63 définitions trouvées concernant "Babylone".
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Babylone

Ville au Sud de Bagdad (Irak actuel), son nom en sumérien était "Ka-dingir-ra(ki)", et en Akkadien "Bab-ili", littéralement : "la porte du Dieu". C'est la Babel des textes "bibliques". La première mention de Babylone apparaît dans des textes datant du règne de shar-kali-sharri (-2217 -2193). Petit centre religieux dès l'époque sumérienne, Babylone ne prendra de l'importance qu'après que l'Amorrite Sumu-abum (-1894 -1881) en ait fait la capitale de son royaume indépendant. Peu à peu, le petit royaume va gagner du terrain (Sippar, Dilbat, Kish puis Marad). Quand Hammurabi (-1792 -1750) devient Souverain de Babylone (Dynastie Amorrite), il est à la tête d'un empire assez important pour attirer les jalousies des Kassites, venus du Zagros Iranien. A deux reprises, les guerriers Kassites tenteront, en vain, de prendre Babylone, sous les règnes de Samsu-iluma (vers -1740) et de Abî-eshuh (-1711 -1684). Toujours est-il que l'implantation des Kassites en Babylonie fut progressive, ceux ci étant très présents dans certains corps de métiers, et même dans l'armée. Quand, en -1595, le Roi Hittite Mursili Ier effectue un raid sur Babylone, mettant ainsi un terme à la dynastie Amorrite, il laisse le champs libre aux Kassites qui y fondent une nouvelle dynastie, en transférant la capitale à Dûr Kurigalzu. Mais très vite, alors que les derniers rois Kassites s'épuisent en guerres contre l'Assyrie de Tukulti-ninurta Ier, l'Elam saisit l'occasion pour piller Babylone et y installer un souverain élamite. Ce n'est qu'avec Nabuchodonosor Ier (-1125 -1104), de la IIème dynastie d'Isin, que la Babylonie redeviendra un empire indépendant, grâce à des campanes menées contre l'Elam. Mais, très vite, l'Assyrie étend sa domination sur la Babylonie. Ce sera la gloire de la Dynastie Chaldéenne, avec Nabopalassar et son fils, Nabuchodonosor II, de donner à Babylone un empire qui s'étendit de la Méditerranée à l'Elam, et de faire de Babylone la ville la plus prestigieuse de l'Orient Ancien. Après la prise de la ville par Cyrus, en -539, la ville gardera son hégémonie du point de vue intellectuel et "scientifique", au point qu'Alexandre voulut en faire la capitale de son immense empire. C'est là qu'il mourut, en -323. Babylone survivra encore quelques siècles, sous la dynastie macédonienne de Syrie, et s'éteignit lentement durant la dynastie Iranienne des Parthes. Pour les anciens Mésopotamiens, Babylone était la ville sainte, en relation avec Ikû, la constellation de Pégase.


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Ada-Guppi

Mère de Nabonide, Roi de Babylone, elle fut(?) grande prêtresse au temple du Dieu-Lune Sîn, à Babylone.


Akitu

Le jour de la fête du Nouvel An , en Mésopotamie. Dès l'époque des Dynasties "archaïques", la statue du Dieu tutélaire était vénérée et sortie de son sanctuaire . A Babylone , l'Akitu durait 11 jours et faisait l'objet d'un protocole très respecté, qui mêlait festivités populaires, participations du Roi aux rites sacrés du Dieu tutélaire de la ville.


Ammisaduqa

Onzième Roi (-1646 -1626) de la dynastie Amorrite de Babylone, il reste dans l'Histoire comme un Roi bienveillant envers les pauvres et les citoyens endettés, ayant décrété pour son peuple la suppression de toutes les dettes individuelles.


Amorrites

Population de langue sémitique qui apparaît au Bronze ancien. Leur nom figure pour la première fois dans les annales du souverain d'Akkad shar-Kali-sharri (vers -2215). Présents, comme nomades, dans la région du Moyen-Euphrate depuis le troisième millénaire, les Amorrites se sont très progressivement installés dans tout le "Croissant fertile", et finiront par fonder une Dynastie à Babylone. Hammurabi de Babylone se proclamait "Roi des Amorrites".


Annunîtum

Déesse Akkadienne d'attributs guerriers. A Babylone , elle est la déesse protectrice de la naissance des enfants. Elle semble avoir été vénérée jusqu'en Élam.


Asherah

Déesse-mère Cananéenne connue par les textes "bibliques". Elle correspond à la déesse Amorrite Ashratum des textes paléo-babyloniens, où elle est la parèdre du Dieu Amurru, et à la déesse du panthéon ugaritique, Athirat. A Babylone, elle est la " maîtresse de l'abondance et de la fertilité. Elle sera associé au Dieu Yahweh , par les Hébreux, du Sinaï à la Palestine.


Assarhaddon

Roi d'Assyrie (-680 -669). Son père, Sennachérib est assassiné par ses deux autres fils, jaloux du choix d'Assarhaddon comme successeur. Alors que la population soutient les frères rivaux d'Assarhaddon, ce dernier doit réprimer une révolte, et mater les velléités d'indépendance du Bit Yakin, en Babylonie. Assarhaddon devra continuellement défendre ses frontières au Nord, contre les Scythes, au Sud-Ouest, contre les Arabes, au Nord-Est, contre les Mèdes. En 674, l'armée Assyrienne est repoussée d'Egypte par le pharaon Taharqa. Trois ans plus tard, Assarhaddon réussit à imposer la domination Assyrienne dans tout le Delta du Nil, jusqu'à Memphis. Le souverain Assyrien rénova et construisit plusieurs temples et palais à Ninive, Assur, Babylone. C'est un Empire à son apogée qu'il laissera à son fils et successeur, Assur-banipal.


Assur

Capitale de l'Empire Assyrien, (actuel qal'at Sergat, Nord-Irak). Le site d'Assur fut occupé avant la période d'Obeid, mais ce n'est qu'au Dynastique Archaïque qu'une bourgade se forme, très vite absorbée dans le royaume d'Akkad. Il faudra attendre les environs de -2050 pour qu'Assur devienne la capitale administrative d'un royaume indépendant, l'Ancien Empire Assyrien. Alors que la ville et l'Empire s'enrichissaient grâce au commerce avec la Cappadoce (Turquie centrale),shamsi-Adad Ier (-1813 -1781) se posait comme rival d'Hammurabi, Roi de Babylone. Sous le règne d'Assurnasirpal II (-883 -859), Assur perd le statut de capitale au profit de Kalhû, nouvelle résidence du souverain. Assur fut détruite par les Mèdes en -614.


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Assurbanipal

Roi d'Assyrie (-668 -627), fils et successeur d'Assarhaddon. Dès son arrivée sur le trône, il dut réprimer une rébellion en Égypte, menée par le Pharaon Taharqa. Thèbes fut libérée des Assyriens, mais Assur-banipal reprendra la ville quelques années plus tard. Le souverain Assyrien dirigera ensuite une expédition contre Tyr, Arvad et la Phénicie, mais aussi contre les Mannéens et l'Elam. Mais durant ces campagnes, son frère, Shamash-shum-ukîn, gouverneur de Babylone, se révolte à son tour, allié aux Arabes et aux Elamites. Assur-banipal détruit Babylone en -648, puis s'empare de l'Elam. Il se fait représenter en train de chasser le lion sur les parois de ses palais, construit de nombreux temples. Roi lettré, Assur-banipal laissera une importante bibliothèque, avait été initié aux arts divinatoires et lisait le Sumérien.


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Babylone

Ville au Sud de Bagdad (Irak actuel), son nom en sumérien était "Ka-dingir-ra(ki)", et en Akkadien "Bab-ili", littéralement : "la porte du Dieu". C'est la Babel des textes "bibliques". La première mention de Babylone apparaît dans des textes datant du règne de shar-kali-sharri (-2217 -2193). Petit centre religieux dès l'époque sumérienne, Babylone ne prendra de l'importance qu'après que l'Amorrite Sumu-abum (-1894 -1881) en ait fait la capitale de son royaume indépendant. Peu à peu, le petit royaume va gagner du terrain (Sippar, Dilbat, Kish puis Marad). Quand Hammurabi (-1792 -1750) devient Souverain de Babylone (Dynastie Amorrite), il est à la tête d'un empire assez important pour attirer les jalousies des Kassites, venus du Zagros Iranien. A deux reprises, les guerriers Kassites tenteront, en vain, de prendre Babylone, sous les règnes de Samsu-iluma (vers -1740) et de Abî-eshuh (-1711 -1684). Toujours est-il que l'implantation des Kassites en Babylonie fut progressive, ceux ci étant très présents dans certains corps de métiers, et même dans l'armée. Quand, en -1595, le Roi Hittite Mursili Ier effectue un raid sur Babylone, mettant ainsi un terme à la dynastie Amorrite, il laisse le champs libre aux Kassites qui y fondent une nouvelle dynastie, en transférant la capitale à Dûr Kurigalzu. Mais très vite, alors que les derniers rois Kassites s'épuisent en guerres contre l'Assyrie de Tukulti-ninurta Ier, l'Elam saisit l'occasion pour piller Babylone et y installer un souverain élamite. Ce n'est qu'avec Nabuchodonosor Ier (-1125 -1104), de la IIème dynastie d'Isin, que la Babylonie redeviendra un empire indépendant, grâce à des campanes menées contre l'Elam. Mais, très vite, l'Assyrie étend sa domination sur la Babylonie. Ce sera la gloire de la Dynastie Chaldéenne, avec Nabopalassar et son fils, Nabuchodonosor II, de donner à Babylone un empire qui s'étendit de la Méditerranée à l'Elam, et de faire de Babylone la ville la plus prestigieuse de l'Orient Ancien. Après la prise de la ville par Cyrus, en -539, la ville gardera son hégémonie du point de vue intellectuel et "scientifique", au point qu'Alexandre voulut en faire la capitale de son immense empire. C'est là qu'il mourut, en -323. Babylone survivra encore quelques siècles, sous la dynastie macédonienne de Syrie, et s'éteignit lentement durant la dynastie Iranienne des Parthes. Pour les anciens Mésopotamiens, Babylone était la ville sainte, en relation avec Ikû, la constellation de Pégase.


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Babyloniens

On a tendance à attribuer à ce nom un sens général impliquant toute la partie Sud de l'actuel Irak, les Assyriens occupant le Nord. Cette vue se justifie dans la mesure où Hammurabi a étendue son empire sur cette partie méridionale de la Mésopotamie, comprenant les anciens Sumer et Akkad, et où les lois promulguées par ce roi ainsi que de nombreuses notions culturelles, à commencer par la langue, le babylonien ancien, forme dialectale de l'Akkadien, et les institutions sociales, se sont imposées aux anciennes villes suméro-akkadiennes. L'Histoire des babyloniens se confond avec celle d Babylone à partir de la dynastie Amorrite, illustrée par Hammurabi.


Balthazar

Fils de Nabonide, dernier "roi" de Babylone. Il est connu par le livre "biblique" de Daniel. Son nom babylonien est Bêl-sharra-usur. Peut-être "ministre" du commerce sous le règne de son père, il devient co-régent de Babylone en -545.


Bérose

Historien d'origine babylonienne. Son nom grec, Berossos, vient du babylonien Bêl-ushur. Il est l'auteur d'une Histoire de Babylone composée de trois livres, rédigés en grec : "Les Babyloniaca". Bérose est né aux alentours de -350 et aurait été prêtre dans le temple de Bêl, à Babylone. Alexandre le fait gouverneur de la satrapie de Babylone, mais il finira sa vie sur l'île égéenne de Cos, où il aurait fondé une école d'astrologie.


Borsippa

Ville de Mésopotamie, au Sud de Babylone. Sa fondation remonte à lépoque sumérienne, et sa réputation de centre religieux était reconnue à travers toute la Mésopotamie.


Cambyse

Forme grecque de Kambujiya. Nom de deux rois Perses. - Cambyse 1er : (-585 -559) Père de Cyrus II Le grand, il ne nous est connu que par les traditions grecques. Il serait le fils cadet de Cyrus Ier, qui lui aurait confié le petit royaume de Parsumash. Devenu Roi de Parsumash, d'Anshan et de Parsa (la Perse), il était vassal d'Astyage, Roi des Mèdes, dont il aurait épousé la fille, Mandane. - Cambyse II : (-530 -522). Fils aîné de Cyrus II, qui le fait Roi de Babylone. A la mort de Cyrus II, des révoltes éclatent et Cambyse fait assassiner son frère, alors gouverneur des régions orientales de l'Empire. En -525, Cambyse entreprend la conquête de l'Egypte, dont il occupe bientôt la vallée du Nil, en détruisant les temples, massacrant le clergé local. Mais des révoltes, en Iran oriental, le rappellent en Asie. Sur le chemin, en Syrie, il se serait blessé à la cuisse, blessure dont il serait mort. Darius lui succéda.


Chaldéens

Le mot de "Kal-du" est mentionné pour la première fois dans les annales d'Assurnasirpal II. On ignore l'origine de ces tribus semi-nomades qui peuplaient cette région proche de la babylonie, dont elles avaient adopté la langue. Souvent en guerre ou en révolte contre la domination assyrienne, les Chaldéens fondent une dynastie à Babylone, avant d'etre conquis par l'armée Assyrienne (-710). Les Chaldéens avaient la réputation d'être d'excellents astronomes.


Darius Ier

(-522 -486). Selon Hérodote, tandis que Gaumata prétendait régner après la mort de Cambyse«, sept jeunes gens de la plus haute noblesse conspirèrent contre l'usurpateur mirent l'armée de leur côté et le vainquirent. Four savoir ensuite lequel d'entre eux deviendrait roi, ils décidèrent que ce serait le premier dont le cheval hennirait, un matin alors qu'ils se retrouveraient tous les sept. Une ruse du palefrenier de Darius fit hennir le cheval de ce dernier. Et, Si l'on en croit Darius lui-même, dans son inscription de Béhistoun, il aurait tué le mage Gaumata dans une place forte de la Médie, après quoi le dieu Ahuramazdâh lui aurait remis la couronne. Dans cette même inscription, il marque sa filiation à Achéménès par son père, Hytaspès, fils d'Arsamès, ce qui ferait de lui l'héritier légitime de la couronne (filiation pertinemment contestée par Pierre Briant 1996,122 sq.). Dès qu'il monte sur le trône, Darius doit faire face à de nombreuses révoltes, jusqu'en Perse même, où Gaumata avait eu l'habileté de supprimer les impôts, qui sont rétablis par Darius. L'Élam, Babylone, la Médie se soulèvent sous l'impulsion de personnages qui sont les héritiers des anciens souverains ou qui, plutôt, se font passer pour tels. Bn deux ans, Darius doit affronter neuf rois et livrer dix-neuf batailles. Il étend ensuite l'empire, avec la soumission d'une partie de la vallée de l'Indus et, au nord de cette vallée, le Gandhara. Vers l'occident, il soumet la Thrace et les rives occidentales du Pont-Euxin (mer Noire). De ce côté, il subit cependant un échec, face aux Scythes. Il nous a conservé le souvenir de ses conquêtes (dans lesquelles il inclut celles de ses prédécesseurs) dans plusieurs inscriptions dont une retrouvée à Suse: "Un grand dieu est Ahuramazdâh qui a créé les cieux et qui a créé cette terre, et créé les hommes, qui [ses] bienfaits a octroyés à l'homme, qui a créé Darius, roi, roi unique de nombreux rois, qui a des multitudes commande. - Moi, Darius (...) dis : "Par la grâce d'Ahuramazdâh, les pays que j'ai pris hors de Perse et sur lesquels je domine, et qui des tributs m'apportent...: Mèdes, Élam, Parthie, Arie, Bactre, Sogdiane, Chorasmie, Zaranga, Arachosie, Sattagydes, Qadô, Candar, Inde, les Cimirréens amyrgéens, les Gimirréens dont les bonnets se dressent en pointe, Babylonie, Assyrie, Arabie, Égypte, Arménie, Cappadoce, Sardes, Yaman" » . Ces guerres et ces conquêtes marquent un répit pendant quelques années, en particulier entre -518 et -514, période qu'il consacre à la réorganisation de l'empire et à l'établissement des satrapies. Il fonde Persépolis, dont il fait sa capitale, et y construit un magnifique palais avec son apadana. La révolte des cités grecques d'Ionie, soutenue en particulier par Athènes, entre 500 et 494, le rappelle vers l'occident de l'empire. Les révoltes une fois étouffées, il décide de châtier les Athéniens et il envoie une flotte de six cents bateaux dont une partie est anéantie par une tempête près du mont Athos. Une nouvelle attaque est lancée sous le commandement du Mède Datis qui prend Érétrie, en Bubée, et incendie la ville. Lorsque, ensuite, les Perses débarquent à Marathon, au nord de l'Attique, la petite armée athénienne les charge, les renverse, leur prend sept bateaux. Vaincus, les Perses s'éloignent. Une révolte de l'Égypte appelle Darius vers cette province. Il meurt quatre ans plus tard.


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Darius II

(-424 -404) : À la mort d'Artaxerxès Ier, son fils légitime Xerxès Il lui succéda. Après moins de deux mois de règne, il est assassiné par son demi-frère Sogdianos, qui prend le pouvoir. Celui-ci est bientôt renversé par Ochos, fils d'Artaxerxès et d'une Babylonienne. Ochos prend alors le nom de règne de Darius. Révoltes (en Médie, en Égypte) , intrigues de cour marquent son règne, qu'il partage entre ses capitales : Persépolis, Suse, où il aurait construit un apadana, Babylone. Sa femme, Parysatis, ambitieuse et intrigante, ne parvient pas à imposer son second fils, son préféré, Cyrus le jeune, contre l'héritier légitime, Arsakès, qui succède à son père sous le nom d'Artaxerxès Il.


Der (Tell ed-)

Vaste site de 50 ha à 25 km au sud de Bagdad. Il est acquis que le nom antique du site, en tout cas à l'époque paléobabylonienne, était Sippar-Amnânum (à ne pas confondre avec la cité "jumelle" de Sippar). Dominique Charpin a démontré, par ailleurs, que les noms qu'on trouve dans la littérature assyro-babylonienne de Sippar-Annunitum, Sippar-rabûm et Sippar-dûrum désignent cette même ville. Elle semble avoir été fondée à l'époque de la IIIè dynastie d' Ur, dans les deux derniers siècles du IIIè mill. L'exploration du site, sur une aire restreinte n' a rendu aucun habitat au-delà de la période d'Ur III et en deçà du règne du Kassite shagarakti-shuriash ( -1245 -1233). Les fouilles ont permis de mettre au jour dans un secteur une superposition de dix-sept strates s'étendant entre le XXIème et le XVIIIème s. Une large digue avait été élevée pour protéger la cité des débordements du Tigre, mais on n' a pas retrouvé ses fortifications, connues par une lettre de Samsuiluna. La découverte la plus importante reste la demeure d'Ur-Utu, directeur des chanteurs d'Annunitum, la principale déesse de la cité. Plus de deux mille tablettes y ont été recueillies, nous faisant connaître ses activités religieuses et commerciales au XVIIème s. La maison a été incendiée en -1629. Le temple de la déesse, appelé é.ul.mas, reste à retrouver. Nous savons, par des inscriptions de Nabonide, qu'il aurait été construit par le roi Amorrite de Babylone Sabium (-1844 -1831). Ammisaduqa l'aurait rebâti et shagarakti-shunarh y aurait apporté des modifications. Une autre inscription de Nabonide nous apprend que le temple et la ville, à la suite de la colère de Sîn (on ignore pourquoi il était irrité contre les gens et les prêtres de Dêr), furent détruits par Sennachérib. Ainsi le temple était-il en ruine quand Nabonide le fit reconstruire.


