siècle à peine d'existence, peu après - 2200, sous les coups de guerriers descendus des montagnes du Zagros, les Gutis. Ceux-ci, après avoir commis des destructions qui laissèrent un durable souvenir, regnèrent pendant près d'un siècle sur la Basse-Mésopotamie, en laissant aux cités sumériennes une assez grande liberté. Dès - 2145 environ, une véritable renaissance sumérienne commenca de s'épanouir à Lagash, sous le règne de Gudéa, qui, prenant le titre d'ensi, semble avoir été un véritable souverain indépendant, de même que son fils, Ur-Ningirsu. La ville jouissait à cette époque d'une prospérité sans égale. Les Sumériens, rétablissant un peu partout leur autonomie, atteignirent alors leur apogée : ce fut la brillante période de la IIIème dynastie d'Ur ( - 2113 - 2006). Son fondateur, Ur-Nammu ( - 2113 - 2095 ), grand bâtisseur, rétablit l'ordre en Sumer en mettant sur pied une administration efficace et en promulguant le plus ancien recueil de lois de Mésopotamie connu à ce jour; le successeur d'Ur-Nammu, shulgi, ( - 2095 - 2047), restaura l'empire, qui groupait Sumer, le pays d'Akkad, la Mésopotamie septentrionale et l'Elam, et prit, suivant l'exemple de l'Akkadien Naram-Sin, le titre de "roi des quatre régions du monde". Mais l'empire Sumérien se morcella ensuite rapidement sous la pression des Amorrites; pour finir, les Elamites, en - 2004, en détruisant la capitale et en capturant son roi Ibbi-Sîn, portèrent un coup fatal à la IIIème dynastie d'Ur. Après la chute de cette dernière, le pays se divisa en deux royaumes Amorrites avec la dynastie d'Isin au Nord et celle de Larsa au Sud, cependant qu'à Babylone, centre jusqu'alors peu important, s'affirmait à partir du XIXème siècle, une autre dynastie amorrite, conquérante. Le dernier roi de Larsa, Rim-Sîn, ne s'empare d'Isin (vers - 1794 ) que pour être vaincu à son tour, vers - 1763, par Hammurabi. Ce sont les Amorrites qui dominent désormais politiquement la Mésopotamie. Mais ils devaient recueillir, conserver et transmettre l'héritage de la civilisation sumérienne, comme le montrent la fidélité qu'ils consèrvèrent, pendant plus d'un millénaire et demi, à la langue sumérienne et l'inlassable travail de recopiage des textes sumériens par les scribes des temples et des palais dans tout le monde mésopotamien. L'Histoire, la pensée et l'Art ont, en Orient, leur Origine en Sumer. | |
Suse | Ville d'Iran occidental, elle fut longtemps l'une des principales capitales de l'Élam et la résidence d'hiver des rois de la dynastie achéménide. Elle était située au pied de montagnes, dans une plaine arrosée par le Chaour (gr. Eulaeos, akk. Ulai) et par la Kerkha (gr. Khoaspês, akk. Uknu). Le premier établissement préhistorique (Suse I) est daté entre -4200 et -3500. Sa situation entre la Mésopotamie et le plateau de l'Iran, qui en a fait l'intermédiaire du commerce entre ces deux grandes régions, a largement participé à la richesse de Suse, qui devint la ville principale de l'Élam. Les fouilles du site, commencées à la fin du siècle dernier par une mission française, ont mis au jour plusieurs quartiers : vers l'ouest, un complexe sur une hauteur comprenant dans la partie ouest une acropole; au nord, l'ensemble d'époque perse de l'apadana, près d'un temple consacré au principal dieu de la ville, Inshushinak; à l'est, la ville royale. Sur l'acropole étaient bâtis plusieurs temples : de Ninhursag (voir déesses), d'Inshushinak de shutrukNahhunté II ( - 717 - 699). Un thalweg sépare cet ensemble de la ville des artisans à l'est et d'un village d'époque achéménide au nord de ce dernier. A l'ouest coule le Chaour, qui sépare l'apadana d'un palais construit par Artaxerxès II. Très tôt au milieu du IIIème milIénaire, Suse devînt la ville principale de l'Elam, sinon sa capitale, et son histoire se confond avec cette contrée. C'est à Suse que l'art élamite est le mieux représenté, tributaire souvent des canons vulgarisés par les Mésopotamiens, mais avec des aspects d'une belle originalité et d'un grand réalisme, comme en témoignent cette tête peinte d'un personnage barbu, datée de la seconde moitié du IIème millénaire, ou encore ces modèles réduits d'animaux (lion, hérisson) posés sur des plaquettes pourvues de quatre roues (dépôts funéraires de la fin du IIème millénaire. Par ailleurs, si les contrats, les textes comptables ne se distinguent qu'insensiblement de ceux de la Mésopotamie, les textes juridiques (adoptions en filiation ou en fraternité, successions et partages, donations, sociétés, etc.), s'ils suivent généralement les formes classiques, sont marqués par les coutumes locales. La glyptique, qui subit fortement l'influence suméro-babylonienne dans la technique et souvent dans les thèmes, présente aussi des caractères originaux, en particulier dans les schémas de dessins géométriques. | 74 images |