Dilmun

Dilmun est la forme sum. de l'akk. Tilmun, lieu maintes fois cité dans de nombreux textes cunéiformes souvent en association avec Magan et Melukhkha. Le nom de Dilmun apparaît dès la seconde moitié du IVè mill. sous une forme pictographique, sur des tablettes de la période d'Uruk IV et ensuite de Djemdet Nasr. On peut voir que dès cette haute époque Dilmun représentait un lieu bien déterminé avec lequel les Sumériens et une ville syrienne comme Ébla étaient en relations commerciales. Sont ainsi mentionnés une hache de Dilmun (dilmun-tûn) dans une tablette d'Uruk III et un "collecteur de taxes de Dilmun" (dilmun-enku [ZA]). Ce nom va se retrouver tout au long de l'histoire de la Mésopotamie, avec une éclipse entre -1500 et -900, jusqu'à l'époque séleucide. Les relations avec Dilmun s'intensifient au cours des derniers siècles du DA (-2550 -2350). Sous Ur-Nanshé (v. -2550) de Lagash, les bateaux de Dilmun effectuent le transport de bois pour ses constructions, et, sous ses successeurs Lugalanda( -2400) et Urukagina (v. -2380), les bateaux de Dilmun transportent du cuivre et des dattes en échange de céréales, d'huile, de laine et d'argent; Dilmun parait alors être devenue une plaque tournante du commerce avec deux autres contrées d'outre-mer, Magan et Melukhkha. Ces relations commerciales se poursuivent à l'époque d'Akkad et peut-être plus encore pendant les périodes d'Isin-Larsa et paléobabylonienne. Leonard Woolley a retrouvé au cours des fouilles d'Ur, les archives du marchand Éa-nasir (ah.b Tilmun = trafiquant de Dilmun), qui dirigeait ce qu'on pourrait appeler une entreprise maritime d'importation du cuivre, extrait sans doute à Magan mais stocké dans les entrepôts de Dilmun avant d'être transporté à Ur. On connaît d'autres marchands, dont un certain Idin-Nin-Inzak , sans doute originaire de Dilmun, qui avait précédé dans ce commerce la firme d'Ea -nasir. Le commerce avec Dilmun dépassait le domaine suméro-babylonien pour s'étendre à Suse, où un temple était dédié à Inzak (nom écrit aussi Enzak, Anzag, Nin-zag), l'une des principales divinités de Dilmun, et à Marisous le règne de shamshi-Adad. Le trafic vers Maritransitait obligatoirement par Babylone, d'où les caravanes (harranû) transportaient la marchandise jusqu'à Mari, ce qui n'allait pas toujours sans quelques difficultés (cf. par ex. la lettre d'Iambe-Addu à Hammurabi). À l'époque kassite, Dilmun est un moment occupée par les Babyloniens, qui y installent un gouverneur. Deux lettres retrouvées dans les archives de Nippur sont adressées à Ililiya,qui semble bien être le même qu'Eniilkidinni, gouverneur de Nippur à l'époque de Burnaburiash Il (-1359 -1333) et de son (troisième) successeur, Kurigalzu II (-1332 -1308) par Ili-ippashara. Ce dernier est établi à Dilmun, dont il est démontré qu'il en était le gouverneur . Après une période d'éclipse, Dilmun est à nouveau en relation avec les Assyriens. Sous ses rois Uperi qui est comme "un poisson à 30 bêru au milieu de la mer où se lève le soleil " et Akhundara, elle reste indépendante mais, néanmoins, tributaire de Sargon II . L'un de ses autres rois, Khundaru (peut-être le même qu'Akhundara connu par d'autres textes), est aussi tributaire d'Assur-banipal. Les Babyloniens pour le moins sous le règne de Nabonide occupent le pays, où est installé un lugal pihashti Dilmunki, titre mentionné dans un texte daté de -544 . On ne sait précisément Si cette expression désigne un administrateur commercial ou, plutôt, civil et militaire de Dilmun. Il semble que Dilmun ait été plus ou moins tardivement intégrée dans l'Empire achéménide. Jules Oppert avait proposé d'identifier Dilmun avec l'île de Bahreîn, appelée Tylos par les Grecs. Cette identification est acceptée par la majorité des archéologues, bien qu'on ait tendance à étendre cette entité géographique à la côte voisine de l'Arabie. L'absence de témoignage archéologique dans l'île avant le milieu du III è milI. a conduit à situer la première Dilmun sur les côtes voisines de l'Arabie, où nombreux sont les établissements qui remontent au moins au IVème mill. : Abqayq, Umm an-Nussi, Umm ar-Ramad, l'île de Tarut ont rendu des poteries de l'époque de Djemdet Nasr voire plus anciennes. Le même nom de Dilmun désigne aussi, dans les textes mythologiques Sumériens, un lieu qui semble mythique, "saint et pur", en particulier dans le mythe d' "Enki et Nînhursag". Il est dit que, "lorsque le dieu Enki s'y établit avec son épouse, le pays devint pur et lumineux." A Dilmun, auparavant ne croassait nul corbeau, ne cacabait nul francolin; nul lion ne tuait, nul loup ne se jetait sur des agneaux !" . C 'était une sorte de paradis (terrestre ?) où il semble qu'on ne connaissait ni le travail ni la vieillesse, à moins qu'il ne faille interpréter ces passages comme la description d'un lieu où tout était figé, ou rien ne bougeait ni ne poussait, jusqu'au moment où Enki vint apporter l'eau d'où s'épanouit la vie. Ce texte, dont le plus ancien manuscrit ne remonte qu'au début du IIè mill., soit l'époque où les relations avec Dilmun étaient des plus intenses, semble être l'idéalisation d'une île (et des terres voisines) située dans une mer où le soleil paraissait se lever. Dans la version sumérienne du Déluge, c'est à Dilmun, "là où se lève le soleil ", que fut installé Ziusudra pour qu'il y vive son éternité .


EIam

Région du sud-ouest de l'iran, constituée de plaines et de montagnes, débordant l'actuel Kuzistan. Sa situation géographique, à l'extrémité des routes du plateau iranien conduisant vers l'Asie centrale et la vallée de l'Indus, et dominant la plaine du Tigre, lui a permis de jouer un rôle non négligeable dans l'histoire du POA. Le nom d'Élam est fondé sur l'hébreu 'êlam. Les Élamites appelaient leur pays Haltamti (= Terre du dieu) et les Akkadiens Elamtu. L'origine des Élamites reste inconnue. Ils semblent avoir appartenu à ce fond des anciennes populations néolithiques de l'Asie antérieure qui parlaient des langues agglutinantes, différentes des Sémites et des Indo-Européens. Les Élamites adoptèrent les cunéiformes d'origine sumérienne, mêlés de logogrammes suméro-Akkadiens, pour écrire leur propre langue, probablement au cours du XXIIIè s. av. J.-C. , et les ont utilisés jusqu'au IV s. Dans ce système d'écriture syllabique entrent les voyelles a, u, i, e. La base de la langue est nominale, verbale ou commune au nom et au verbe. Le verbe, toujours placé en dernière position, exprime un aspect accompli ou inaccumpli-duratif. Bien qu'elle participe largement des civilisations voisines de la Mésopotamie, la civilisation élamite conserve une originalité qui lui est propre. Il convient ici de préciser que ce qu'on est convenu d'appeler l'Élam ne forme pas une unité en soi. Il est composé de plusieurs régions qui ont été distinguées politiquement : au pied du Zagros, la Susiane, dans de riches plaines avec Suse pour capitale, n'a pas été toujours le centre de l'Élam, qui s'étendait par ailleurs dans les montagnes avec l'Anshan l'Awan et le shimashki ces deux dernières régions étant mal circonscrites sinon localisées. On s'accorde pour diviser son histoire, àpartir des découvertes archéologiques et des textes aussi bien extérieurs que ceux recueillis localement, en particulier lors des fouilles de Suse et, plus récemment, d'Anshan, en quatre périodes : proto-élamite (vers -3200 -2700)élamite ancien ou paléo-élamite (vers -2400 -1500), élamite moyen (méso-élamite -1500 -1100), Néo-élamite (vers -1000 -539). Après la conquête achéménide, l'Élam est une province de l'empire qui a cependant le privilège de voir Suse considérée comme l'une des capitales impériales. Pendant la période protoélamite, l'Élam est tourné vers le plateau iranien, à la civilisation duquel il participe. Les relations de Suse sont étroites avec Anshan Bialk, Tépé Yahya, et même Bhahr-i-Bhukhta, en Iran oriental, site que certains auteurs identifient à Aratta, le grand marché du lapis-lazuli. C'est au début de cette période que les Élamites vont commencer à se doter d'une écriture qui reste très élémentaire, et indéchiffrée. Elle consiste en idéogrammes simples, souvent de forme géométrique, parfois dessinés en double ligne, ou encore simplement linéaires, sur des tablettes de terre crue, parfois à peine cuites, et quelques amulettes et sceaux. Il arrive que des dessins au trait représentant des animaux fauves, bovidés, soient tracés accompagnés de quelques signes. Il s'agit en général de pièces comptables ou d'exercices de comptabilité .Les premières mentions historiquement attestées entre l'Élam (connu sous le nom sumérien de NIM) et Sumer par des inscriptions se situent entre -2700 et -2400, bien qu'il soit probable que les deux régions fussent déjà en relations commerciales. Un roi obscur de Kish, Enna'iI, fils d'A'anzu, se vante d'avoir vaincu l'Elam. D' Éannatum, il est dit qu'il vainquit l'Élam, "la montagne vertigineuse". Ce sont là des relations violentes dont il est difficile d'assurer que ce sont les premières entre les Sumériens et les Élamites. Déjà. dans la LRS, le mythique roi de Kish Enmebaragesi aurait porté ses armes dans le pays d'Élam, ce qui nous ramène aux environs de -2700. L'époque paléoélamite se divise en trois périodes selon les dynasties qui ont eu le pouvoir. Vers 2400, un prince de la ville élamite d'Awan prit le pouvoir, défit Ur et entra dans la liste royale sumérienne. Cependant, la Susiane fut intégrée dans l'Empire akkadien de Sargon, qui y plaça des gouverneurs (issiakkum). Par la suite, Naram-Sîn passa un traité avec le souverain d'Awan (le roi Khita ?). C'est le premier traité conclu entre un souverain élamite et un roi mésopotamien : il fut conservé dans le temple d'In-shushinak. Vers -2050, la liste susienne des (12) rois d'Awan et de shimash(ki) donne une nouvelle dynastie avec aussi 12 rois, originaires de shimashki dans les montagnes du Luristan. La Susiane retomba sous la domination des derniers rois de la IIIè dynastie d'Ur, qui pratiquèrent des mariages entre princesses sumériennes et élamites. Ces précautions n'empêchèrent pas les Élamites de s'unir et d'envahir Sumer sous la conduite du roi de shimatki Kindattu (v. -2004), ouvrant la deuxième période d'indépendance de l'Élam ancien. Le roi d'Ur Ibbi-Sîn fut capturé et emmené prisonnier en Élam, où il mourut. Le neuvième roi de la dynastie de shimashki marque l'étendue de ses conquêtes en prenant le titre de « roi d'Anshan et de Suse «. Plus modestes, ses successeurs se contenteront de celui de suêalmah« Grand Régent", titre sumérien des gouverneurs de l'époque d'Ur III (sukkal). Avec eux commence la troisième période protoélamite, (v. -1970). L'Élam forme alors une sorte de confédération où, au-dessous du Grand Régent, se trouvent un sukkal d'Élam et de shimashki et un sukkal de Suse. Ces Souverains pratiquent des mariages avec leurs soeurs, comme les rois d'Égypte, et ils conservent les traditions akkadiennes. L'akkadien semble être la langue officielle : la plupart des textes, administratifs, économiques, sont en akkadien. On ne possède de cette époque que quelques inscriptions royales en élamite. Cependant, ces inscriptions permettent de saisir la complexité de l'histoire élamite pendant cette période et des successions au trône, sans qu'on puisse toujours réussir à situer tous les faits recueillis dans un développement satisfaisant . Cette période des sukkalmah se termine vers -1500 on ne sait précisément dans quelles conditions. Entre -1500 et -1100, trois dynasties se succèdent à la tête de l'Élam, qui connaît sa période la plus brillante, appelée élamite moyen. De la première dynastie, dite des Kidinuides, on connaît peu de chose. Ses rois se parent du titre de roi d'Anshan et de Suse mais ils privilégient, avec le roi Tepti-Ahar, Kabnak (Haft Tèpè) au sud-est de Suse, comme résidence royale, au détriment de Suse. Une campagne du roi kassite de Baby-lone Kurigalzu 1er au XIVè s. semble être la cause de la chute de cette dynastie, remplacée par une nouvelle dynastie fondée par un certain Igi-halki. Sous cette nouvelle dynastie dite des Igihalkides, l'Élam va de plus en plus trouver son équilibre culturel, dans lequel les traditions indigènes s'harmonisent avec les courants mésopotamiens. L'élamite devient la langue officielle, remplaçant l'akkadien. Cette politique se concrétise dans la capitale-sanctuaire édifiée par Untash-Napirisha (v. -1275 -1240) à Tchoga Zanbil. Le petit-fils de ce dernier, Kiden-Hutran (v. -1235 -1210), effectue un raid sur la Babylonie au cours duquel il met à sac Der, Marad, Nippur et Isin. Une période d'anarchie suit la mort de ce roi, et le pouvoir va passer à une nouvelle dynastie fondée par Hallutush-Inshushinak (v. 1205-1185). On lui a donné le nom de shutrukides, du nom du fils de son fondateur, shutruk-Nahhunte (-1185 -1155). Ce dernier reprend une politique de conquête et ravage àplusieurs reprises la Babylonie. En -1158, il prend et met à sac Babylone, d'où il rapporte triomphalement à Suse quelques-uns des monuments qui y ont été retrouvés par la mission française : grande stèle du Code d'Hammurabi, stèle de Naram-Sîn, statue de Manishtusu. Il revient à son fils et successeur, Kutur-Nahhunte (-1155 -1150), de mettre fin à la dynastie kassite au cours de nouvelles campagnes en Babylonie. Ce dernier avait épousé sa soeur Nahhunte-Utu. Il mourut à peine cinq ans après être monté sur le trône et son frère Shilhak-Inshushinak (-1150 -1120) lui succéda. Il épousa à son tour Nahhunte-Utur, ce qui représenterait un cas de lévirat . shillak-Inshushinak a été l'un des souverains les plus importants de la dynastie. Outre ses campagnes militaires, il fit construire un certain nombre de temples et restaurer plus encore de monuments. Les Babyloniens n' avaient pas oublié les méfaits des invasions élamites, comme en témoigne une élégie où l'auteur se lamente à ce propos . Le texte semble avoir été écrit à l'époque de Nabuchodonosor îer (1125-1104) lequel va, en partie, venger ces razzias en infligeant une défaite au successeur de shilîak-Inshushinak Hutelutush-Inshushinak (1120-1110), qui dut se réfugier un moment à Anshan. La période néoélamite voit la désagrégation de l'Empire élamite avec des retours de fortune. Les rois ont alors trois capitales Suse, Hidalu et Madaktu, où ils résident selon les circonstances. Ils sont de plus en plus tournés vers les affaires de la Mésopotamie car sans cesse menacés par les Assyriens. Ainsi, selon les moments, ils occupent Babylone ou encore ils s'allient avec elle contre Assur. En fin de compte, Assur-banipal, attaqué par Te-Umman, le vainquit (-653) et installa à Suse, Madaktu et Hidalu chacun des fils d'un ancien roi élamite détrôné par Tempti-Humban-Inshushinak (le Te-Umman des inscriptions assyriennes), qui s'étaient réfugiés à sa cour. Les nouveaux souverains ne manquèrent pas de trahir leur ancien bienfaiteur; ils soutinrent Shamash-shum-ukin dans sa révolte à Babylone contre son frère Assurbanîpal, de sorte que ce dernier les engloba dans sa vengeance. il ravagea l'Élam, mit Suse au pillage et rapporta triomphalement à Ninive un immense butin. La troisième période néo-éiamite qui s'ouvre alors est marquée par un nationalisme qui privilégie tout ce qui est élamîte, mais qui ne pourra empêcher l'Élam de tomber bientôt sous la domination de la Perse achèménide.


Erra

Dieu akkadien, héros d'une épopée qui porte son nom. On trouve son nom parfois écrit Éra, Irra ou Ira, lectures incorrectes selon Gagni . Son nom pourrait être rattaché au mot akk. errêru, «Celui qui maudit e, et à artiru, maudire «, «insulter e. Il se manifeste comme un guerrier dont l'arme n'est pas un objet matériel mais la famine . Il présente aussi des caractères de dieu du Temps, responsable de la fertilité des champs. Une liste babylonienne de dieux le donne comme fils d~Anue et il aurait pour épouse soit Mamitum, soit Éreshkigal. Il apparaît dans l'Èpopée de Gjlgamesh comme le dieu de la Peste, et, lors du déclenchement du Déluge, c'est lui qui " arrache les vannes ". Dans le mythe de Nergal et Éretkigal, il apparaît comme l'époux de la déesse infernale et comme un doublet de Nergal, à qui il est par ailleurs assimilé. Il réside dans le meslam, temple des divinités infernales à Kutha, en compagnie de Nergal. Dans le prologue à son code de lois, Hammurabi l'évoque comme son compagnon, et se dit celui qui a fait s'épanouir la ville de Kutha et qui dispense toute chose au meslam (nom srim. é.mes.lam = Maison du guerrier de l'autre monde. Il a été reconstruit par ghulgi, ce qui révèle son ancienneté). Mais ce dieu qui demeure mineur est surtout connu par une grande épopée en babylonien classique. Épopée d'Erra : "sar gimir dadmê" = "Roi de tous les lieux habités", selon son incipit, ce poème est aussi appelé "Erra et Ishum", lequel est le conseiller du dieu . À l'origine, c'était un poème en cinq tablettes (formant 5 chants) trouvées par fragments plus ou moins importants à Babylone, Ur, Tell Hadad, Assur, Ninive et Sultantépé, et qui comprenait entre 700 et 750 vers. Seules ont été reconstituées à peu près complètement les tablettes 1,4 et 5; et quelques fragments de la 2, outre le dernier vers de la 3. Le texte a été rédigé en Babylonie au milieu du VIillè s. par un scribe qui se nomme à la fin : "Le compositeur de cette oeuvre, c'est Kabti-ilâni-Marduk, le fils de Dâbibri. Ishum la lui a révélée une nuit, et, comme il l'a récitée au matin, il n'en a rien omis, ni ajouté une ligne ! Lorsque Erra l'eut écoutée, elle le délecta, et le récit d'Ishrim son capitaine, lui fut agréable " . Bien qu'on lui attribue le titre d'épopée , ce poème ne connaît pas d'action. Il consiste en longs discours entre Erra, Ishum (une divinité sémitique identifiée au Sumérien Hendrirsanga, fils d'Enlil), Marduk et les Sibitti, les sept démons sans individualité propre. Le poème s'ouvre par une brève glorification de Marduk, puis il est aussitôt question d'Itum, "fameux égorgeur" dont les mains sont faites pour brandir ses armes. Les Sibitti exhortent Erra, qui paresse dans son lit, à aller massacrer les Têtes noirese, ce qui donne l'occasion de longues considérations de la part du poète. Erra se décide enfin à partir en guerre et il demande à Ishrim d'enrôler les Sibitti. Mais Ishum semble s'insurger : " Seigneur Erra, pourquoi tramer du mal contre les dieux? Saccager les pays, anéantir [leurs populations], voilà l'irrévocable mal que tu rumines " . Longue réplique d'Erra, qui se dirige ensuite vers Babylone (appelée ici shuanna). Il entre dans l'Ésagil et devant Marduk il " ouvre la bouche et s'adresse au roi des dieux ". Il lui demande pourquoi son image splendide comme les étoiles est maintenant privée de son éclat. À quoi Marduk répond par un discours où il dit comment il a provoqué le Déluge, après quoi son image fut ternie par ce même Déluge. Suit un grand dialogue quelque peu emphatique entre les deux dieux. Ni ce dernier ni la suite ne peuvent être résumés tant les fils conducteurs sont multiples et sans cesse coupés. Enfin, à la suite du discours d'Erra, Marduk quitte son temple, l'univers est alors bouleversé, l'équilibre du monde est menacé, tant est importante Babylone, au centre même du monde. De nouveaux discours rappellent les campagnes et les exploits d'Erra. Babylone abandonnée par son dieu est finalement pillée, ce qui serait une référence aux Sutéens, un peuple barbare descendu des montagnes pour envahir la Babylonie, lesquels sont d'ailleurs nommés. Toujours en paroles, Erra poursuit ses rodomontades : «Je veux frapper les puissants et terroriser les faibles, égorger le capitaine et faire tourner casaque à l'armée, de chaque arbre je trancherai les racines afin que ses rameaux ne poussent plus, de chaque mur je saperai la base afin que le faîte chancelle, de chaque sanctuaire je détruirai la chapelle haute (il s'agit du gigunû , le petit temple construit au sommet de la ziggurat)... ". Enfin, Erra se calme, revient occuper son siège et s'adresse aux dieux, Igigi et Anunnaki, qui se tenaient respectueusement devant lui, d'un ton plus apaisé. Ishum le flatte en terminant son discours par un: "Au jour de ta fureur; qui donc te tiendrait tête", ce qui ravit Erra : "L'ayant ouï, sa face s'éclaira, ses traits se dilatèrent de joie comme le jour qui brille, et, retourné en son E.meslam, il y reprit sa place. Enfin, tout revient dans l'ordre et le souhait se réalise (suppose-t-on) que «le Tigre et l'Euphrate ramènent (à Babylone) leurs eaux en abondance ".


4 images

Éa

Divinité akkadienne, identifiée à Enki. Son nom a été expliqué par le sumérien é.a, e maison de l'eau s, bien qu'il s'agisse d'une divinité sémitique. Cyrus Gordon fonde son étymologie sur la racine ouest-sémitique hyy-hwy, "vivre" , la forme ouest-sémitique de son nom serait Hay(y)a E-um, «le Vivant», par référence à son intervention lors du Déluge, grâce à laquelle il a sauvé l'humanité par l'intermédiaire d'Utanapishtim. Bien que son syncrétisme avec Enki ne permette de reconstituer ses caractères originaux que d'une manière hypothétique, il conservait des aspects qui lui étaient propres, sans qu'on puisse savoir s'ils sont primordiaux. Seigneur du savoir et de la sagesse (bêl uzni), il était regardé comme le dieu de la Magie (mas-mas ila~ni), invoqué par les exorcistes, les devins et les sorciers. "Ea, roi de l'Apsû, qui trouve le [bon] conseil, je suis le conjurateur, ton serviteur. Va à ma droite, viens à l'aide à ma gauche, joins ton incantation pure à mon incantation, joins ta bouche pure à ma bouche, rends efficace ma parole pure, assure le succès à ce que dit ma bouche . Il est le créateur plein de sagesse, l'ornement de l'E-abzu (son temple à Eridu, construit par Ea d'Ur), le plus expert des Igigu, celui qui apporte l'eau en abondance, grâce à qui la campagne devient fertile : s Dans les champs tu produis la vie pour les gens; Anu et Enlil avec joie jubilent à ton sujet, les Annunaku te bénissent dans leurs lieux saints... aux grands dieux tu donnes conseil» . Il compte toujours parmi les grands dieux (dans Adapa, l'Epopée de Gilgamesh, Nergal et Ereshkigal, (l'Ênuma élish). Dans les rituels et les incantations magiques, il est souvent associé à Shamash et Marduk, dont il est regardé comme le père par les Babyloniens. Dans une prière inscrite à l'entrée de son temple à Dur-sharrukin, il est invoqué sous le nom de Nintiku, épithète qui signifie "prince",«chef». Outre l'é.abzû à Éridu, son temple principal, et l'é.ès.mah dans cette même antique cité sumérienne, il avait des chapelles dans plusieurs sanctuaires Êsagil à Babylone et en plusieurs lieux de cette ville, à Ur, dans le bit rês d'Uruk. La ziggurat d'Eridu, lui était consacrée. Des listes lui attribuent des temples anonymes à Larsa, Uruk, Nêmed-Laguda, Kisurra.


Édom

Ce petit royaume, qui a fleuri au début du 1er mill., fut vassal des Assyriens et réduit à l'état de province par les Babyloniens vers -550. Tout ce qu'on sait de ce royaume situé au sud-est de la mer Morte (partie sud de l'actuelle Jordanie) vient de textes étrangers à cette région, qui n'a guère laissé que d'insignifiantes inscriptions sur sceaux et ostraca. C'était un pays en partie désertique, sillonné par des tribus nomades et dont le nom, connu par les textes bibliques, signifie "rouge", ce qui lui vient de la teinte de son désert, au sud-est du pays. Sa capitale, Buzeira (Bozrah), n'a pris quelque importance qu'au VIllè s. Auparavant, le roi David avait conquis Edom au début du Xe s., et aurait passé au fil de l'épée une grande partie de la population mâle. La contrée resta sous la domination d'Israèl sous le règne de Salomon, qui trouvait par là une ouverture sur la mer Rouge, où il fit aménager le port d'Ezion Gaber, sur le golfe d'Akaba. C'est à la suite de la division de la royauté juive, après la mort de Salomon, que se constitua le royaume d'Edom, qui s'enrichit grâce àses activités commerciales et maritimes à partir du port d'Eilat Ézion Gaber. Vers -730, le roi d'Edom Kaushmalaku devint tributaire de l'Assyrie. Le royaume resta tributaire de Babylone avec Nabuchodonosor, à qui il aurait envoyé une troupe lors de sa campagne contre Juda et Jérusalem. Nabonide mit fin à ce royaume en prenant Buseira, qui fut incendiée.


Égypte

Les relations entre l'Egypte et les petits États de Canaan, parmi lesquels on peut comprendre les ports entre la frontière égyptienne et Ugarit, ont commencé très tôt, dès l'Ancien Empire. Sous la IVè dynastie (-2613-2498), les rois constructeurs des pyramides envoient des expéditions à Byblos pour se fournir en bois venus des montagnes du Liban, cèdre et pin. Ce trafic cesse avec la fin de l'Ancien Empire pour reprendre avec la XIIè dynastie (-1991-1786). L'influence égyptienne est alors particulièrement sensible et il est même possible qu'un Égyptien ait été roi de Byblos . Ces bonnes relations avec Byblos n'ont pas empêché les Egyptiens d'inclure plusieurs villes de Canaan dans leurs textes d'exécration rédigés sur des bols ou des figurines, ce qui implique des relations sans doute difficiles avec ces cités. shmel Ahituv (1984) a ainsi catalogué environs 850 toponymes cananéens dans les textes égyptiens couvrant toute la Palestine. Par ailleurs, les relations des Égyptiens avec les ports du Levant s'étendent encore vers le nord, jusqu'à Ugarit . Ce n'est qu'avec le Nouvel Empire et plus particulièrement à la suite des dix-sept campagnes que Thoutmosis III a conduites en Asie jusqu'à l'Euphrate (entre -1484 et -1464) que l'Egypte s'implante réellement en Canaan et dans le sud de la Syrie. Un siècle plus tard, la correspondance d'Amarna révèle l'influence qu'exercent encore les pharaons dans ces régions où plusieurs rois sont ses tributaires obséquieusement soumis. Ces lettres révèlent les relations étroites des rois d'Égypte non seulement avec les princes vassaux, mais aussi avec les maîtres des grands royaumes : Hittite, Babylonien, Assyrien, Mitannien. Les alliances entre Aménophis III (-1405-1367) et les rois du Mitanni et de Babylone (Karduniash) sont sanctionnées par des mariages avec les filles de ces rois. La montée de l'Empire hittite au XIVe s. fait que la Syrie devient un enjeu entre Hittites et Egyptiens. La bataille de Qadesh établira l'équilibre entre les deux royaumes qui se partagent la Syrie. Les invasions des Peuples de la Mer, aux alentours de -1200, qui ont peut-être porté un coup final à l'Empire hittite, mettent fin à la domination égyptienne sur Canaan malgré une campagne sans doute victorieuse de Ramsès III dans cette région. Les Egyptiens reviendront en Asie à l'époque du fer pour des campagnes fugitives. shesonq Ier (-950 -929) conduit une campagne sans lendemain à travers la Palestine au cours de laquelle il pille Jérusalem. Une nouvelle tentative d'intervention a lieu sous Bocchoris (-720 -715), qui envoie son général Sibo au secours des princes syro-palestiniens contre Sargon II. L'armée égyptienne est mise en déroute et Bocchoris envoie un tribut au roi d'Assyrie. L'Egypte devint province assyrienne sous Assarhaddon et Assur-banipal. Evacuée par les Assyriens à la suite de la révolte de Psammétique Ier (-663 -609) avant même la mort d'Assur-banipal, elle envoya sous son pharaon Néchao, qui venait de succéder à Psammétique, une armée en -609 -608 pour venir au secours du dernier roi d'Assyrie, Assur-uballit. En vain. Trois ans plus tard, l'armée égyptienne fut mise en déroute par Nabuchodonosor sous les murs de Karkémish. Il semble que Nabuchodonosor une fois installé sur le trône de Babylone, ait tenté une invasion du delta du Nil qui tourna court. Il revint au roi de Perse Cambyse d'intégrer l'Égypte à l'Empire achéménide. À l'époque néobabylonienne, de nombreux Egyptiens vivaient à Babylone et en Babylonie. Plusieurs d'entre eux étaient des prisonniers de guerre ou des otages pris à la suite des batailles que Nabuchodonosor avaient livrées -605 et -601. Ils dépendaient de Kharmasu, "chef des Égyptiens", lui-même un Egyptien qui exerçait la fonction de juge. Plusieurs Égyptiens de Babylone, hommes ou femmes, y étaient esclaves. Mais nombreux étaient aussi les Egyptiens libres qui exerçaient des métiers parfois de caractère officiel, surtout à partir de l'époque perse. Ils devinrent plus nombreux encore au Vè s., où la circulation des personnes était facilitée par l'unification qu'avait imposée la domination achéménide sur tout le Proche-Orient.


Égyptiens

Les relations entre l'Egypte et les petits États de Canaan, parmi lesquels on peut comprendre les ports entre la frontière égyptienne et Ugarit, ont commencé très tôt, dès l'Ancien Empire. Sous la IVè dynastie (-2613-2498), les rois constructeurs des pyramides envoient des expéditions à Byblos pour se fournir en bois venus des montagnes du Liban, cèdre et pin. Ce trafic cesse avec la fin de l'Ancien Empire pour reprendre avec la XIIè dynastie (-1991-1786). L'influence égyptienne est alors particulièrement sensible et il est même possible qu'un Égyptien ait été roi de Byblos . Ces bonnes relations avec Byblos n'ont pas empêché les Egyptiens d'inclure plusieurs villes de Canaan dans leurs textes d'exécration rédigés sur des bols ou des figurines, ce qui implique des relations sans doute difficiles avec ces cités. shmel Ahituv (1984) a ainsi catalogué environs 850 toponymes cananéens dans les textes égyptiens couvrant toute la Palestine. Par ailleurs, les relations des Égyptiens avec les ports du Levant s'étendent encore vers le nord, jusqu'à Ugarit . Ce n'est qu'avec le Nouvel Empire et plus particulièrement à la suite des dix-sept campagnes que Thoutmosis III a conduites en Asie jusqu'à l'Euphrate (entre -1484 et -1464) que l'Egypte s'implante réellement en Canaan et dans le sud de la Syrie. Un siècle plus tard, la correspondance d'Amarna révèle l'influence qu'exercent encore les pharaons dans ces régions où plusieurs rois sont ses tributaires obséquieusement soumis. Ces lettres révèlent les relations étroites des rois d'Égypte non seulement avec les princes vassaux, mais aussi avec les maîtres des grands royaumes : Hittite, Babylonien, Assyrien, Mitannien. Les alliances entre Aménophis III (-1405-1367) et les rois du Mitanni et de Babylone (Karduniash) sont sanctionnées par des mariages avec les filles de ces rois. La montée de l'Empire hittite au XIVe s. fait que la Syrie devient un enjeu entre Hittites et Egyptiens. La bataille de Qadesh établira l'équilibre entre les deux royaumes qui se partagent la Syrie. Les invasions des Peuples de la Mer, aux alentours de -1200, qui ont peut-être porté un coup final à l'Empire hittite, mettent fin à la domination égyptienne sur Canaan malgré une campagne sans doute victorieuse de Ramsès III dans cette région. Les Egyptiens reviendront en Asie à l'époque du fer pour des campagnes fugitives. shesonq Ier (-950 -929) conduit une campagne sans lendemain à travers la Palestine au cours de laquelle il pille Jérusalem. Une nouvelle tentative d'intervention a lieu sous Bocchoris (-720 -715), qui envoie son général Sibo au secours des princes syro-palestiniens contre Sargon II. L'armée égyptienne est mise en déroute et Bocchoris envoie un tribut au roi d'Assyrie. L'Egypte devint province assyrienne sous Assarhaddon et Assur-banipal. Evacuée par les Assyriens à la suite de la révolte de Psammétique Ier (-663 -609) avant même la mort d'Assur-banipal, elle envoya sous son pharaon Néchao, qui venait de succéder à Psammétique, une armée en -609 -608 pour venir au secours du dernier roi d'Assyrie, Assur-uballit. En vain. Trois ans plus tard, l'armée égyptienne fut mise en déroute par Nabuchodonosor sous les murs de Karkémish. Il semble que Nabuchodonosor une fois installé sur le trône de Babylone, ait tenté une invasion du delta du Nil qui tourna court. Il revint au roi de Perse Cambyse d'intégrer l'Égypte à l'Empire achéménide. À l'époque néobabylonienne, de nombreux Egyptiens vivaient à Babylone et en Babylonie. Plusieurs d'entre eux étaient des prisonniers de guerre ou des otages pris à la suite des batailles que Nabuchodonosor avaient livrées -605 et -601. Ils dépendaient de Kharmasu, "chef des Égyptiens", lui-même un Egyptien qui exerçait la fonction de juge. Plusieurs Égyptiens de Babylone, hommes ou femmes, y étaient esclaves. Mais nombreux étaient aussi les Egyptiens libres qui exerçaient des métiers parfois de caractère officiel, surtout à partir de l'époque perse. Ils devinrent plus nombreux encore au Vè s., où la circulation des personnes était facilitée par l'unification qu'avait imposée la domination achéménide sur tout le Proche-Orient.


Énûma élish

"Lorsque là-haut...", tel est le sens de l'incipit de ce Brand texte rituel appelé aussi Poème (ou Epopée) de la Création. Fl C'est un ample poème babylonien connu par de nombreux manuscrits. Les 1100 vers le composant étaient répartis sur sept tablettes. Le texte, tel qu'il nous est parvenu dans sa version canonique, a été sans doute rédigé sous le règne de Nabuchodonosor Ier (vers -1125 -1104). On l'a fait remonter jadis à l'époque d'Hammurabi, puis au règne du roi kassite Agum-Kakrime (vers -1580). La comparaison qui a pu être faite entre une liste lexicale des grands dieux babyloniens (intitulée An-Anum) et les noms de Marduk dans la tablette VII et ceux de la tablette VI conduit à conclure que cette liste reprend le texte de l'Èpopée et permet de penser que ces tablettes sont donc antérieures au règne de Nabuchodonosor Ier semblerait ainsi que certaines parties remontent à l'époque des rois Amorrites et que seule la rédaction finale serait à attribuer à la fin du Xllè s. Le fait que tous les manuscrits reproduisent la même graphie, la même orthographe et la même disposition, les vers formant deux hémistiches sur la même ligne mais nettement séparés, montre qu'il s'agissait d'un poème de caractère rituel, sinon révélé (ce qui est d'ailleurs dit à la fin du poème), que les scribes reproduisaient sans en changer une ligne ; sauf à l'époque assyrienne, où, afin de glorifier leur propre dieu national Assur, les scribes ont substitué son nom à celui du héros de l'épopée, Marduk, modifiant aussi les noms de la parentèle du dieu. Le poème a été largement recopié et transmis, de sorte que des fragments sont souvent retrouvés au cours des diverses fouilles. Ainsi un nouveau manuscrit de la tablette VI a été retrouvé il y a peu d'années dans le site iraquien de TelI Hadad, l'antique Me-Turnat (Al-Rawi et Black 1994). La vision babylonienne de la création était si vivace qu'encore au vje s. de notre ère le dernier scholarque de l'école d'Athènes, le néoplatonicien Damasciris, qui, face à l'intolérance et à la pensée unique du christianisme enseignait encore la noble philosophie grecque indépendante et libre (l'école d'Athènes frit fermée par Justinien en 529 et les biens de l'école furent confisqués), a conservé dans l'un de ses ouvrages fondamentaux l'écho des premiers vers de l'Épopée, où l'on retrouve les personnages symboliques babyloniens sous des vêtements grecs à peine déformants . Ce texte, de caractère liturgique, devait être récité (ou psalmodié ?) tout entier le quatrième jour de la fête de l'Akitu, après "le petit repas de la fin du jour [par] le grand frère de l'Ékria" . Le poème lui-même, dont on peut dire qu'il est le récit symbolique de l'établissement des lois riniverselîes, le triomphe de l'ordre sur le chaos, est d'une ampleur majestueuse qui en fait un monument de la littérature mondiale. Toutes les autres créations, comparées à l'Énûma élish, y compris les cosmogonies égyptiennes d'Héliopolis et de Memphis, paraissent simplistes, voire enfantines (cf. Loisy sur les versets très élémentaires qui ouvrent le livre biblique de la Genèse, emprunts maladroits aux grandes cosmogonies orientales), et il faut se tourner vers la Théogonie d'Hésiode pour trouver un poème d'une élévation comparable. «Lorsque Là-haut le ciel n'était pas encore nommé, / Et qu'Ici-bas la terre ferme n'était pas appelée d'un nom, Seuls Apsû-le premier, Leur progéniteur, et Mère ( ?)-Tiâmat, leur génitrice à tous, Mélangeaient ensemble leurs eaux: / Ni bancs de roseaux n'y étaient encore agglomérés, / Ni cannaies n'y étaient discernables. / Et alors que des dieux nul n'était encore apparu, qu'ils n 'étaient ni appelés de noms ni lotis de destins, En, [Apsû,Tiâmat] les dieux furent produits". Ainsi commence le poème. Tiâmat apparaît comme la materia prima qui va servir à la création (le Norin égyptien). Elle y est la mère (ou la " façonneuse ", Atummu) génitrice, d'où vont naître les dieux, àcommencer par Lalimu et Lahamu, les premiers à recevoir un nom . Viennent ensuite Anshar et Kishar; qui, d'après le contexte de l'Épopée, sont issus de l'union d'Apsû et de Tiâmat, et déclarés plus forts que le premier couple mal personnalisé. D'eux naissent les dieux des nouvelles générations, dont le dernier est Marduk. Les dieux sont Si remuants et bruyants qu'ils dérangent Apsû. Ce dernier se décide à aller voir Tiâmat; il s'assoit en sa présence et ils discourent. Apsû déclare qu'il veut réduire à néant cette création, ce qui met en colère Tiâmat, lequel s'oppose à son projet. Afin de devancer Apsû dans ses desseins, Éa/Enki le tue après l'avoir dépouillé de ses pouvoirs. Tiâmat décide alors de le venger. Ce pourquoi elle crée onze monstres: muthushihu (dragon serpentiforme), bashmu, mushmahhu et ishumgallu (serpents à cornes), lahamu (le Lalimu à longue chevelure ?), ugallu (démon à l'aspect léonin), uridimmu (mi-homme mi-lion), girtablulîû (homme-scorpion), kubrillû (homme-poisson), krisarikku (homme-bison?), ûmu dabrûtu ("Violent Orage "), porteurs d'armes impitoyables et sans peur dans les combats ««Lorsque Tiâmat à son oeuvre eut donné tout son poids, elle organisa le combat contre les dieux, ses rejetons, afin de venger Apsû «. Aux côtés des révoltés, ennemis des dieux, s'est rangé Qingri, l'aimé de Tiâmat. S'engage ensuite un combat e titanesque «au cours duquel les armées infernales sont vaincues grâce au héros de l'épopée, Marduk. Finalement, dans un combat singulier, Mardrik enveloppe Tiâmat dans son filet, lâche contre elle Vent Mauvais, qu'elle avale, ce qui lui emplit la panse de vents furieux qui gonflent son corps ; Marduk déchire ensuite la panse de Tiâmat avec une flèche et termine son oeuvre en lui tranchant le corps par le milieu : ainsi périt la déesse primordiale. Il convient de noter que, outre les armes, les belligérants, et notamment Tiâmat, se battent aussi à coups d'incantations. C'est à partir du corps de Tiâmat que Mardrik va former le ciel et la terre ; puis il va ordonner le monde : «Il aménagEa leurs stations pour les grands dieux; il y suscita en constellations les étoiles qui sont leurs images. Il définit l'année dont il traça le cadre ; et pour les douze mois il suscita à chacun trois étoiles " . Ainsi, chaque dieu, chaque partie de la nature est mise en place par le dieu organisateur : Il décide ensuite du temple qu il veut se construire pour y resider ce pourquoi il declare qu il construira une ville «Je lui donnerai pour nom Babylone "Le temple des Grands Dieux". Il continue son travail de creation et d'organisation puis suivent les louanges du dieu lesquelles se concluent par Qu'il soit seul notre Dieu !, ce qui n'est pas tout à fait une confession de monothéisme, plutôt une volonté de monolâtrie à l'avantage des prêtres du dieu. Suit alors la liste de ses cinquante noms, chacun des noms étant accompagné d'un court commentaire pour éclairer son sens, voire d'une brève doxologie «Mar-Utu : l'Enfant-Soleil-des-dieux" car il brille et, dans sa lumière éclatante, Eux [les dieux] vont et viennent perpétuellement ! Aux hommes qu'il a créés, êtres doués du souffle, Il a imposé la corvée des dieux pour laisser ceux-ci de loisir ! Toute la fin (tabl. VII) est occupée par les louanges à la gloire de Marduk et de ses actions pour enfin conclure de la sorte : Son coeur est insondable, immense son esprit! Coupable et délinquant sont devant lui i Telle est la révélation qu'un Ancien, devant qui on l'avait exposé, mit et disposa par écrit pour l'enseigner à la postérité... [qu'on psalmodie] le chant de Marduk [qui], après avoir terrassé Tiâmat, reçut le pouvoir souverain».