Ur | Ville du Sumer, dans le sud de l'Iraq, retrouvée dans le site du tell Muqayyar (ou Umgheîr). Un premier établissement fut fondé à l'époque d'El-Obeïd, vers la fin du Vè millénaire. C'était un village de huttes en roseaux et en pisé. Il fut submergé vers - 3900 à la suite d'une inondation exceptionnelle de l'Euphrate ou d'un déplacement du cours du fleuve qui laissa un niveau de limons stériles appelé par le fouilleur diluvium, par référence aux mythes du Déluge. De nouveaux établissements se succèdent pendant les époques d'Uruk et de Djemdet Nasr (entre -3900 et -2900). Les premiers siècles de l'histoire d'Ur, au DA, qui débute alors, restent à peine entrevus. La LRS donne Mésannépada, fils de Meskalamdug, roi de Kish comme fondateur de la 1re dynastie d'Ur, la troisième cité qui a pris la prédominance après le Déluge, à la suite de Kish et d'Uruk. On ne sait si ce Meskalamdug est le même personnage que celui dont on a retrouvé la sépulture dans le cimetière royal. Dans ce cimetière, situé au sud du temenos de Nanna(-Suen), les fouilleurs ont mis au jour 1 850 tombes dont les dates se situent entre - 2700 - 2600 et 2100. Parmi celles-ci, 16 sont considérées comme des tombes royales, hypothèse fondée sur la richesse du mobilier recueilli, le fait que les tombes étaient maçonnées et les titres (lugal pour les hommes, nin pour les femmes) accompagnant les noms de quelques-uns des personnages qui y étaient ensevelis. Le propriétaire de l'une d'entre elles (n0 1050), avec qui furent ensevelies une cinquantaine de personnes, Akalamdug, se déclare le fils de Meskalamdug. Il n'est pas non plus mentionné dans la LRS, mais il porte le titre de lugal, comme son père. On ne sait non plus quelles relations a pu réellement avoir Puabi, dont la tombe était l'une des plus riches du cimetière avec ces rois dont elle était à peu près contemporaine. Ce qui apparaît à l'évidence, c'est que ces personnages royaux, qui ont vecu aux XXVIIè s. et XXVIè s., ont été accompagnés dans leurs tombes par tout un personnel sacrifié pour continuer de les servir au cours de leur vie dans l'au-delà. À l'exception des quelques personnages cités ici, on ne connaît ni les noms ni la condition sociale des autres occupants des 1850 tombes. Il est possible, comme l'a suggéré Susan Pollock , que n'ait été enseveli là, à peu de distance du temenos, que le personnel du haut clergé du temple du dieu-lune et les dignitaires du palais. Cependant, Mésannipada, peut-être descendant ou parent des personnages royaux cités, ne semble pas avoir été inhumé dans ce cimetière, pas plus que son fils et successeur Aanépada. La LRS donne encore trois successeurs a Aanépada : Mes-kiag-Nanna, son fils, qui régna 36 ans, puis Élulu et Balulu, dont on ne connaît pas les liens de parenté et qui auraient régné respectivement 25 et 36 ans. La suprématie passa ensuite à la dynastie d'Awan, ce qui nous conduit aux environs de - 2400. La LRS cite une IIe dynastie d'Ur avec les noms incomplets de quatre rois qui auraient régné 116 ans. Si cette dynastie a existé, elle n'a pu réellement exercer une hégémonie ni, non plus, durer si longtemps, car vers -2340 Lugalzagési d'Umma, devenu roi d'Uruk et de Kish a soumis les villes de Sumer avant d'être lui-même renversé par Sargon d'Akkad, vers - 2334. Bien que l'histoire d'Ur à l'époque du DA reste à peu près inconnue, on sait que la ville était déjà devenue prospère, enrichie par le commerce que favorisait sa position sur le bas Euphrate, en communication directe avec les marchés de Dilmun, Magan et Mélukhkha. Elle était en même temps un aboutissement du commerce du golfe Persique et un port de transit des marchandises qui remontaient le fleuve jusqu'en Syrie. Son activité semble s'être ralentie pendant la période d'Akkad, bien que son prestige, et surtout celui de son temple de Nanna, fût déjà tel que Sargon établit sa fille Énhéduanna prêtresse du du sanctuaire. Ur va briller d'un dernier éclat avec la fondation de la IIIe dynastie, par Ur-Nammu, Son fils et successeur shulgi organise, consolide et étend encore l'empire d'Ur, qu'il conduit à son apogée. C'est sous les règnes de ces deux souverains que les monuments de la ville sont reconstruits, à commencer par les sanctuaires du temenos de Nanna et sa ziggurat. Ur-Nammu a commencé à entourer la ville d'une puissante muraille et à organiser ses deux ports, l'un à l'ouest, sur l'Euphrate, et l'autre au nord de la ville, sur un canal qui l'entourait en partie. C'est aussi lui qui a entrepris la construction de la ziggurat, appelée é.temen.ni.gùr.