Ésagil (a)

"Maison dont le sommet est haut" (sum. é.sag~.il), tel est le nom du temple de Marduk à Babylone. Il se dressait face à l'enceinte dans laquelle était enfermée la grande ziggurat appelée é .te.me .en~.an.ki, «Maison fondement (plate-forme) du ciel et du monde souterrain (ou de la terre) e, axis mundi qui reliait les mondes humain et divin. Entre eux passait la voie sacrée qui conduisait à la porte d'Ittar et jusqu'au temple extérieur de l~Akitu. L'Ésagil aurait été construit (ou reconstruit) par le roi amorrite de Babylone, Sabium (-1844 -1831), détruit par Sennachéribe, reconstruit par Assarhaddonc et complété par Assur-banipal, enfin restauré à plusieurs reprises, au point qu'il existait encore à l'époque parthe (1er s av. JC.IIe s. de notre ère). Le sanctuaire proprement dit, dédié à Marduk et à sa parèdre Sarpanitum, mesurait 79,30 x 85,80 m. Nana et Nabû y avaient aussi leurs chapelles. Il jouxtait un autre complexe de 89,40 m sur sa façade nord et de 116 m sur sa façade sud. Dans ce dernier bâtiment étaient aménagées des chapelles consacrées à Éa, Anue, Nusku, Sîne. Les plafonds, Si l'on en croit une inscription de Nabuchodonosor, étaient soutenus par des poutres en cèdre revêtues d'or et d'argent. Des tablettes babyloniennes recueillies dans diverses fouilles (Sippar, Uruk,Assur) ont conservé une partie d'un texte que les modernes ont intitulé Chronique de l'Esagil. Il a été rédigé entre la fin du îîe mili. et le début du millénaire suivant. C'est une histoire, en grande partie légendaire, de l'Esagil, tout à la gloire de Marduk. Après une longue introduction emplie de voeux, l'auteur évoque la succession des dynastes des villes du Sumer et d'Akkad qui eurent ou perdirent la royauté selon leur piété à l'égard de Marduk, lequel était totalement inconnu des Sumériens de ces époques anciennes. C'est ainsi qu'on en arrive à une légende relative à 5argon d'Akkad : «A propos du vin des coupes à libation de l'Esagil, Ur-Zababa ordonna à Sargon, son échanson : "Change [-le]." Sargonne changEa pas le vin; au contraire, il prit grand soin de le livrer diligemment à l'Ésagil. Marduk, le fils du prince de l'Apsû (Enki), posa sur lui son regard bienveillant et lui confia la roya-uté sur les "quatre rives". Il prit soin de l'Esagil. "Fous (ceux) qui résidaient dans des palais [apportèrent] leur tribut à Babylone ". La tablette de l'Esagil du Louvre (AO 6555) nous a aussi conservé de nombreux éléments concernant le temple avec les mesures de son parvis (101,5 x 80,29 m env.), celles de la base de la ziggurat (Etéménanki), tous ces éléments devant rester secrets, comme l'indique une recommandation: «Que l'initié à l'initié la montre ! Le profane ne doit pas la voir." On a conservé tout un rituel concernant les cérémonies pratiquées dans le temple au 9è mois de l'année (Kislîmu nov/déc) parallèle à celui de l' Akitu au mois de Nissanu.


Gilgamesh

Roi mythique d'Uruk (vers -2700), héros de tout un cycle épique. Nom écrit "gis-bil-gin-mes" ou simplement Gis-bil, qu'on interprète comme "le vieil homme qui est un jeune homme". GILGAMESH DANS L'HISTOIRE : La LRS fait de Gilgamesh le quatrième roi d'Uruk après le fondateur de la cité, Enmerkar, Lugalbanda et Dumuzi. Elle le dit fils d'un démon-lillû, un grand prêtre de Kullab. Il aurait régné 126 ans et son fils Ur-Nangal(ak) lui aurait succédé. Ce dernier aurait régné seulement 30 ans et il aurait transmis le pouvoir à son fils Utulkalamma(k), lequel n'aurait régné que 15 ans. Dans l'inscription du roi d'Uruk Utu-hégal, il est dit fils de la déesse Ninsun(a) et donné par Enlil pour protecteur d'Uruk et de son roi (Thureau-Dangin 1912, 115, col. III, 1. 1-2 IRSA 131). Ninsun, dont le nom signifie dame de la vache sauvage «, était le parèdre de Lugalbanda, dont on fait aussi le père du héros. Le règne d'Utu-hégal se situe entre 2123 et 2113. C'est la première fois qu'est mentionné Cilgamesh, déjà considéré comme un dieu, et lié à Uruk. Ainsi peut-on apporter de sérieuses réserves à la LRS, qui en fait un roi d'Uruk, d'autant que la plus ancienne inscription - après celle d'Utu-hégal - où il est mentionné vient d'Ut: il s'agit d'un pied de vase en marbre dédié par Ur-Nammu (ca. 2112-2095) à Gilgamesh, seigneur de DIM. CICk<, son maître (IRSA 138). Cilgamesh a-t-il réellement été un homme divinisé pour le moins dès la fin de l'époque akkadienne, ou, au contraire, était-ce une divinité mal définie, peut-être originaire de Kullab, que le roi d'Uruk aurait prise comme protecteur avant que l'auteur de la LRS en fasse un roi mythique de cette cité ? Il est à remarquer que les deux documents de caractère plus ou moins historique qui le mentionnent comme roi ayant existé ne datent tous deux que de la dynastie d>Isîn, au début du IIe mill. Le premier est la LRS, le second est la chronique de Tummal, où il est dît que Gilgamesh reconstruisit le gipar (le numunburra) du temple d'Enlil à Nippur. C'est-à-dire que les documents qui militent en faveur de l'historicité du personnage sont plus récents de huit siècles que les dates de règne qu'on lui assigne. LA LÉGENDE : Outre la grande épopée et les petits poèmes qui constituent son cycle épique, deux légendes se sont constituées qui n'ont pas inspiré, semble-t-il, d'oeuvre poétique : la naissance et le devenir du héros après sa mort. Élien, érudit grec qui vivait au IIe s. de notre ère, a écrit un ouvrage sur la Nature des animaux où il rapporte (XII, 21), à propos de l'aigle, que le roi de Babylone Seuekhoros avait été averti par l'un de ses devins que sa fille mettrait au jour un garçon qui usurperait son trône. C'est un thème bien connu de la littérature grecque. Il fait enfermer Seuekhoros sa fille dans une acropole où elle est étroitement surveillée afin qu'elle n'ait pas de rapports avec un homme. Ce qui ne l'empêche pas de tomber enceinte et de mettre au monde un garçon. Les gardes, redoutant la colère du roi, se saisissent du bébé et le jettent dans le vide. Mais un aigle l'attrape au vol et va le déposer dans un verger où le surveillant le recueillie et l'élève. Élien nous apprend que cet enfant, appelé Gilgamos, devint roi. Il est possible que la source d'Élien ait été Bérose, et, comme on l'a proposé, que la lecture du nom du grand-père de l'enfant, Seuekhoros, soit amendée en Euekhoros ce qui serait une corruption du nom d'Enmerkar. En tout cas, l'origine de la légende est certainement mésopotamienne et semble rassembler l'histoire d'Étana enlevé par l'aigle et celle de Sargon élevé par un jardinier. Dès le début de la IIIe dynastie d'Ur, Gilgamesh apparaît comme un juge des Enferse, ainsi que l'atteste la descente dans l'empire d'Éreshkigal du roi Ur~nammu. Un texte magique l'invoque comme le seigneur des régions infernales : « Gilgamesh, roi suprême, juge des Anunnaki, prince judicieux [...] qui scrute les régions du monde, régisseur du monde souterrain, seigneur du [monde] inférieur; tu résides dans les Enfers et tu rends le verdict final... Shamash t'a confié les jugements et les décisions. En ta présence, les rois, les gouverneurs et les princes se courbent, tu surveilles les omens les concernant et fais part de tes décisions ". Gilgamesh et Agga : Voir Agga. Gilgamesh et la terre du Vivant : (incipit sumérien: en-e-kur-lù-ti-la-s~è), traduit aussi sous le titre de G., Huwawa et la forêt des cèdres. Lùtila, «le Vivant e, désigne FIuwawa (Humbaba, géant de la montagne, dans le texte akkadien de l'Épopée). Pièce de 204 vers. Gilgamesh accompagné d'Enkidu, son serviteur; et des guerriers d'Uruk, dont sept fils d'une mère unique, se rend dans la terre du Vivant afin d'« entrer dans la montagne pour se faire un renom e, ainsi qu'il le dit à Enkidu. Il offre un sacrifice à Utu, lui adresse une prière à laquelle le dieu répond avec beaucoup d'affabilité, puis il se met en route avec sa troupe. Ils entrent dans les montagnes, abattent des cèdres, provoquent la colère d'Huwawa, qui lance contre le héros son éclat et l'endort. Réveillé et furieux, Gilgamesh jure par la vie de sa mère, Ninsun, et de son père, le pur Lugalbanda, puis, après une petite discussion avec Enkidu, se porte contre Huwawa. Suite de discours, capture du géant, dont finalement Enkidu tranche la tête, qui est placée dans un sac en cuir; ce qui provoque la colère du dieu Enlil. Tout se termine heureusement avec des laudes à Gilgamesh, Nisaba,et Enkidu. Gilgamesh et le taureau du ciel : Des 140 vers du poème original, il ne subsiste que des fragments. Inanna, fort fâchée contre Gilgamesh sans qu'en soit donnée la raison (elle est d'ailleurs livrée dans l'Épopée, où la déesse fait des avances au héros et se voit repoussée sous un flot d'injures), demande à son père de disposer du Taureau céleste pour mettre à mort Gilgamesh L'animal divin ravage Uruk, et il est finalement tué par Gilgamesh, qui le dépèce, distribue sa viande aux femmes pauvres, et utilise sa patte pour frapper banna, qui prend la fuite. Gilgamesh Enkidu et l'Enfer : Poème sumérien appelé aussi Gilgamesh au pays des morts ou encore Gilgamesh et l'arbre-huluppu. Le début du poème raconte l'histoire de l'arbre appelé huluppu (- arbres stylisés). Pour remercier Gilgamesh de son intervention, banna lui offre une baguette et un cerceau ou une boule et un maillet . Alors qu'il joue avec ces objets (sans doute un jeu de caractère rituel), boule et maillet tombent en enfer. G. envoie son serviteur Enkidu les chercher (- Enfers), ce qui donne lieu à une saisissante description du royaume des morts par Enkidu, lequel n'en peut plus sortir, semble-t-il, car il n'est plus rien dit du devenir de l'ami fidèle, ni, d'ailleurs, de ce qu'il est advenu des objets qu'il était allé chercher. Le poème se termine par un acte rituel (?) de libation de C. face au soleil Utu. La Mort de Gilgamesh : Poème sumériendont il subsiste deux fragments sur un ensemble qui comptait entre 300 et 450 lignes (calculs hypothétiques selon les auteurs). L'oeuvre est divisée en deux parties A et B par son éditeur et traducteur Samuel N. Kramer; séparées par une grande lacune. Il manque le début et l'on a la fin de la partie B A:Gilgamesh est très malade, près de la mort. Il fait un rêve au cours duquel il comparait devant l'assemblée des dieux, où sont évoqués ses exploits connus par l'Épopée. B: une quarantaine de lignes parfois incomplètes donne une liste de personnes constituant semble-t-il le personnel de son palais (destiné à le suivre dans la tombe ?) puis une séried'offrandes aux dieux (Érefflhkigal, Namtar;Dimpikug, Néti, Enki et Ninki, etc.).Malgré son état, l'intérêt de ce texte est qu'il rapporte comment, grâce à ses mérites, le héros, bien que mortel, est destiné à connaître une vie éternelle dans les Enfers comme juge des morts. La Lettre de Gilgamesh : Exercice d'école d'époque assyrienne (VIIe s. ?) de 45 lignes trouvé en trois exemplaires à Sultantepe. Le colophon donne la signature du scribe:"Adad-mushammer jeune apprenti, fils de Nergal-Tukulti le scribe. C'est une lettre soi-disant écrite par Gilgamesh, qui se dit roi d'Ur à un roi dont le nom est illisible pour exiger de lui qu'il aille chercher au pays (imaginaire ?) d'Érish et lui faire apporter ensuite ce qui parait être une sorte de tribut exorbitant 70 000 chevaux noirs avec des taches blanches, 40 000 jeunes taureaux, 50 000 attelages de mulets, 100 000 ânes chargés de cèdre, 20 000 pots d'asphalte, 30 000 pots de beurre, 30 000 brocs de vin, des dizaines de milliers de talents de fer; d'argent, de cuivre, d'or..." L'Épopée de Gilgamesh : Incipit akkadienne de la version ninivite: Sa naqba imuru = "Celui qui a tout vu".Le texte a d'abord été connu parles tablettes assyriennes trouvées dans la bibliothèque d'Assur-banipal à Ninive. Cette version dite ninivite a été précédée de premières versions babyloniennes remontant au deuxième quart du IIè mill. La notoriété du poème était déjà immense au milieu de ce même millénaire puisqu'on en a retrouvé des fragments àtravers tout le POA, d'HIattusa à Megiddo, d'Ugarit à Sultantepe. Le texte le plus complet est celui de l'époque nénassyrienne (ninivite, env. 1 500 lignes.) De la version paléobabylonienne, il reste un peu moins de 500 lignes et, de la version néobabylonienne, à peine une cinquantaine. Le poème est divisé en onze tablettes de longueurs inégales chacune correspondant à ce qu'on pourrait appeler, selon la terminologie classique, un chant. Dans leur traduction Tournay et shaffer ont indu une douzième tablette qui est le texte mettant en scène Gilgamesh en enfer. C'est cette version, où sont exploités les textes babyloniens et Assyriens, que je suis dans le bref résumé présenté ici. I. Prologue. Gilgamesh terrorise les gens d'Uruk. Les dieux lui suscitent un rival dans l'homme sauvage, Enkidu, qui est apprivoisé par une courtisane. Il. Rêves de Gilgamesh : Enkidu vient à Uruk. Il combat Gilgamesh. Les deux hommes deviennent amis. Ils décident de partir en expédition dans la montagne des cèdres pour tuer Humbaba. III. Préparation de l'expédition précédée de petites scènes relatives aux craintes d'Enkidu, encouragé par les exhortations de Gilgamesh Départ précédé de conseils des anciens d'Uruk et de consultations d'Utu. IV En marche vers la forêt des cèdres. Série de songes de Gilgamesh Rencontre furtive d'Humbaba, crainte d'Enkidu, exhortations de Gilgamesh. V Dans la forêt des cèdres. Rencontre d'Humbaba, nombreux discours mise à mort du géant. VI. Amour d'Ishtar pour Gilgamesh, qui lui adresse un long réquisitoire à propos de tous les hommes qu'elle a humiliés dans sa passion érotique. Colère de la déesse qui suscite le Taureau céleste. Combat de Gilgamesh et d'Enkidu contre le Taureau, qui est mis à mort. Malédiction d'Ishtar. VII. Maladie et songes d'Enkidu, qui meurt. VIII. Pleurs de Gilgamesh et litanies funèbres, offrandes au soleil. IX. Deuil et songe de Gilgamesh, qui part à la recherche de la plante d'immortalité. Il pénètre dans un monde mystérieux où il a affaire à des hommes-scorpions, traverse le bosquet des dieux et, parvenu au bout du monde, rencontre la cabaretière divine Siduri. X. Dialogue avec Siduri, en particulier àpropos du bonheur et où la cabaretière donne comme conseil de se réjouir nuit et jour et de faire de sa vie une fête sans souci de l'au-delà. Avec l'aide de Siduri, C. est emmené par un nocher par-delà la mer jusque chez Ut-Napishtim, l'homme devenu immortel, qui a sauvé la semence des vies humaines et animales lors du Déluge. XI. Ut-Napiilhtim fait le récit du Déluge et dit comment Enlil lui a accordé l'immortalité. Ut-napishtim dit ensuite à Gilgamesh comment il pourra découvrir la plante d'immortalité, laquelle se trouve au fond de la mer. Gilgamesh va la cueillir en attachant à ses pieds de lourdes pierres. Possesseur de la plante, Gilgamesh décide d'en faire l'essai sur un vieillard d'Uruk avant d'y goûter lui-même. Erreur fatale, car; alors qu'il est allé se baigner dans une fontaine un serpent avale la plante, et à peine l'a-t-il engloutie qu'il rejette sa vieille peau pour une nouvelle jeunesse. Désespoir de C., qui rentre sagement vivre entre les siens le reste de son âge. Texte : J. Bottéro, l'Épopée de Gilgamesh,~ 1992 : avec trad. des fragm. des versions anciennes. R. J. Tournay et A. shafer 1994.


2 images

Gipar

Nom de la résidence de la prêtresse entu et du prêtre en (enu) dans leur temple. Il semblerait qu'à l'origine le terme sumérien ait désigné une pièce où était conservée la nourriture du foyer ou du clan . On y pratiquait les rites de fertilité et d'hiérogamie du prêtre et de la prêtresse, de sorte que le lieu est devenu leur résidence : c'est dans le gipar que se sont par la suite déroulés les rites du mariage sacré. Dans l'hiérogamie entre Inanna et Dumuzi, on voit la déesse qui, àla, porte de lapis-lazuli du gipar; dans l'Eanna, le temple d'Anu et d'Inanna à Uruk, rencontre le prêtre en, figurant le dieu . Plusieurs " maisons " de prêtres en et de prêtresses entu sont connues sous le nom d'égipar (é).g~i6-pàt: l'un se trouvait dans l'Esagil de Babylone, un autre était le siège de Ningal à Harran, probablement dans le é bul hûl celui de l'Éanna d'Uruk est souvent mentionne «O Eanna, O saint Gipar, Je suis Inanna ,O Eanna, O saint Gipar,Je suis la dame de l' Eanna. Cependant, l' Egipar le mieux connu celui qui a pu etre retrouvé au cours de fouilles est celui d Ur. Deux giparu y sont connus celui de la grande prêtresse de Nanna et celui de la grande prêtresse de Ningublaga. Le second n'est attesté que par une inscription, mais les ruines imposantes du premier ont été rendues au jour. Lors de sa découverte, Leonard Woolley y a vu le temple de Ningal et l'a désigné comme le gipar-ku . Il s'agit d'un grand bâtiment carré de 79 x 76,50 m pourvu d'une entrée monumentale au nord-ouest et d'une petite entrée au sud-est. L'espace intérieur, délimité par les murs massifs du bâtiment, est occupé par un ensemble de cours et de galeries sur lesquelles s'ouvrent de nombreuses pièces, le tout formant une géométrie labyrinthique. Bien qu'il ait existé un gipar à l'époque d'Ur III, celui-ci ne remonte qu'à l'époque d'Isin-Larsa (début du IIe mill.). Les textes liés à ce monument révèlent que la grande prêtresse était choisie dans la famille royale. Ainsi, les deux grandes prêtresses connues de l'époque paléobabylonienne sont Ena-anatuma, fille du roi d'Isin Ishme-Dagan ( -1953 -1935), et En-ane-du, soeur des rois de Larsa Warad-Sîn (-1834 -1823) et Rim-Sîn (-1822 -1763).


Guti

Peuple montagnard du Zagros. Le territoire qu'il occupait, vers le nord du Luristan, dans les hautes vallées de la Diyala et de la Khéka, est appelé Gutium. Ces montagnards éleveurs de bétail effectuaient des raids de pillage dans la vallée des deux fleuves lors des derniers siècles du III miIl. C'est ce qui semble justifier l'expression utilisée à leur propos dans la LRS de «horde guti «: ki-su-lu-ub[-gar] gu-tu. Dans la 'Malédiction d'Akkad , les Guti sont présentés comme un peuple insoumis et le Gutium comme "le pays [dont le peuplej est innombrable, le pays qui ne peut souffrir de domination". Ce sont sans doute ces descentes ravageuses, qui n'eurent qu'un temps, qui imposèrent une image négative des Cuti aux sédentaires du Sumer. shar-kali--sharrî, aux alentours de 2200 conduisit une expédition militaire contre le Gutium au cours de laquelle il captura leur roi sharlak. Mais déjà des Cuti étaient intégrés dans les armées akkadiennes. Ce sont eux qu'on rend responsables de l'installation d'une période d'anarchie après la mort de shar-kali-sharri, vers 2193 : «Innombrables comme des sauterelles, ils fondirent sur le sol. Leur bras enserra la plaine pour lui (Enlil, qui les aurait envoyés en punition) comme un piège pour le bétail. Rien n'échappait à leur bras, nul ne se sauvait de leur bras "Malédiction d'Akkad". Ont-ils, en déferlant de leurs montagnes, mis à «feu et à sang « tout le pays de Sumer? Dominèrent-ils plus ou moins longtemps les grandes cités de Sumer et Akkad, Umma, Adab, Larsa, Lagash, Kish, Ur? La question reste obscure. Jean-Jacques Glassner , qui énumère les diverses hypothèses proposées Ipar les assyriologues, rappelle que, cependant, l'archéologie ne marque aucune rupture, aucune trace de destructions massives entre la période d'Akkad et celles qui suivent aussi bien sous les princes de Lagash que sous les rois d'Ur III. C'est cependant à eux qu'il faut faire crédit de la fin de la domination d'Akkad. Le site de la capitale de l'empire n'ayant pas été retrouvé, il est bien possible que ce soit cette seule cité qui ait été mise à sac, ce dont la "Malédiction d'Akkad" semble avoir conservé l'écho. Et la chute de la dynastie de Sargon a libéré les cités tributaires, de sorte qu'il n'y a plus eu de pouvoir central modérateur. La LRS, qui note la chute du fils de Narâm-Sîn après un règne de 25 ans , demande ensuite: "Qui était roi? Qui n'était pas roi ?". Et son auteur pose la question de savoir si c'était Igigi, Nanum, Imi, Élulu..., énumérant 1 rois qui auraient régné 181 ans. Ce n'est qu'après un retour à une monarchie unifiée avec Ur-nigin(ak) d'Uruk et ses quatre successeurs, sur un espace de 30 ans, que la royauté, nous apprend la LRS, passa "à la horde du Gutium"; et l'auteur donne une liste de 21 rois qui auraient régné en tout 91 ans et 40 jours. Ces rois gutis s' akkadisèrent, sans qu'on puisse réellement les situer aussi bien chronologiquement que géographiquement. Il semblerait que leur autorité ne se soit exercée que sur la région drainée par la Diyala, car on sait que la cité d'Akkad se releva bientôt de ses ruines, Si tant est qu'elle ait été ruinée, et que des rois Akkadiens continuèrent la lignée de Sargon, tandis que prospéraient sous leurs ensi des villes comme Ur, Lagasl et Uruk. Il est possible que l'un des rois donnés comme ayant régné sur Akkad (?) pendant la période d'anarchie, Élulu, soit le même que le roi Guti cité dans la liste de LRS, Élulumesh, comme l'ont suggéré Jacobsen et Jean Bottéro. C'est finalement un roi d'Uruk, selon la LRS, Utu-hégal, qui "battit avec les armes" la horde de Gutium, vers -2120 : "Gutium, le dragon des montagnes, l'ennemi des dieux, qui la royauté de Sumer dans les montagnes avait emporté, qui Sumer d'hostilité avait rempli, qui à l'époux son épouse avait ravi, qui aux parents leurs enfants avait ravi [...] Enlil, le roi des contrées, de détruire jusqu'à son nom à Utuhégal, le mâle fort, le roi d'Uruk [...] donna mission ". Les Gutis ne disparaissent pas pour autant. Ce sont eux qui sont encore évoqués comme prédateurs dans la "Lamentation sur la destruction de Sumer et d'Ur", et, dans les imprécations finales, il est demandé que la tornade qui a ravagé Sumer afflige la terre ennemie du Gutium . Le nom du Gutium va se perpétuer à travers les siècles, Si bien que, dans la Chronique de Nabonide il est question de Gobryas (Ugbaru), gouverneur du Gutium, qui prit Babylone avec l'armée de Cyrus. Une inscription babylonienne relative à ce même Cyrus déclare qu'il soumit les hordes manda (c'est-à-dire les Mèdes), le pays guti.


Hammurabi

Roi de Babylone (-1792 -1750). Il est le sixième des onze rois composant la 1ère dynastie (amorrite) de Babylone. VIE ET RÈGNE. Son père, Sin-muballit (-1812 -1793), avait, en quelque sorte secoué l'inertie dans laquelle était restée la ville sous ses prédécesseurs, qui n'avaient pas cherché à étendre leur domaine. Il avait engagé une politique d'expansion qui sera énergiquement achevée par Hammurabi. Selon une liste annuelle de ses actes, celui-ci commença par rétablir la justice dans le pays en décrétant le misharum. Les six premières années de son règne furent consacrées à des constructions de caractère religieux : un trône pour le dieu Nanna, une enceinte sacrée, deux temples. Ses guerres ne commencèrent que la septième année avec la conquête d'Uruk et d'Isin ou régnait Rim-Sîn (-1822 -1763). Au cours des quatre années suivantes, il conquiert le pays d'Émutbal, Malgia, Rapiqum et shalibi, enfin Marien -1759, mettant fin au règne de Zimri-Lim. Encouragé "par un oracle d'Anu et d'Enlil", qui marchent devant ses armées nous dit la chronique de sa 31e année, il force Sumer et Akkad à lui obéir. Il entreprend ensuite des campagnes en direction du nord, vers Eshnunna et le Subartu, de l'est vers les Gutis et l'Élam. Parallèlement à ces travaux guerriers, il ne cesse de construire temples, murailles, non seulement à Babylone, mais dans les cités du royaume, en particulier à Sippar, fait creuser ou aménager des canaux des digues, mille travaux d'utilité publique. LE CODE : Mais sa grande œuvre est le célèbre Code qu'il fera graver sur une grande stèle (act. au Louvre), et qui reflète l'état de la société de son temps. Dans le long prologue du Code, il se présente comme le pasteur, l'élu d'Enlil, celui qui apporte opulence et prospérité. Et il mentionne les villes, qui, outre Babylone, ont profité de ses bienfaits : Nippur, Eridu, Ur, Sippar, Larsa, Uruk, Isin..., à quelques exceptions près toutes les grandes villes du Sumer et d'Akkad. Ce prologue révèle que le Code a été gravé dans les dernières années de son long règne, mais nombre de lois avaient déjà été promulguées, comme le montrent des tablettes qui en conservent des fragments, lesquels présentent parfois des versions différentes de celles qui sont connues par le Code. La disparité des villes de l'empire, qui devaient aussi avoir leurs lois propres, lois dont s'est inspiré en partie le Code, a conduit le roi à faire graver dans la pierre pour les générations futures un ensemble de lois qui devaient désormais s'imposer, comme, toutes proportions gardées, le code théodosien et ensuite les pandectes de Justinien ont constitué un corpus législatif applicable à tout l'Empire romain (d'Orient), faisant la synthèse de toutes les lois et d'édits antérieurs. Il convient cependant de noter les imperfections de ce code, malgré les avantages qu'il présente et les progrès dont il témoigne au profit du droit, car, du fait même de ses origines et de l'amalgame qu'il représente, on y trouve de nombreuses lacunes, des redites et même des contradictions. Il constitue cependant le premier effort d'établissement d'un droit de caractère général, voire universel pour son époque, puisque devant s'appliquer à des populations très diverses, unies par la force sous l'autorité d'un seul prince, mais sanctionnée par les dieux.


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Hattusili III

(-1275 -1260). Il était le troisième fils de Mursili Il. On ignore ce qu'est devenu l'aîné, Halpasulupi. Son frère Muwatalli hérita le trône de leur père et lui-même, qui était prêtre d'Ishtar, reçut de son aîné des grades et des charges. Il fut enfin nommé gouverneur du Haut-Pays, c'est-à-dire des régions au nord d'Hattusa, tandis que le roi installait sa capitale au sud, à Tarhundassa. Cet exode a peut-être été dicté par la crainte de raids des Gasgas. Belle prudence, car; peu après, ces nomades barbares déferlaient sur les hauts plateaux anatoliens et mettaient Hattusa à sac. Hattusili III, chargé de la défense, combattit dix ans avant de réussir à les chasser. Tandis que son royal frère s'occupait des affaires des princes alliés de l'ouest de l'Anatolie , Hattusili III dut faire face à la révolte de la ville de Pishuru qui aligna face à lui 800 chars. Bien qu'il n'en disposât que de 120, il remporta la victoire et rétablit l'ordre dans la contrée. Les intrigues des rois d'Égypte en Syrie conduisirent Muwatalli à intervenir. Il coalisa les princes syriens contre Ramsès Il, et les deux puissances se heurtèrent près de Qadesh sur l'Oronte. La bataille, quoique restée indécise, se conclut sur un accord tacite qui fixait la ligne de partage des influences des deux empires à la hauteur de Damas. À peine Hattusili rentrait-il de Qadesh qu'il dut de nouveau se porter contre les Gasgas, qui revenaient à l'assaut. Peu après mourait Muwatalli (v. -1280). Son fils Urhi-Téshub lui succéda naturellement et prit le nom royal de Mursili III. Toute cette partie de la vie du futur roi nous est surtout connue par sa propre apologie ou Autobiographie, dans laquelle il se défend d'avoir nourri quelque ambition au détriment de son neveu. Mais cela n'empêcha pas leurs relations de se détériorer lentement. Sans doute par crainte d'une rébellion de son oncle, Mursili eut la maladresse d'entreprendre de lui retirer peu à peu ses pouvoirs dans le Haut-Pays, dont il était resté le gouverneur. Il ne lui laissa bientôt que deux villes. Lorsque, finalement, il voulut l'en dépouiller, Hattusili se révolta. Son prestige était tel qu'il eut derrière lui la majorité du royaume, Si bien que le jeune roi se retrouva bientôt le prisonnier de son oncle qui se contenta de l'exiler. En ces temps où l'on faisait exécuter si aisément ses ennemis, il convient de remarquer qu'Hattusili, à qui s'était déjà à plusieurs reprises offerte l'occasion d'exercer une vengeance, s'était toujours contenté d'exiler ses adversaires. Avant de monter sur le trône, il avait épousé Puduhepa avec qui il partagea son trône. Bien qu'il se fût montré un bon homme de guerre, une fois monté sur le trône, il utilisa la diplomatie. Il chercha à se concilier le roi d'Assyrie, Adad-nirâri Ier, et, peut-être par crainte d'une alliance entre l'Assyrie et l'Égypte qui l'aurait menacé sur deux fronts, il laissa l'Assyrien conquérir le Mitanni (Hanigalbat). En revanche, il fit une alliance avec le roi de Babylone Kadashman-Turgu. Enfin, vers -1270, il passa un traité de paix avec Ramsès Il, et une princesse hittite fut donnée comme épouse au roi d'Égypte pour sanctionner cette alliance, qui ne fut plus jamais rompue. On n'est guère renseigné sur les événements de l'Anatolie pendant le règne d'Hattusili, mais il semble que sa volonté de paix avec toutes les grandes puissances voisines était en partie dictée par la nécessité dans laquelle il se trouvait de lutter contre les incessantes incursions des Gasgas. Le fait est qu'il laissa à son fils Tudhaliya IV un royaume prospère et puissant, en paix avec tous ses voisins.


Hittites

Population de langue indo-européenne qui constitua un puissant État en Anatolie centrale au IIe mill. Le nom des Hittites est emprunté à celui de leurs prédécesseurs dans la région, les Hattis. HISTORIQUE. C'est sans doute aux alentours de -2300 que les premières bandes d'émigrants parlant des dialectes indo-européens arrivent en Asie Mineure. La question reste discutée de savoir si, venant des régions pontiques (Nord de la mer Noire), elles ont pénétré en Asie Antérieure en passant par les détroits à l'ouest (Bosphore et Hellespont) ou les cols du Caucase à l'est. Il est bien possible que ces bandes se soient infiltrées par les deux côtés. La présence des Hittites, un groupe descendant de ces envahisseurs du BA, est attestée en Cappadoce à l'époque des colonies assyriennes, au tout début du IIè milI. On ne sait dans quelle mesure on peut relier les premiers rois Hittites connus à deux personnages mentionnés dans des tablettes de Kanesh rois d'une cité appelée Kussar; Pithana et son fils Anitta, qui semblent bien avoir été des Hittites. Le premier nom de roi que nous connaissions par un texte tardif, le "Rescrit de Télépinu" (vers -1525 -1500), est Labarna. Son épouse royale se serait appelée Tawananna, nom qui, comme Labarna (transformé en Tabarna), devint le titre des reines. Le premier roi mieux connu historiquement est Hattusili Ier, fils (ou neveu ?) de Labarna. C'est avec lui que commence réellement ce qu'on a appelé l'ancien royaume hittite, bien qu'on le fasse de préférence débuter avec Labarna, vers -1630. La politique d'expansion d'Hattusili Ier, qui installe la capitale du royaume à Hattusha, fut poursuivie par son successeur (sans doute son petit-fils) Mursili Ier (vers -1620 -1590). Il parvint à prendre Alep puis, vers -1595, il osa un raid audacieux qui le conduisit jusqu'à Babylone, qu'il pilla, mettant fin à la dynastie Amorrite et ouvrant la porte aux Kassites. De cette aventure, le royaume hittite ne retira pas grand-chose, sinon un certain butin. Le roi fut assassiné par son beau-frère qui prit le pouvoir sous le nom d'Hantili Ier (vers -1590 -1560). Le nouveau roi maintint l'intégrité de l'empire par une série de campagnes vers l'ouest, contre une puissance montante, les Hourrites, et vers le nord contre un nouvel adversaire qui apparaît sous son règne, les Gasgas (ou Kaska). Ces guerriers habitaient les montagnes au nord de la Cappadoce, dans ce qui deviendra le Pont à l'époque gréco-romaine. Ils ne cesseront plus de harceler les Hittites pendant le reste de leur histoire et ils participeront certainement à la chute de l'empire. Hantili ayant été assassiné à son tour, commence une période d'anarchie où les grandes familles Hittites se disputent le trône. Un certain ordre fut rétabli par Télépinu (ou Telebinu), qui prit le pouvoir vers -1525 après avoir déjoué un complot et exilé les fauteurs de troubles. Il érigea le conseil du Panku, assemblée de citoyens en âge de porter les armes (?) en haute cour de justice. Il institua une loi de succession au trône que le Panku devait faire respecter, avec le droit de mettre en accusation un souverain coupable de crimes et de le faire mettre à mort. Bien que le Panku ait par la suite perdu de son autorité, la loi de succession directe fut toujours observée (sauf par Hattusili III lorsqu'il dut se résoudre à se révolter contre l'arbitraire de son neveu). Si un certain ordre est revenu grâce aux initiatives de Télépinu, le royaume hittite reste en retrait pendant les règnes suivants. Certains auteurs font débuter ce qu'on appelle le (nouvel) empire hittite avec Tudhaliya Ier (anciennement Il, -1460 -1440), qui régna avec son épouse Nikalmati. En réalité, le royaume ne fait que se défendre, même s'il semble qu'Hattusili Il ait réussi à maintenir un équilibre avec Alep. Sous Tudhaliya Il (-1400 -1380), le royaume est même attaqué de tous les côtés, et les Gasgas réussissent à mettre à sac Hattusha. Le rétablissement se fait avec son frère (dans le cas où il serait le fils d'Hattusili Il) ou son fils, Suppiluliuma Ier (vers -1370 -1342), qui a su mêler habilement la diplomatie et la guerre. Au cours de campagnes vigoureuses, il fit entrer le nord de la Syrie, avec en particulier Ugarit, dans la sphère d'influence hittite, ce qui, en revanche, ouvrit près d'un siècle de conflit avec l'Égypte. Il entra en lutte avec le Mitanni, qui, sous les coups conjugués des Hittites et de l'Assyrie, va bientôt disparaître. Il fit deux de ses fils rois l'un de Karkémish, l'autre d'Alep. Sur le plan diplomatique, il maria ses filles à des princes vassaux et lui-même épousa la fille du roi de Babylone, avec qui il avait fait alliance. Du côté de l'Égypte, après les intrigues qu'il avait menées auprès des petits souverains syriens et cananéens vassaux de pharaon (en l'occurrence Akhenaton), il eut le plaisir de recevoir une lettre d'une reine égyptienne (sans doute la veuve de Toutankhamon) le priant de lui envoyer un fils comme époux pour monter sur le trône de Thèbes. On sait que le prince ne parvint pas dans la vallée du Nil, assassiné par on ne sait qui, mais sans doute à l'instigation d'Ay ou d'Horemheb. A sa mort, malgré des échecs vers l'ouest et le nord, contre les Gasgas, Suppiluliuma laissa un royaume puissant mais fragile à ses successeurs. On pense qu'il mourut de la peste et que son successeur, Arnuwanda, fut bientôt terrassé par la même maladie. Son plus jeune fils, Mursili II (-1340 -1310), maintint l'héritage de son père au prix de guerres incessantes aussi bien contre des coalitions vers la Syrie que contre des raids de barbares au nord. C'est lui-même, dans ses Annales, qui nous dit qu'il dut lutter dix ans durant pour rétablir et maintenir l'héritage de son père. Nous connaissons quelques événements concernant le règne de son fils et successeur Muwatalli Il (-1310 -1280) par l'Autobiographie du frère de ce dernier, Hattusili III. On peut voir qu'il a confié à celui-ci la tâche difficile de défendre les frontières de l'empire contre les barbares Gasgas du Nord, et lui-même s' est réservé les relations avec les grands royaumes du Sud et de l'Est. Il semble avoir réussi à maintenir la prospérité du royaume tout en reprenant les hostilités avec l'Égypte, hostilités qui se terminèrent avec la bataille de Qadesh (voir Hattusili III pour les détails). Le fils d'Hattusîli III, Tudhaliya IV (-1260 -1220), maintint encore l'empire et parvint même à l'agrandir par la conquête de Chypre, le plus grand fournisseur de cuivre de l'époque. La faiblesse réelle de l'empire apparaît déjà sous ce règne : ainsi un cousin du roi, Kurunta (autrement appelé Ulmi-Te-shub), devenu roi de Tarhundassa, à l'ouest de la Cappadoce, obtint, par traité avec Tudhaliya, de nombreuses concessions territoriales et se para des titres royaux Hittites Tabarna, Mon Soleil, Grand Roi. Les deux derniers successeurs de Thudaliya, Arnuwanda III (-1220 -1200) et Suppihuma II (-1200 vers -1180), durent faire face à de nouvelles coalitions et à des invasions qui eurent bientôt raison de l'Empire hittite, lequel disparut sous les coups conjugués des Gasgas et des envahisseurs venus des rives de la mer Égée, appelés "Peuples de la Mer" dans les textes égyptiens. Civilisation. La richesse des Hittites était naturellement en partie fondée sur l'agriculture et l'élevage, mais aussi, dans ce pays de forêts, sur la coupe du bois. Cependant, plus que les autres États du POA. ils disposaient de mines : peu de cuivre, mais de l'étain, de l'or, du plomb (l'un des principaux produits du commerce des colonies assyriennes de Cappadoce) et surtout du fer. Dès le XIVème s., pour le moins, (le fer était connu bien avant), les forgerons anatoliens ont acquis une suffisante maîtrise dans son traitement pour que les rois Hittites puissent l'utiliser au titre de cadeaux. Le prétexte de l'hostilité du roi d'Assyrie Adad-nîrârî envers Hattusili III fut que celui-ci ne lui avait pas envoyé des épées en fer qu'il lui avait demandées Hattusili se défendit en déclarant qu'il n'en disposait pas qui fussent d'assez bonne qualité pour satisfaire sa demande. Le roi est un personnage sacré dont les fonctions sont militaires et civiles mais aussi religieuses, car il est le premier prêtre des dieux. C'est lui qui préside les cérémonies religieuses avec la reine. L'importance de cette dernière aussi bien dans le culte qu'à la cour est à noter. Elle a son propre sceau, sa propre maison avec ses services, elle entretient des relations personnelles avec les autres souverains. Puduhepa paraît avoir été particulièrement active sur ce point, peut-être parce que le hasard des fouilles a fourni une documentation relativement importante la concernant. L'art des Hittites qui doit beaucoup à leurs prédécesseurs Hattis, est connu par les fouilles d'Hattusha, d'Alaça Höyük et du sanctuaire de Yazilikaya. L'architecture des temples, dont il ne subsiste que les bases, révèle des monuments complexes pourvus de nombreuses salles et galeries. Les enceintes présentent des orthostates sculptés de reliefs comme à Alaça Höyük, technique qui se perpétue dans l'art dit néohittite du Ier mill. Le type du bît-idani semble être d'origine hittite. La religion est fortement marquée par les conceptions et les divinités suméro-akkadiennes et aussi par les divinités Hourrites. Nombre de dieux hatti ont été intégrés dans le panthéon dominé par le dieu du Temps et de l'Orage, à qui la terre est censée appartenir : le roi est son régent. Le Soleil est la première divinité, mais avec des aspects très singuliers puisque la première divinité solaire est la déesse-soleil Hatti Arinna, plus importante que le dieu-soleil Istanu. Un autre dieu non négligeable est Télépinu. Parmi les divinités d'origine étrangère, celle qui occupe la plus grande place est sans doute Ishtar. LANGUE ET LITTÉRATURE. Les deux principales langues de l'empire, le hittite et le luwite sont deux dialectes indo-européens. Le nom réel du hittite est "néshite" ou "neshili", la langue de la ville de Nesha . Cette cité n'a pas été identifiée, mais il se pourrait bien que ce ne soit jamais qu'un autre nom de Kanesh. Les scribes ont adopté pour écrire leur langue les cunéiformes mésopotamiens, qui représentent des syllabes ou des logogrammes. Ce qui rend difficile l'interprétation de la langue, c'est que nombre de mots Hittites sont écrits avec un sumérogramme qu'on peut traduire du sumérien mais dont on ne sait à quel mot hittite il correspondait. Ont ainsi été catalogués, en comptant les numéraux, 324 signes cunéiformes. Comme toutes les langues indo-européennes, le hittite est une langue à flexion qui connaît six cas : nominatif, accusatif, génitif, datif, ablatif et instrumental, à quoi l'on peut ajouter le vocatif pour les déclinaisons des noms de personne. En revanche, les genres ne sont pas, comme dans le grec et le latin, le singulier; le pluriel et le neutre, la différence jouant sur l'animé et l'inanimé. Les verbes connaissent deux voix l'actif (qui est transitif ou intransitif) et le médiopassif. L'actif possède deux voix ou conjugaisons, en -mi et en-hi. Le médiopassif ne possède qu'une seule conjugaison. Les modes sont au nombre de six: trois personnels (indicatif, volontatif et impératif) et trois impersonnels (infinitif, participe et supin). Les archives d'Hattusha nous ont rendu un certain nombre de textes : traités, lettres, annales, instructions, lois, rituels, prières, omens, mythes.