(ru) = "Maison, Fondement de la terrasse (ou Terrasse de fondation) revêtue de terreur", dont les bases, en partie reconstituées, subsistent encore et qu'acheva le fils de shulgi, Amar-Suen. Le temple lui-même, é.kis.nu.gàl, avait déjà été reconstruit par Naram-Sîn, et il fut sans doute remanié par Ur-Nammu. Une grande partie des 84 sanctuaires, chapelle et édifices de caractère cultuel recensés par A. R. George paraient déjà la ville ou ont été construits à cette époque. Amar-Suen ( - 2046 - 2038) ne régna que peu d'années mais il réussit à agrandir l'empire en y annexant une partie de l'Assyrie. shu-Suen ou shu-Sîn ( - 2037 - 2029), nom lu jadis Gimil-Sîn, succède à son frère Amarsuen. Il avait marié sa fille au fils du roi de Simanum, ville située vers l'Assyrie ; ce dernier avait été chassé de son trône, ce qui obligEa shu-Suen à intervenir; les rebelles furent déportés dans la région de Nippur, où l'on bâtit pour les loger une ville. Par ailleurs, la menace que les nomades Amorrites faisaient peser sur les frontières occidentales se précisent. C'est à cette époque que furent construits (ou achevés si shulgi en avait commencé la construction) le "mur des Amorrites" et un canal qui reliait le Tigre à l'Euphrate, canal qui aurait mesuré dans les 275 km. Deux femmes de la famille royale sont connues par un balbale , "Abi-Simti et Kubatum"; cette dernière était sans doute l'épouse de shu-Suen et Abî-simti celle d'Amar-Suen (plutôt que de shulgi, comme le pensait Falkenstein). À shu-Suen succède son fils (plutôt que son frère) Ibbi-Sîn ( - 2028 - 2004). À l'instar de shulgi, il utilisa la force militaire et les mariages diplomatiques, sans pour autant réussir à maintenir la cohésion de l'empire. Sous la pression sans cesse renouvelée des Amorrites, les fortifications qui défendaient la frontière de leur côté sont débordées et les nomades se répandent dans le pays. Ibbi-Sîn confie alors le commandement des provinces menacées à Ishbi-Erra tandis que lui-même marche contre l'Élam révolté. Il est vaincu et rentre en hâte à Ur, qu'il a fait plus encore fortifier. Profitant de la faiblesse de l'empire, de la famine qui sévit à la suite de la perte des provinces et de la destruction des récoltes, Ishbi-Erra se rendit alors indépendant dans Isin. En - 2007, puis de nouveau trois ans plus tard, les Elamites, alliés aux Amorrites et aux Su (un peuple barbare des montagnes encore inconnu, mais il s'agit peut-être simplement des gens de Suse), ravagent le Pays de Sumer et, finalement, prennent Ur et mettent à sac la vénérable capitale. Comme le laissent entendre les lamentations sur la destruction d'Ur, la ville ne tarda pas à renaître de ses cendres, mais elle avait perdu toute puissance politique : elle ne sera plus désormais qu'une ville sainte, la cité du dieu-lune, toujours dépendante de Babylone ou des Assyriens | |
ziggurat | Mot akkadien dont la racine, zaqqaru, signifie "être élevé". Il désigne les tours à étages qu'on rencontre dans toute la Mésopotamie et en Elam, construites dans l'enceinte des temples. Le nom n'apparaît qu'à l'époque paléo-babylonienne, et il était écrit avec le sumérogramme U-NIR. Forme architecturale inventée par les Sumériens, la ziggurat, a-t-on pu supposer, figurait la montagne (du pays originel des Sumériens?) sur laquelle se manifestaient les dieux, dans un pays de plaines. Un petit temple (gigunu) était construit au sommet où il est possible que se soient déroulées les hiérogamies entre le dieu, descendu du ciel, et son épouse, en l'occurrence la reine ou une hiérodule, le dieu étant incarné par le roi ou un prêtre. Si chaque cité avait sa ziggurat, certaines pouvaient en avoir plusieurs. | 9 images |
Accueil | Chronologie | Peuples | Introduction | Carte | 3D | Contact | Auteur | Ecritures | Quizz | Images | Lexique |