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Ishkur

Dieu sumérien du Temps (au sens météorologique du terme). Son nom s'écrit avec le logogramme IM, qu'on retrouve dans la graphie de dieux syro-Hittites et désignant sans doute Adad, àqui il fut identifié dès l'époque akkadienne.Dans le panthéon mésopotamien, il est le frère jumeau d'Enki et le fils d'Anu ou, parfois, d'Enlil. Son épouse serait la déesse Shala (d'origine Hourrite ?), laquelle est aussi dite parèdre de Dagan. Il apparaît dès le DA (dans la liste de dieux de Fara) et le grand centre de son culte était Karkara, au sud de Babylone, où plusieurs temples lui étaient consacrés, généralement sous le nom d'Adad, le principal paraissant être l'é.karkara . Son aspect de dieu de l'Orage apparaît dans un ershemma où il est montré "chevauchant une tempête". Lorsqu'Enki distribue les destins, il fait d'Ishkur l'inspecteur de l'Univers . Dans une litanie où revient chaque fois qu'il est nommé avec ses attributs le refrain "grand boeuf rayonnant, ton nom est au ciel", il est dit fils d'An, seigneur de Karkar; jumeau d'Enki, maître de l'abondance, seigneur qui chevauche la tempête, lion du ciel...


Juste souffrant (le)

Incipit: "Ludlul bel nemeqi" = "Je veux louer (ou "glorifier", sens premier du verbe dallilu) le seigneur de sagesse". Le titre de "Juste souffrant" a été donné à ce poème babylonien (connu depuis 1875) par référence au livre biblique de Job, dont on a pu se demander s'il n'en a pas été le modèle. Le texte, réparti sur quatre tablettes, est partiellement conservé par de nombreux manuscrits fragmentaires provenant de Ninive (Assur-banipal), Assur, Babylone, Sultantépé (tabl. I et IV), Sippar (tabl. 2 et 8). C'est un long monologue dans lequel un homme, injustement jeté dans la misère, élève ses plaintes vers son dieu, en l'occurrence Marduk. Il semblerait que ce texte ait un modèle historique, si encore l'auteur de ce texte n'est pas le personnage historique en question. Il donne son nom dans le cours du monologue : " C'est Marduk lui-même (dit-il: il s'agit d'un homme que le Juste voit en rêve, Ur-Nin-din-lugga) qui m'envoie te dire: A shubshi-meshrê-shakkan, j'apporte la prospérité !". Un Subsi-mes-rê-Sakkan est connu pour avoir été un dignitaire de la cour du roi kassite de Babylone Nazimaruttash, (-1307 -1282) . Il nous est aussi donné les noms de deux personnages, qui apparaissent en rêve au "Juste souffrant" (tabl. III, 25 et 39) : le premier; Lalu-ralimma, porte un nom sumérien caractéristique de ceux qu'on se plaisait à prendre à la fin de l'époque kassite il est dit originaire de Nippur et il est chargé de purifier notre héros l'autre, Ur-Nin-din-lugga, est babylonien; tous deux portent les noms de scribes (lettrés) de jadis connus par une liste. Tablette I (env. 112 vers, incomplète). Après un éloge de Marduk, suivi d'une lacune d'une trentaine de lignes, le Juste se désespère de la perte de ses biens et de sa vitalité. On voit ensuite qu'il était le favori du roi, qu'il paradait comme un seigneur, et qu'il a été la victime de la calomnie d'adversaires envieux qui l'ont jeté dans la disgrâce. "De superbe que j'étais j'ai tourné à l'esclave. Au lieu de ma vaste famille, je suis devenu solitaire...". Tablette Il : (120 vers, complète). "De cette année à l'autre, le terme fixe était passé. J'ai beau me tourner c'est malheur et malheur encore ! Pour moi, la méchanceté s'accroit et je ne vois pas de justice ! J'ai crié vers Dieu, il m'a refusé son visage ! . Le Juste se plaint que le dieu (Ilu, nom souvent répété, et non Marduk, qui n'est nommé qu'exceptionnellement dans les trois premières tablettes) se soit détourné de lui, bien qu'il ait de tout temps manifesté sa piété à son égard et incliné son pays à respecter ses rites. Il se plaint que la maladie le terrasse et que le démon-alû se soit "vêtu de son corps comme d'un vêtement ". Tablette III (il en subsiste une centaine de lignes, entrecoupées de lacunes, représentant un peu plus de la moitié du texte original). Au cours d'une suite de quatre rêves, le Juste apprend que Marduk s'est penché sur lui et qu'il va le guérir. De fait, le dieu " chassa la Lamashtu ", cause de ses maladies, et l'on assiste à la guérison de chacune des parties de son corps ainsi affectée : " Ma bouche, qui était close et inhabile à discourir, il la décapa comme du cuivre et en fit [briller] la ternissure... Tablette IV (très fragmentaire) il en subsiste cependant la moitié dont une partie reste lacunaire l'ordre des fragments mis bout à bout est incertain: selon von Soden, les lignes 1-50 devraient être placées après le groupe 76-100. C'est un long cantique à la gloire de Marduk, qui a manifesté sa puissance, qui seul est capable de ressusciter les morts. Suit une litanie de tout ce qu'a ensuite fait le Juste, à qui le dieu a rendu justice : "[Dans les] prosternements et les supplications [je suis allé] à l'Ésagil. [Moi qui étais] descendu au tombeau, je suis revenu à la porte du Soleil-Levant]. À la porte de l'Abondance, l'abondance [m'a été re]donnée. A la porte de l'Ange-Gardien , mon ange-gardien est (re)venu [près de moi]..."


Kalhû

Cette ville, qui fut un moment la capitale de l'Empire assyrien, gisait sous un tumulus appelé par les Arabes Nimrud (à ne pas confondre avec Birs Nimrud, l'antique Borsippa, près de Babylone). Ainsi avait été conservée pendant plus de vingt-cinq siècles la tradition biblique qui attribuait au «puissant chasseur Nimrod », venu de Babylone, la fondation de Ninive et de Kalhû, appelée Kalah dans la Bible (Gen 10 :11-12). Le site, à une trentaine de kilomètres au sud de Mossul, sur la rive orientale du Tigre, a été occupé dès l'époque préhistorique. L'établissement ne commença a prendre quelque importance que sous le règne de Salmanazar 1er ( - 1273 - 1244), qui y bâtit ses premiers monuments. Cependant, la ville n'acquit d'importance que lorsque Assurnasirpal II ( - 883 - 859) vint s'y établir et en fit la capitale de son empire. Elle conserva ce rôle éminent sous les règnes de ses successeurs jusqu'à Sargon II ( - 721 - 705), qui transporta sa capitale à Dur sharrukin. Elle resta alors une capitale provinciale régie par un gouverneur. De nouveaux monuments y furent encore érigés, en particulier sous le règne d'Assarhaddon. Ainsi, pendant un siècle et demi, la ville draina les richesses des provinces et des tributaires de l'empire. A son apogée, elle s'étendait sur 360 ha. Une puissante enceinte longue de 7,5 km la protégeait, renforcée par une citadelle au sud-est, appelée, par les archéologues britanniques qui ont exhumé la cité, Fort­Salmanazar. Elle avait été construite par Salmanazar III (- 858 - 824), qui en avait fait son arsenal. Une puissante acropole dominait la ville vers l'est. A l'époque de sa plus grande splendeur, la ville et sa périphérie auraient eu une population proche des 100 000 habitants. La richesse du trésor royal apparaît avec éclat lors de l'inauguration de son palais : " [...] je traitai pendant dix jours avec nourriture et boisson 47 074 personnes, hommes et femmes, venus de toutes les parties du pays, et 5 000 invités d'importance, délégués du pays de Suhu, d'Hindana, Hattina, Hatti (les villes néoHittites du nord de la Syrie), Tyr, Sidon, Gurguma, Malida, Hubushka, Gilzana, Kuma, Musasir [et aussi] 16 000 habitants de Kalhû, de tout niveau, 1 500 officiels de tous mes palais, au total 69 574 invités de toutes les contrées mentionnées incluant le peuple de Kalhû. Je les fournis en moyens de se baigner et de s'oindre eux-mêmes. Je les honorais ainsi et les renvoyai en santé et en joie dans leurs foyers . Dans ce texte gravé sur une stèle, Assurnasirpal se révèle sous un jour bien différent de celui sous lequel il se fait connaître dans ses annales, où il étale une férocité inouïe avec ses ennemis. Les murs de la citadelle, percés de portes et de poternes, ont été construits avec des pierres bien taillées et dans un appareil régulier et soigneusement aligné (isodome). Les fouilles ont rendu au jour plusieurs monuments d'importance. Le palais du nord-ouest était celui d'Assurnasirpal Il, avec ses appartements privés, ses salles d'audience et son administration. C'est dans cette partie qu'ont été recueillies de nombreuses tablettes administratives (et correspondances), datées dans l'ensemble des règnes de Teglath­Phalazar III ( - 744 - 727) et de Sargon II. Des bas-reliefs sculptés sur des dalles en marbre de Mossul y ont été mis au jour, partiellement couverts d'inscriptions cunéiformes. Ils constituent un ensemble incomparable de scènes (dispersées en grande partie dans divers musées, principalement le British Museum et le Brooklyn Museum), où sont figurés les génies ailés à tête d'aigle ou humaine, le roi coiffé de sa tiare cylindrique rappelant le fez, ces créatures entourant souvent l'arbre de vie, ces scènes de cour où le roi, suivi d'un porteur d'ombrelle, marchant parfois devant son char, reçoit les hommages de courtisans... Le bâtiment appelé par les premiers fouilleurs "palais du sud-est" s'est par la suite révélé être un complexe cultuel, l'Ezida, dominé par le temple de Nabu et de sa parèdre Tashmétum, l'une des principales divinités de la ville. Dans le complexe architectural appelé par les fouilleurs « Central Building » a été trouvé l'obélisque noir de Salmanazar. C'était le palais du gouverneur de la ville construit au VIIIè s., où l'on a recueilli de nombreuses tablettes administratives. Un troisième palais, au sud-ouest, fut construit par Assarhaddon, qui réutilisa pour le décorer des reliefs d'Assurnasirpal Il. Le palais dit du sud-est aurait été érigé par Salmanazar III et restauré par la suite. Le temple principal était celui de Ninurta, la grande divinité de la ville, avec sa ziggurat qui dominait la citadelle. Les autres temples, outre ce dernier et l'Ezida, étaient celui d'Ishtar , celui d'Adad (connu par des inscriptions), celui d'Ea et Damkina, de Gula, de Sîn. Une stèle de calcaire de 154 lignes nous a conservé l'inventaire des monuments de la ville, sous le règne d'Assurnasirpal Il, dans laquelle est aussi mentionnée l'existence de jardins botaniques et de parcs zoologiques. Bien qu'il ne nous en soit parvenu aucune preuve, il semble que cette cité éphémère ait connu une certaine activité intellectuelle, ce qui justifierait l'appellation pleine d'emphase de la résidence d'Assurnasirpal de " Palais de toute sagesse " . La grande trouvaille archéologique de Nimrud est une magnifique série d'ivoires, répartis dans les palais et la citadelle. Ils constituent un ensemble fabuleux de plaques d'ivoire, parfois chryséléphantines, représentant des personnages finement ciselés, des scènes comme celle du lion égorgeant un Éthiopien, des figurines de divinités, des visages de femmes, dont certaines " à la fenêtre "... On a pu distinguer trois grands styles, marqués par les influences locales ou étrangères : assyrien, phénicien (fortement influencé par l'Egypte), syrien. La base des murs d'une pièce du " palais de l'acropole " était couverte sur une hauteur de 1,50 m de plaques d'ivoire. Ainsi a-t-on pu supposer qu'à ce palais fait allusion un passage du prophète Amos (3 :16), qui fait dire à Yahweh : "Elles sont perdues, les maisons d'ivoire". La ville fut incendiée lors de la chute de l'Empire assyrien, entre - 614 et - 612. Quelques traces d'habitat ont été retrouvées datant de l'époque achéménide.


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Karduniash

Nom de Babylone et de la Babylonie à l'époque kassite.


Kassites

Peuple d'origine incertaine (sans doute venu du Zagros vers la région de l'actuel Luristan) qui s'impose en basse Mésopotamie. Le nom de kassite (Kassu) apparaît àl'époque de Samsuiluna, sous la dynastie amorrite de Babylone : "An (9): armée kassite" . Ce peuple, où le système tribal était si profondément ancré qu'il subsista même lorsqu'il domina le sud de la Mésopotamie, est d'abord localisé dans la région de Sippar. Les Kassites vont ensuite pénétrer dans une grande partie du POA puisqu'on en rencontre avant la fin de la dynastie amorrite de Babylone jusqu'à Alalah et à la région du Khabur; à l'ouest de l'Assyrie. Leur pénétration s'est sans doute faite d'une manière lente et pacifique, par petits groupes, certains d'entre eux entrant au service des rois de Babylone comme mercenaires. Cependant, à Khana, sur le moyen Euphrate, un Kassite, Kashtiliash, réussit à prendre le pouvoir. Au début du XVIè s., ils étaient devenus suffisamment puissants pour, profitant de la chute de la dynastie Amorrite et du sac de Babylone par le roi hittite Mursili Ier, (v. - 1595), se rendre maîtres de la Babylonie. Si l'on en croit la liste A des rois de Babylone, ils dominaient depuis déjà quelque temps une grande partie de la région puisque leur dynastie aurait compté 36 rois qui auraient régné 576 ans. Le premier de ces rois serait Gandash, mais, en fait, ce n'est qu'avec Argum Il, le dixième de la lignée, qu'ils deviennent maîtres de Babylone; Burnaburiash Ier (vers - 1510) est le premier souverain sur qui l'on possède quelques éléments sûrs, et ce n'est qu'un siècle plus tard, avec Caraindash et ses successeurs (Kurigalzu Ier, Kadashman-Enlil Ier et surtout Burnaburiash Il, qui a régné entre - 1359 et - 1333), qu'on dispose de sources contemporaines, grâce, à leur correspondance avec les rois d'Egypte. A partir du règne de Kurigalzu Ier, aux alentours de - 1400, les rois Kassites abandonnent Babylone pour installer leur capitale à Dur­Kurigalzu. Le royaume de Babylonie, devenu le Karduniash, est alors l'un des plus puissants du Proche-Orient avec l'Assyrie, le Mitanni, les Hittites et l'Égypte. La domination de la dynastie kassite s'achève au milieu du XIIè s. avec le règne d'Enlil-nâdin-ahi. Elle laisse la place à un prince d'Isin, Marduk-kabit-ahêshu, qui fonde ce que les historiens modernes ont appelé la IIe dynastie d'Isin, vers - 1150. Les Kassites ne disparaissent pas pour autant : les familles installées dans le pays continuent de prospérer et occupent souvent de hautes fonctions, leurs membres devenant toutefois de plus en plus difficilement repérables dans la mesure où ils adoptent des noms babyloniens. Déjà, sous les derniers souverains Kassites, les hauts personnages traduisaient leurs noms en sumérien comme pour se conférer une ancienne noblesse. La langue des Kassites est très mal documentée. Les nombreux textes de l'époque kassite sont en babylonien moyen. On ne dispose d'aucun texte complet en kassite. Les plus importants sont un vocabulaire donnant 32 noms communs et 16 noms de divinités avec leur équivalent en akkadien et une tablette provenant de la bibliothèque d'Assurbanipal, comportant une liste de noms royaux et de personnages privés avec leur traduction en akkadien. Des tablettes de l'époque de la domination kassite rédigées en akkadien incluent des mots Kassites, en particulier concernant les chevaux et leur élevage (ces listes nous ont conservé des noms propres de chevaux). Ce qui n'a rien de surprenant quand on sait que c'est sans doute les Kassites qui ont banalisé le cheval en Babylonie, après l'avoir amené avec eux du plateau iranien, et qu'ils ont développé, en même temps que les Hittites, une charrerie comme principale arme stratégique. Le peu que nous connaissons de leur langue ne permet pas un classement, quoiqu'on ait tenté de la rattacher au groupe de langues agglutinantes du Caucase. Cependant, dans les vocabulaires, les philologues ont été frappés par la forme de certains dieux : Buriash, Suriash, Maruttas, qu'on a rapprochés des divinités indo-européennes, Boréas (dieu du Vent du nord chez les Grecs), Sûrya (le Soleil) et les Maruts, de l'Inde védique. L'explication de la présence de ces divinités indo-aryennes serait que, comme ce fut le cas des Hourrites.htm">Hurrites.htm">Hurrites, qui ont été " encadrés " par une noblesse indo-aryenne (Mitanni), les Kassites auraient été, eux aussi, et à la même époque, conduits par une noblesse de même origine. Ce qui expliquerait ce qu'on a pu appeler le féodalisme des institutions Kassites. Les autres divinites purement Kassites sont Sakh identifie a Shamash, Dur et shugab, Buriash, dieu du Temps et de l'orage; des dieux de la Peste assimilés a Nergal; Kharbe et Kamulla = Enlil et Ea ; enfin, shuqamuna et shumali(j)a couple divin protecteur de la royauté. Ces derniers avaient leur temple a Babylone, dans lequel les derniers rois Kassites furent couronnés. Le "monument" kassite le plus caractéristique est le kudurru. Il caractérise le mieux ce qui leur appartient en propre dans leur apport artistique en Mésopotamie.


Larsa

Ville de la Babylonie, retrouvée dans le tell de Senkéré. Le tell, qui mesure 2 000 x 1 800 m sur une hauteur moyenne de 7 m, n'a été que très partiellement fouillé. Des sondages permettent de supposer que le site a été occupé à une haute époque (El-Obeïd ?), et les traces d'une construction remontant au DA ont été relevées sans que les fouilles aient été suffisamment poussées pour qu'on puisse savoir quelle était sa nature. Le plus ancien monument qui y ait été mis au jour est un grand palais construit par Nur-Adad ( - 1865 - 1850) et qui n'a jamais été occupé. Les textes concernant les premiers siècles du IIè mill. sont abondants et la chronologie des souverains de Larsa remonte jusqu'à Naplânum ( - 2025 - 2005), mais la cité n'entre vraiment dans l'histoire qu'avec ses successeurs, Emisum ( - 2004 - 1977), Samium ( - 1976 - 1942) et Zabaya ( - 1941 -1933). La ville, restée indépendante avec la disparition de l'empire d'Ur III, est alors devenue la principale rivale d'Isin qui domine la région. Gungunum (-1932 -1906) met un terme à cette domination en infligeant une défaite à Isin, alors gouvernée par Lipit-Ishtar. Gungunum conduit aussi plusieurs campagnes dans la vallée de la Diyala et l'Elam, et, vers -1925, il prend Ur et se pare du vieux titre de "roi de Sumer et d'Akkad". Il est alors maître des routes du sud, de sorte que le commerce du golfe Persique, vers Dilmun et Magan, aboutit à Larsa et non plus à Isin. Cependant, une tendance qui s'était déjà marquée sous l'hégémonie d'Isin prend une nouvelle extension grâce, peut-être à ce commerce : les entreprises privées se développent au détriment du temple et du palais. Les capitaux privés affluent et confèrent une nouvelle impulsion au commerce lointain. Gungunum a aussi favorisé le développement de l'agriculture en multipliant le système des canaux d'irrigation. Ses deux successeurs, Abisarê (-1905 -1895) et Sumuel (-1894 -1866), poursuivent dans cette voie. En vain Bûr-Sîn tente-t-il de rendre son lustre à Isin en reprenant Ur à Larsa, mais il l'évacue dans les trois mois qui suivent. Quatre rois se succèdent après Nur-Adad en une quinzaine d'années, sans laisser d'inoubliables souvenirs. Le fils d'un prince d'Iamûtbal, qui appartenait sans doute à un clan amorrite, Warad-Sîn, monte sur le trône en 1834. Après un règne de douze ans, son frère Rîm-Sîn lui succède, en - 1822. Le nouveau roi doit bientôt faire face à une coalition unissant Isin, Uruk, Babylone et Rapiqum, qu'il brise, puis il passe à l'offensive, prend Uruk et Isin. Il ne semble pas oser s'attaquer à Babylone, qui dominait une vaste région et représentait un adversaire de poids. Ce fut sans doute un tort. Hammurabi, qui succède à Sîn-muballit en -1792, mettra fin à l'indépendance de Larsa en -1763. Rîm-Sîn achevait un règne de près de 60 ans. Le palais de Nur-Adad présente cette particularité de n'avoir été jamais occupé. A peine terminé, et peut-être même avant qu'il le fût, il a été abandonné. On ignore les raisons de l'abandon d'un bâtiment de plus de 100 m de long dont la construction a requis des moyens financiers et humains considérables. Les difficultés de la fin du règne de Nur-Adad, voire sa mort, n'expliquent pas que même ses successeurs ne l'aient pas habité. Il faut alors retenir la raison évoquée par Jean Margueron, un abandon pour une raison religieuse ("malédiction, profanation"...). L'autre monument de Larsa est son temple consacré à Shamash, l'E-babbar. Il dominait le centre de la ville et, dans le tell, ses ruines s'élevaient encore à 22 m. Ce fut l'un des temples les plus prestigieux de la Babylonie. Il est mentionné dès le milieu du IIIème milIénaire par Eannatum de Lagash et a été reconstruit par Ur-Nammu vers - 2100. Il survécut à toutes les mésaventures de la cité, toujours reconstruit, jusqu'au règne de Nabonide. Il était dominé par sa ziggu-rat, l'é.dur.an.na (maison, lien du ciel). La grande prêtresse (entu) du Soleil y avait aussi son temple (?), appelé gi6.pàr.kù. Bien qu'ils restent à découvrir, Gungunum y avait construit (ou reconstruit?) un temple d'Ishtar et un autre consacré à Gula, la déesse d'Isin. De son côté, Rîm-Sîn avait édifié un temple pour Adad.


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Marduk

Divinité principale de Babylone. Son origine est inconnue, mais son symbole, le marru, une tête de houe ou de bêche trianGulaire , laisserait supposer que c 'était une divinité agraire. Le logogramme par lequel est écrit son nom, (d)amar- UD, signifie "jeune taureau du soleil". Bien qu'il soit lié à Babylone dès l'apparition historique de la ville, il est mentionné dans des listes divines plus anciennes (par ex., à Abu-Salabikh). L'étymologie de son nom résiste à toute explication par le sumérien ou le sémitique; il semble appartenir au fond primitif de la population pré-sumérienne de la basse Mésopotamie. La fortune de Babylone à partir du règne d'Hammurabi va faire de Marduk l'une des principales divinités de la Mésopotamie, au point qu'on a pu parler à son propos d'hénothéisme chez les Babyloniens (à la différence du monothéisme, l'hénothéisme reconnaît l'existence d'autres divinités, sans pour autant les adorer). Cette suprématie sera établie à l'époque kassite avec l'Enûma élish, conçue à sa gloire. Marduk s'est inséré dans le panthéon mésopotamien, absorbant la personnalité de divinités voisines comme Asarluhi, dieu d'Éridu et fils d'Enki, qui lui a communiqué ses pouvoirs de dieu de la Magie et des Devins et sa filiation il est dit fils d'Enki et d'Éa. Le dieu de la ville voisine de Borsippa, Nabû, devient son fils, et il est uni à Sarpanitu, dont le nom signifie "Celle de Sarpan (ou Zarpa)", une localité sans doute voisine de Babylone. A Tishpak, dieu local d'Eshnunna, il emprunte son animal symbolique, le dragon-serpent (mushussu), qui sera aussi celui de son fils Nabû. Dès la fin de l'époque kassite, son culte se répand jusqu'en Assyrie, et il devient la divinité dominante du panthéon mésopotamien. Il apparaît alors avec ses divers attributs acquis au cours des temps de dieu de la Sagesse, de la Santé, de la Magie, et aussi de la Fertilité et de l'Irrigation, lesquelles devaient,être ses plus anciennes fonctions. Dans l'Epopée d'Erra, sa puissance magique pour maintenir l'équilibre du monde est mise en valeur; car, lorsqu'il quitte Babylone, l'anarchie s'installe et le désordre cosmique règne. Considérable est le nombre d'hymnes et de prières qui lui sont consacrés, les plus significatifs étant ceux qui revêtent un caractère synthétique et où il absorbe tous les autres dieux, lesquels deviennent ses attributs "Sin est ta nature divine, Anu ton caractère princier; Dagan ton caractère seigneurial, Enlil ton caractère royal, Adad ta puissance, Ea le sage ton intelligence, Celui qui tient le stylet, Nabû, ton talent. Ta primauté est Ninurta, ta force Nergal. Le conseil de ton coeur est Nusku, ton [ministre] éminent, ta qualité de juge est le brillant Shamash ". Son temple principal était l'Esagil, à Babylone, mais, si des temples secondaires ou des chapelles lui étaient consacrés en grand nombre à Babylone ou dans ses faubourgs, tel l'é.sîskur, "Maison du sacrifice", qui était son temple de l'Akitu hors de la ville, il n'avait que peu de sanctuaires par ailleurs : à peine peut-on citer une chapelle à Assur dans le temple d'Assur, un temple à Sippar-Aruru, l'é.zi.da, "Maison de la vérité", à Borsippa (où il est identifié à Nabû), et un sanctuaire à Nippur (connu par une seule inscription) Il etait le grand dieu de la fete de l'Akitu couronnée par sa hiérogamie.


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Mèdes

Peuple d'origine indo-europénne établi dans le Nord-ouest de l'Iran. Ils apparaissent dans l'histoire en -834 : l'an 24 de son règne, le roi d'Assyrie Salmanazar III entreprit une campagne dans le nord de son royaume, contre Ianzû, roi de Namri. Au cours de cette campagne où il ravagEa le pays de son advorsaire, il passa par les territoires des Mèdes (Madai), qui devaient alors se trouver dans les environs du lac d'Urmiah. Comme les Perses, ils vonaient soit du Caucase, soit, plutôt, des steppes à l'est de la mer Caspienne. Ils ont dû pénétrer sur le plateau iranien au début du 1er mill. Ils vont poursuivre leurs migrations pendant encore un siècle avant de s 'établir aux environs de Hamadan où ils fondent leur capitale, Ecbatane, à l'instigation de leur roi Déjocès. Mis à part deux invasions venues des steppes voisines de la mer Caspienne, de tribus cimmériennes et ensuite scythes, dont un groupe s'établit autour du lac d'Urmiah tandis que d'autres groupes parviendront jusqu'aux frontières de l'Egypte avant d 'être noyés au milieu des populations autochtones, les Mèdes ne cesseront de se heurter aux Assyriens, qui, à plusieurs reprises, conduisirent des campagnes sanglantes dans leurs montagnes. La Médie reste un royaume secondaire sous le successeur de Déjocès, Phraorte (vers - 675 - 653). Elle va devenir un empire grâce à l'action de Cyaxare (vers - 653 - 585). Ce dernier, qui a peut-être été vassal des Scythes au début de son règne, réorganise l'armée, défait les cavaliers scythes du roi Madyès dans le nord-ouest de l'Iran. Les Perses, qui occupaient les régions méridionales de l'Iran étant aussi ses vassaux, il était maître d'un petit empire qu'il ne va cesser d'agrandir. Il passe une alliance avec le roi de Babylone Nabopolassar, dirigée contre l'Assyrie, et, en - 615, il attaque en vain Ninive. L'alliance avec Babylone est sanctionnée par le mariage du prince héritier Nabuchodonozor avoc Amytis, la petite-fille de Cyaxare. En - 612, les armées alliées prennent et détruisent Ninive, mettant fin à l'Empire assyrien. Cyaxare se rend ensuite maître de l'ancienne Urartu, puis il porte les armes en Anatolie . Il se heurte aux armées du roi de Lydie, ce qui fixe la frontière occidentale de son empire au cours de l'Halys (actuel Kizil Irmak). Astyage lui succède vers - 585. Avec ce dernier disparaît l'Empire mède, absorbé dans celui de Cyrus.


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Mésopotamie

(Pays) entre (les deux) fleuves : tel est le sens du nom donné par les Grecs à la plaine partiellemont désertique située entre l'Euphrate et le Tigre, dont les noms akkadiens étaient Purartû et Idiglat (Puranti et Aranzah chez les Hourrites. En réalité, le territoire auquel nous donnons le nom de Mésopotamie, et qui correspond dans l'ensemble à l'actuel Iraq, est borné à l'est par la chaîne du Zagros, et du côté du couchant il englobe les terres arables à l'ouest de l'Euphrate, au moins jusqu'à la confluence du Khabur, au nord-ouest de Mari. La partie Nord-Est, vers les montagnes du Kurdistan actuel et du Zagros, a été occupée dès le paléolithique moyen (grotte de shanidar). Cette région septentrionale fait partie des terres où va se réaliser la sédentarisation des tribus épipaléolithiquos, avec la domestication de certaines espèces animales et la maîtrise de l'Agriculture (néolithique acéramique, entre -9000 et -7000). La céramique apparaît dans le site de Jarmo (dans le Zagros) au début du VIIè mill. Les archéologues ont ensuite divisé la préhistoire de la Mésopotamie en plusieurs grandes périodes fondées sur la diffusion de types caractéristiques de céramiques dans une partie ou l'ensemble du territoire, ces périodes étant désignées par le nom d'un site éponyme où le type de poterie concerné a été découvert la première fois, ce qui ne signifie pas que celui-ci ait été imaginé par les potiers du site et que ce soit de là qu'il se soit répandu dans les régions plus ou moins voisines. Telles sont, dans le Nord, les phases dites d'Hassuna et de Samarra, cette dernière étant confinée à une bande de territoire allant de l'Euphrate dans la région de Baghuz aux montagnes du Zagros avec le site central de Choga Mami ( - 6000 - 5000). Vers - 5600 se développe dans l'ouest de la Mésopotamie et une partie de la Syrie la civilisation halafienne, nommée d'après le site de Tell Halaf (-5500 - 5000). Le métal, qui a fait une modeste apparition au cours des périodes précédentes sous la forme de cuivre natif et de pépites d'or, se vulgarise surtout sous la forme du cuivre martelé, d'où le nom de chalcolithique ancien donné à cette période. Ces civilisations correspondent dans le sud aux cultures d'Éridu et d'Hajji Mohammed (- 6000 - 5200), la première étant circonscrite à l'extrême sud de la Mésopotamie, la seconde s'étendant autour de la région de Kish. Vers -5200 commence à se développer la civilisation dite obeidienne (d'après le site d'El-Obeid au sud d'Ur). Il est cependant possible qu'il faille rehausser de trois siècles le début de l'obeidien . La civilisation d'EI-Obeïd s'impose vers le nord de la Mésopotamie au V mill., de sorte qu'on a pu supposer que cette extension des modèles obeidiens correspondait à une conquête militaire du Nord par le Sud. Les relations commerciales semblent suffire pour expliquer la suprématie d'une civilisation qui avait inventé le moulage du cuivre, ce qui permettait d'aiguiser les outils, et le moulage des briques, qui représentait un embryon d'industrialisation. Dans les plus bas niveaux du site d'Uruk apparaît une nouvelle poterie à engobe rouge ou gris poli, qui va par la suite se répandre dans le sud de la Mésopotamie et supplanter la céramique peinte d'El-Obeïd (Uruk ancien et moyen, -4000 - 3500). Avec la civilisation d'Uruk récent ( - 3500 - 3100), les Mésopotamiens sont parvenus à une maîtrise de la métallurgie et à un stade urbain avancé. C'est à cette époque qu'ils inventent l'écriture, laquelle va se développer à l'époque suivante, dite de Djemdet-Nasr, qui apparaît comme la première période historique du POA. Cette explosion de la civilisation est due aux Sumériens. C'est à cette époque qu'il convient de situer la naissance et l'hégémonie des cités antédiluviennes, dont la LRS nous a conservé le souvenir magnifié. Vers -3000 commence la période historique du bronze ancien et, pour ce qui est du Sumer, le dynastique ancien. L'époque d'Akkad met fin à cette première période, sumérienne. La civilisation sumérienne (Néo-Sumériens) parvient à son apogée avec la dynastie d'Ur III, qui domine une grande partie de la Mésopotamie pendant les deux derniers siècles du III mill., tandis que dans le Nord pointe la civilisation assyrienne. Au début du millénaire suivant les Sumériens disparaissent en tant qu'entité politique, mais la langue de Sumer et l'ombre de sa civilisation s'imposent à leurs successeurs babyloniens et Assyriens. André Parrot a souligné, par des comparaisons restreintes, l'unité culturelle des cités de Sumer pendant le III mill., cités parmi lesquelles figure Mari(ses comparaisons portent sur le mobilier de Tell Hariri/Mari), de Khafaje et de Tell Asmar (Eshnunna). Cette unité se retrouve dans le développement de la civilisation de Babylone, qui, si elle se différencie profondément de celle des Sumériens, en est son héritière. Unité marquée aussi chez les Assyriens, qui, malgré de très nombreux points communs avec les Babyloniens, qui ont été dans une grande mesure leurs maîtres, ont fait preuve d'un génie d'invention et d'observation, en particulier dans leurs sculptures de bas-reliefs, cela malgré des conventions tel le principe de symétrie, dont ils ont su faire un élément ornemental ou qu'ils ont utilisé pour créer des effets d'opposition et d'agonistique.


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mîsharum

(sum. nig.si.sâ, akk. misaru, mesaru = redressement, justice, du verbe eserum). Le mîsharum est établi par décret du roi généralement lors de son avènement, mais il est arrivé qu'il soit renouvelé tous les sept ans. Il agit en tant que pasteur de son peuple, protecteur des faibles et des opprimés. Cette pratique, surtout connue à Babylone au II mill., est documentée par ailleurs à Mariet en Syrie, et elle semble aussi avoir été propre aux Sumériens : lors de ses réformes, Ur-Nammu promulgue un nig-si-sà et l'on peut assimiler à cette pratique les réformes d'Urukagina. Elle s'appliquait plus particulièrement au domaine royal, mais, en Babylonie, elle s'étendait au domaine privé on ne dispose pas de documents pour inférer qu'il en allait de même dans les autres régions du Proche-Orient où elle était courante. D'autre part, après l'époque paléobabylonienne, on n'a qu'un seul exemple de promulgation de mîsharum à l'époque néobabylonienne, sous le règne de Nériglissar (-559 - 555). Le terme de mîsarums, qu'on trouve cependant souvent utilisé, n'a généralement que le sens de "justice", sans les implications sociales du décret royal de ce nom. Les personnes auxquelles étaient affermées les terres du palais pour une redevance annuelle étaient dispensées de payer les arriérés causés par des affaires malheureuses ou de mauvaises récoltes. Pareillement étaient annulées les dettes contractées par des gens réduits à la misère et pressés par les prêteurs et les usuriers. Des fonctionnaires royaux veillaient à l'application du décret, et les prêteurs qui passaient outre et continuaient de poursuivre leurs débiteurs risquaient une amende six fois supérieure à la dette, voire la mise à mort. Les hommes libres qui s'étaient mis eux-mêmes en état de servage pour payer leurs dettes ou encore une personne mise en gage en garantie de cette dette, et donc réduites à un véritable état d'esclave, étaient rendus à leur ancien statut de personne libre. Une demeure de famille ou un terrain vendu par acte d'huissser pour couvrir une dette était rendu à l'ancien propriétaire ainsi dépossédé, ce qui était souvent cause de nouveaux procès. Le misharum était décrété solennellement par le roi au cours d'une cérémonie particulière dans laquelle le roi levait à bout de bras un flambeau par lequel il s'identifiait à Shamash, dieu-soleil de la justice. Il ne nous est parvenu que deux de ces décrets qui puissent être attribués à des souverains connus, l'un à Samsu-iluna et l'autre, le plus complet, à son arrière petit-fils Ammisaduqa.


Mursili Ier

(vers - 1620 - 1590). Il s'est surtout distingué par le raid sans lendemain qu'il conduisit contre Babylone.


Nabonide

Roi de Babylone (-556-539). Il n'appartenait pas à la famille royale, auprès de laquelle il a été introduit par sa mère Ada-Guppi, prêtresse (ou dévote ?) du temple de Sîn à Harran. On ne sait précisément ce qu'il était avant d'être porté sur le trône de Babylone, sans doute avec l'appui des grandes familles de banquiers et de négociants de la ville, à la suite de l'assassinat de Lâbâshi-Marduk. Bien que les inscriptions disent de son père qu'il était "gouverneur héroîque" (Sakkanaku qitrudu) et "prince parfait" (rubû gitmalû), sa famille était sans doute de modeste origine. Quoi qu'il ait été alors un homme d'âge mûr, il dut conduire à deux reprises des campagnes militaires jusqu'en Cilicie. Mais ce qui marque surtout son règne, c'est son désir de reconstruire les temples anciens en état de délabrement; à cette fin, il faisait rechercher les éléments d'architecture et les objets du culte dans les ruines, ce qui lui a valu un renom d'"antiquaire", ou d' "archéologue". Ainsi fit-il entreprendre des recherches en ce sens notamment à Akkad, Ur et Uruk. Fervent adorateur de Sîn, peut-être sous l'influence de sa mère, il favorisa le culte du dieu-lune d'Ur, Nannar, et établit sa fille Bêl-shalti-Nannar prêtresse du temple du dieu dans cette antique cité ; une fois que les Mèdes eurent évacué Harran, après la mort de leur dernier roi, Astyage, il fit reconstruire le temple de Sîn de cette ville. Sa dévotion au dieu lunaire et son détachement ostensible par rapport au culte de Marduk suscitèrent l'hostilité du clergé du dieu tutélaire de Babylone. Il est possible que, par mesure de représailles, il se soit décidé à quitter Babylone vers - 552 pour marcher à la tête d'une armée sur le nord de l'Arabie, où il enleva plusieurs villes qu'il inclut dans l'Empire Babylonien, jusqu'à Yathrib (Médine). Il se fixa ensuite à Teima, où il installa son administration. Il avait laissé à son fils Bêl-shar-utsur; le Belshazzar du livre biblique de Daniel, le gouvernement de Babylone. Le prince était en relations étroites avec les grandes familles babyloniennes (Nur-Sîn et Égibi), comme en témoigne un nombre important de lettres et de contrats à son nom. Belshazzar était déjà adulte lorsque son père avait été mis sur le trône, et l'on a pu émettre l'hypothèse qu'il fut l'instigateur du meurtre de Lâbâshi-Marduk. Nabonide séjourna une dizaine d'années à Teima, où il s'était fait construire un palais et avait agrandi et urbanisé l'oasis pour y établir une capitale. La domination des routes et des villes de l'Arabie septentrionale jusqu'au milieu du Hedjaz lui permettait de contrôler tout le trafic commercial des résines de l'Arabie du Sud, ce qui a aussi été une raison économique évoquée pour expliquer l'installation du roi dans cette oasis si éloignée de la métropole. En -542, il revint en Mésopotamie pour aller inaugurer le nouveau temple de Sîn à Harran. Nabonide revint ensuite s'installer à Babylone, où il semble avoir cherché à imposer le culte de Sîn comme divinité suprême de l'empire, ce qui lui aliéna définitivement le clergé de Marduk. Il semblerait, cependant, que son retour ait surtout été dicté pour des raisons politiques : Cyrus, après avoir renversé le roi des Mèdes et uni la Perse à la Médie, avait conduit des campagnes vers l'Asie occidentale, soumettant la Lydie, et paraissant ainsi s'être désintéressé de la Babylonie. Mais une fois rentré en Perse, plus puissant que jamais, il représentait une menace évidente pour Babylone. Ugburu (Gobryas), gouverneur du Gutium, province de l'Empire babylonien, avait fait défection et s'était rallié à Cyrus, qui marcha sur Babylone en -539. Les Perses battirent l'armée babylonienne à Opis et prirent Sippar. À Ugburu fut réservée la gloire de prendre Babylone par surprise. Belshazzar fut tué dans son palais et Nabonide capturé. Il semblerait que Cyrus se soit contenté d'installer le roi déchu en Carmanie, une lointaine province perse de l'Iran méridional.


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Nabopalassar

Roi de Babylone (- 625 - 605), fondateur de la dynastie dite néo-babylonienne. (voir : Assyriens, Chaldéens).


Nabuchodonosor

Roi de Babylone (-605 - 562), deuxième du nom. Fils de Nabopalassar, fondateur de la dynastie dite chaldéenne, il se distingua avant même de monter sur le trône en remportant une victoire décisive sur l'armée égyptienne de Néchao Il sous les murs de Karkémish en - 605. Il était encore en campagne lorsqu'il apprit la mort de son père. Revenu à Babylone pour toucher la main de Marduk dans l'Esagil afin de recevoir du dieu le trône de Babylone, il en repartit bientôt pour diriger une campagne vers la Syrie. Entre - 601 et - 598, il ne cessera de guerroyer de la Syrie à l'Arabie pour chasser les Egyptiens de l'Asie et établir son autorité sur les rois vassaux. En - 597, il prend Jérusalem et place sur le trône de Juda, en tant que vassal, Sédécias, oncle du jeune roi vaincu Joiakîn, qui fut emmené à Babylone avec sa famille et les dignitaires de sa cour. Joiakîn étant traité en roi par son vainqueur, bien que captif, ses sujets qui l'accompagnaient continuèrent de dater les événements selon les années de règne de leur souverain, ignorant Sédécias. Ce fut, de la part de Nabuchodonozor, une grande habileté politique, car il divisait le monde juif en deux factions partisanes chacune de l'un des rois. Il se trouve que les nombreuses inscriptions laissées par le roi de Babylone concernent principalement son activité de bâtisseur qui fut considérable et incessante, au détriment de son action militaire et politique. Les sources essentielles quant à ses campagnes sans cesse renouvelées en Syrie et en Palestine résident dans les textes bibliques, de sorte que sa politique à l'égard du royaume de Juda prend une importance qu'elle n'avait certainement pas aux yeux ni des Babyloniens ni des autres royaumes de Syrie et de Phénicie. Ainsi, on ne peut douter que d'autres princes locaux n'aient été déportés et installés avec les leurs en Babylonie, mais on ne sait à peu près rien à leur propos. Car il est tout aussi évident que l'édit de Cyrus, qui permit aux populations déportées de rentrer dans leur pays d'origine, concernait non seulement les Juifs mais encore d'autres groupes ethniques non désignés; toutefois, il ne nous est pas parvenu de documents les évoquant. Pareillement, Si nous n'avons que peu d'éléments sur les révoltes des autres royaumes syro-phéniciens, les campagnes que Nabuchodonozor dut sans trêve conduire dans ces régions laissent supposer que celles-ci étaient en efferves­cence. Sédécias, homme faible, se laissa entraîner à participer à une coalition avec Ammon et la Phénicie, dirigée par les Égyptiens contre Babylone. La réaction fut immédiate: Nabuchodonozor repartit en campagne, vainquit les coalisés, mit le siège devant Tyr et prit Jérusalem, qui fut mise à sac ( - 586). Sédécias, capturé alors qu'il tentait de fuir, eut les yeux crevés et fut déporté avec une grande partie de la population de la capitale du royaume de Juda, qui fut intégré dans l'Empire néo-babylonien. Il restait cependant une partie de la population de Jérusalem et surtout les habitants des campagnes et des villages judéens. Parmi ceux-là, un groupe réussit à assassiner le gouverneur placé par les Babyloniens à la tête de la province et s'enfuit en Égypte. Il fallut encore une nouvelle déportation des irrédentistes, cinq ans plus tard, pour que le calme soit rétabli. La plupart des monuments de la Babylone néobabylonienne rendus au jour par les fouilles allemandes datent de l'époque de Nabuchodonozor qui, s'il ne les a pas construits, les a, pour le moins, restaurés. C'est à lui que sont dues les enceintes définitives, la construction de l'énorme bâtiment appelé "palais d'été" et surtout le palais sud, près de la porte d'Ishtar où il fit construire les célèbres jardins suspendus pour, a-t-on assuré, son épouse mède Amytis. Il mourut en - 562, laissant à son fils et successeur Awêl-Marduk ( - 561 - 560) un empire prospère et stable, qui s'étendait de la chaîne du Zagros à la Méditerranée, et à la postérité une ville couverte de monuments somptueux, qui est restée dans les mémoires comme le prototype des cités magnifiques et légendaires.


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Nabû

Dieu babylonien de l'écriture et de la sagesse. C'était, à l'origine, un dieu d'origine ouest­sémitique dont le nom apparaît dans les tablettes d'Ebla. L'étymologie de son nom est discutée ; on l'a fait dériver de "nb' ", "annoncer" : il serait "celui qui annonce", mais Dhorme lui préfère "celui qui brille" (ne /abu), en se fondant sur le fait qu'il est identifié à la planète Mercure . Il a été introduit en Babylonie au début du IIè mill. avec la migration des Amorrites. Peut-être était-il déjà en connexion avec Marduk; toujours est-il que, devenu la divinité tutélaire de Borsippa, il fut regardé comme le fils de Marduk et de Sarpanit. L'Ézida (= "Maison stable"), nom de son temple à Borsippa, devint l'appellation de ses temples dans d'autres cités comme Kalhû. Car il fut adopté par les Assyriens comme dieu national. Salmanazar Ier ( - 1273 - 1244) fut le premier roi d'Assyrie à introduire son culte à Assur, puis on lui consacra des temples à Ninive, Kalhû et Khorsabad.htm">Khorsabad (Dur-sharrukin). On lui donna pour épouse la déesse Tashmétum et, plus tardivement, Nisaba, sans doute à cause de sa fonction de dieu des Scribes et de l'Écriture. Il jouait un rôle important lors des fêtes de l'Akitu,où il quittait son sanctuaire de Borsippa pour aller visiter son père, Marduk, à Babylone. Il était aussi l'un des maîtres des tablettes des destinées : "Fameux, insigne, fils d'Asari qui as nommé tout ce qui a un nom, [qui écou]tes la prière, aux traits brillants, le conseiller de ses pères, Dragon irrésistible, [fils héri]tier de Nudimmud, ornement des Igigu, doué de [savoir-fai]re, dé[ten]teur de tout entendement, les entassements d'un édifice et de [son] soubassement sont stables [en t]a [main]. Tu fixes un destin favorable, Nabû miséricordieux» . Le dragon était son animal symbolique.


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Ninive

L'une des quatre grandes cités de l'Assyrie, avec Arbèles, Assur et Kalah retrouvée sous les tells de Kuyundjik et Nabi Yunus, Ninua de son nom assyrien. Le site de Ninive, sur la rive gauche du Tigre, face à Mossoul, a été occupé dès le VIIème milIénaire. La cité acquiert une certaine importance au IIIème millénaire, époque où est attestée sa divinité principale, Ishtar. Elle est intégrée dans l'Empire akkadien, et Manishtusu, vers -2260, y reconstruit le temple de la déesse (l'é.mash.mash) ; quatre siècles et demi plus tard, shamsi-Adad le relève une fois encore de ses ruines , ainsi que sa ziggurat (l'é.ki.tus.kù.ga). Ninive n'en est pas pour autant une capitale, ce rôle administratif étant assumé par Assur. Un moment intégrée dans le royaume du Mitanni, elle commence à être prise en considération par les rois Assyriens avec Assur-uballit Ier ( -1363 - 1328). Salmanazar Ier (-1273 -1244) s'y fait construire un palais, et lui-même et ses successeurs l'embellissent de nombreux monuments. Ce n'est, cependant, qu'à l'époque néoassyrienne que Sennachérib abandonne Dur-sharrukin, la capitale fondée par son père Sargon, pour s'installer à Ninive et en faire la capitale de l'empire (vers - 700). La ville s'étend alors sur 750 ha et elle est enfermée dans une double enceinte de 12 km, avec une hauteur pouvant atteindre 25 m, couronnée de créneaux, et dans laquelle étaient aménagées 15 portes. La plus belle était la porte de Nergal. Des avenues sont percées, un palais est bâti, un pont est jeté sur le Tigre. Tout un système de canaux et d'aqueducs est organisé pour apporter l'eau en abondance dans la ville et irriguer les nombreux jardins. Les successeurs de ce grand roi bâtisseur, Assarhaddon et Assur-banipal, poursuivront ces travaux d'urbanisation, à un moindre rythme sans doute, mais ils achevèrent de faire de Ninîve la plus belle des villes de l'Orient, plus qu'Assur, plus que Babylone, qui n'avait pas encore connu la couverture monumentale due à Nabuchodonosor. Les palais et les riches demeures se multiplièrent, ainsi que les parcs et les réserves d'animaux, grâce aux richesses qui affluaient dans une ville, capitale d'un vaste empire, qui recevait les tributs de nombreux rois vassaux. Le palais d'Assur-banipal fut orné d'un ensemble unique de bas-reliefs; les portes de la ville et des palais étaient gardées par des taureaux ailés androcéphales colossaux; enfin, le roi y fit installer la première grande bibliothèque, où furent conservées les grandes oeuvres léguées par les vieux Sumériens, les Akkadiens et les Babyloniens. Malgré ses prodigieuses fortifications, la ville fut prise en - 612 par les forces unies des Mèdes et des Babyloniens, et elle fut incendiée, totalement détruite et abandonnée.


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Pays de la Mer

Site de la chaîne montagneuse du Morghab, au sud-est de l'Iran. La ville a été fondée par Cyrus vers -547, à l'endroit où il avait vaincu l'armée des Mèdes, afin d'en faire la capitale de son empire. Son nom de Pasargades est l'hellénisation du persan Batrakatash. Ses ruines, très éparpillées, s'étendent sur une aire de 3 x 2 km; les principales sont deux palais, une porte monumentale, une tour appelée par les gens du pays Zendan-i Suleiman et un petit mausolée carré couvert d'un toit oblong, dressé sur un podium de pierre à six degrés, appelé tombeau de Cyrus. C'est là que le corps du conquérant aurait été enseveli. Le deuxième successeur de Cyrus, Darius 1er, transporta sa capitale à Persépolis. Pays de la Mer : C'est le nom donné dans les textes cunéiformes aux territoires situés au sud-est de la Mésopotamie, dont une grande partie était constituée par la région de marécages formée par la confluence du Tigre et de l'Euphrate, encore habitée de nos jours. Son nom apparaît pour la première fois dans les listes royales babyloniennes A et B (voir chroniques) sous la forme bala SES.HA ou bala SES .kù.ki. Selon ces listes, les rois du Pays de la Mer auraient régné à Babylone, formant la IIe dynastie babylonienne, la 1ère étant la dynastie amorrite, illustrée par Hammurabi. La difficulté vient du fait qu'elle aurait régné 368 ans (selon la liste A), ce qui paraît peu vraisemblable, et qu'on ne sait où la situer : avant, pendant ou après la dynastie kassite, soit entre -1600 et -1000. Ainsi, en son temps, Louis Delaporte (plaçait cette IIe dynastie de Babylone parallèlement aux derniers rois de la Ire dynastie (Samsuiluna et ses successeurs), et il situait chronologiquement son fondateur, Ilima-Ilum, entre -1949 et -1890. Dans leurs chronologies Garelli et Lemaire (1997, 316) ignorent cette dynastie et situent une IIe dynastie à la suite des Kassites. Son fondateur, Simbar-shipak (-1025 -1008), se retrouve dans la chronologie de Delaporte, qui lit son nom shimmash-shipak, mais il inaugurerait la Ve dynastie de Babylone et il aurait régné entre -1038 et -1022. La vraie solution est peut-être celle qu'avait proposée Thureau-Dangin, de ne faire régner que deux rois de cette lignée de souverains du Pays de la Mer, shushi et Gulkishar, sur Babylone, constituant ainsi cette IIème dynastie; ils auraient pris le pouvoir après la mort de Samsuditana (-1625 - 1595), le dernier roi de la 1ère dynastie, et, après un demi-siècle de domination, ils auraient été chassés par le Kassite Gandash, fondateur de la IIIe dynastie. D'après les textes, leur capitale se serait appelée Urùkù (avec des variantes graphiques) ou E'urukù(g). Ce nom, qui signifie "ville sainte", désigne généralement Babylone, et c'est la traduction qu'en donnent de nombreux auteurs à commencer par Thureau-Dangin . Néanmoins, pour Wilfred Lambert , il s'agirait de la capitale des rois du pays de la Mer, laquelle pourrait être Al-Hiba (ou El-Hibba). Ce dernier site, un énorme tell de 480 ha situé entre le Tigre et le Chatt el-Haï, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Tellô/Girsu, se trouvait, dans l'Antiquité, à la lisière des marais. Il a été sommairement fouillé en 1887 par Robert Koldewey. Une brique portant le nom d'Urukù (Falkenstein) a incliné certains auteurs à identifier le telI à la capitale du Pays de la Mer. L'histoire du Pays de la Mer va ensuite se confondre avec celle des Chaldéens, dont les tribus dominaient cette région.


Samsu-Iluna

Roi de Babylone (- 1749 -1712). Fils et successeur d'Hammurabi, il hérita d'un royaume puissant mais menacé sur ses frontières. La neuvième année de son règne, il dut repousser les Kassites à l'est, première manifestation d'un peuple qui devait mettre un terme à la dynastie amorrite. L'année suivante, il dut combattre les armées d'Idamaraz, Iamutbal, Uruk et Isin. Ces attaques le conduisirent à fortifier Kish. La révolte d'Iamutbal était dirigée par un certain Rim-Sîn qui s'était institué roi de Larsa. Vaincu, Rim-Sîn mourut dans son palais (14è année du règne de Samsu-Iluna). Cependant, les révoltes vont se poursuivre tout au long de son règne, qu'il devra sans cesse réprimer : Eshnunna, face à laquelle il édifia la forteresse de Dûr-Samsu-Iluna (act. Khafajeh) pour contrôler le territoire ; Iluma-ilum, qui établit sa dynastie sur le Pays de la Mer; au nord vers le Khabur où il dût construire une place forte à Sagaratim. Malgré les difficultés intérieures et extérieures de son règne, les inscriptions nous font connaître son activité de bâtisseur, qui ne fut pas uniquement centrée sur des fortifications. Ainsi reconstruisit-il le temple de Shamash (é-babbar) à Sippar avec sa ziggurat ; il refit creuser le canal appelé Durul et Taban, fit sculpter de nombreuses statues. Le royaume continua de connaître une grande activité commerciale et administrative, comme en témoignent les nombreuses tablettes concernant son règne .


Sargon d Akkad

Fondateur (-2334 -2279) de la dynastie d'Akkad et de la ville de ce nom. VIE DU ROI : On ne possède qu'un monument contemporain de Sargon, une stèle triomphale retrouvée à Suse. Nous ignorons même son vrai nom, car sharrukenu (ou sharrukin) est un surnom qui signifie roi légitime . La Légende de Sargon est relatée dans des textes des époques néo-assyrienne et néo-babylonienne, soit près de quinze siècles après les événements."Je suis Sargon, le roi puissant, le roi d'Akkad. Ma mère était une grande prêtresse. Mon père, je ne le connais pas. Les frères de mon père campent dans la montagne. Ma ville [natale] est Azupiranu, qui est située sur les bords de l'Euphrate.[...] Ma mère, la grande prêtresse, me conçut et me mit au monde en secret. Elle me déposa dans une corbeille de jonc dont elle ferma l'ouverture avec du bitume. Elle me jeta dans le fleuve sans que j'en puisse sortir. Le fleuve me porta; il m'emporta jusque chez Aqqi, le puiseur d'eau... [...]m'adopta comme son fils et m'éleva...[il] me mit à son métier de jardinier. Alors que j'étais ainsi jardinier, la déesse Ishtar se prit d'amour pour moi, et c'est ainsi que pendant [cinquante]-six ans, j'ai exercé la royauté" .On peut accepter le témoignage de certains textes qui nous apprennent que Sargon a été l'échanson du roi de Kish, Ur-zababa. S'est-il ensuite révolté contre ce roi et a-t-il quitté Kish pour fonder Akkad, ou, au contraire, a-t-il été choisi par ce roi comme son héritier et a-t-il dû fuir et fonder Akkad parce que Lugal­zagési, roi d'Umma et d'Uruk, et fédérateur des cités sumériennes, avait conquis Kish et mis à mort Ur-zababa ? Dans ce cas, la guerre audacieuse qu'il va mener contre Uruk pourrait être le fait non d'une bravade qui l'aurait conduit à s'attaquer au maître du premier Empire sumérien, mais, plutôt, d'une vengeance. Toujours est-il que ce long règne fut consacré à fonder le premier empire historique de l'Asie antérieure. Mais jusqu'où s'étendait-il ? On serait bien en peine de le déterminer avec certitude. Si l'on en croit les diverses légendes concernant Sargon, il aurait trempé ses armes dans le golfe Arabique, où il aurait conquis l'île de Dilmun et aurait soumis l'Élam, ce qui n'a rien d'invraisemblable. Vers l'ouest, Si l'on en croît l'épopée du "Roi du combat" il se serait "élancé vers les Montagnes claires (Liban?) et la forêt de Cèdres" (Amanus ?). Sous prétexte de défendre des marchands sémites opprimés par leur sukallu, il s'empara du pays d'Ibla (Cappadoce ?), où se trouvait Purushkhanda, ville du dieu Dagan. Vers la fin de son règne, il dut faire face à des révoltes qui le forcèrent à soutenir un siège dans sa propre capitale d'Akkad. Il réussit à vaincre les rebelles qu'il poursuivit jusqu'au Subarru, secondé par son fils Rimush. Nous connaissons le nom de sa femme, Ashlutum et celui de sa fille, En-hedu-ana "vraie femme de Nanna [...] dans le temple d'Inanna à Ur" . TEXTES RELATIFS À SARGON : - 2 tablettes d'argile bilingues (akk. et sum.) datant de la Ire dynastie de Babylone : " Sargon [...] vainquit la ville d'Uruk et détruisit son rempart. Il défit Uruk dans une bataille et fit prisonnier Lugalzagési, le roi d'Uruk, au cours de la bataille il l'amena dans un carcan à la porte d'Enlil. Sargon, le roi de Kish, gagna 34 batailles il détruisit les remparts jusqu'au bord de la mer. Il amarra au quai d'Akkad les bateaux de Méluhha, les bateaux de Magan [et] les bateaux de Tilmun.» Légende de Sargon : Citée plus haut. La Légende Sumérienne de Sargon : Sargon, échanson d'Ur-zababa, est visité en rêve par Inanna dans le temple d'Ézinu. Il y a vu le roi de Kish dans un flot de sang. Il le lui rapporte, ce qui effraie le roi, qui écrit à Lugalzagési. La fin de la tablette manque, mais son intérêt réside dans un long dialogue entre Sargon et Ur-zababa. Sargon et Lugalzagési : Fragment en sumérien par lequel on apprend le nom du père de Sargon, Laipum. Il y est aussi dit qu'il fit d'une femme de Lugalzagési sa concubine et qu'il marcha contre ce demier, comme si la cause du conflit était, précisément, cette femme. Sargon preneur de ville : Texte d'une tablette du Louvre où est rapportée la destruction d'une ville du pays d'Utanapishtim par "la horde" (?) d'Akkad. Elle est attribuée à l'époque de la 1ère dynastie de Babylone, bien qu'il y soit mentionné des "hommes de fer" Le Roi du combat (ou de la bataille : sar tamhSrim) : Constitué par plusieurs fragments, de la période de la 1ère dynastie babylonienne, ce texte rapporte l'expédition du roi vers la forêt des Cèdres et sa campagne contre le seigneur de Purushkhanda. On en possède plusieurs versions avec des variantes en ce qui concerne quelques détails. Chronique de Sargon : Tablette du BM de l'époque néobabylonienne. «Sargon, roi d'Akkad, s'éleva au pouvoir durant l'ère d'Ishtar et il n'eut ni rivaux ni opposants [...] Il traversa la mer du Levant et il conquit les contrées du Couchant... " C'est cette chronique qui nous apprend que dans sa vieillesse, Sargon dut subir un siège dans Akkad. Trait amusant : selon la chronique, il aurait construit près d'Akkad une réplique de Babylone, ce qui aurait provoqué la colère de Marduk. Or, ni Babylone ni son dieu, Marduk, n'existaient à l'époque de Sargon. ICONOGRAPHIE. Une très belle tête en bronze provenant de Ninive (Kuyunjik) et exposée au musée de Bagdad, semble être un portrait de Sargon. Sa stèle en diorite retrouvée (à l'état fragmentaire, en plusieurs morceaux) à Suse (musée du Louvre) est sculptée de bas-reliefs où les personnages sont représentés dans la grande tradition sumérienne. On y voit, en particulier, un soldat akkadien vêtu d'une robe qui tient sur son épaule droite une courte épée et qui empoigne de l'autre main un captif entièrement nu, les poignets liés par une corde dans le dos; dans une autre zone en partie effacée sont représentés des prisonniers jetés au sol, assis ou agenouillés, scène qu'on a pu interpréter comme un massacre, tandis que dans le registre inférieur les corps des morts sont abandonnés à des charognards, peut-être des vautours ou des sortes de gypaètes.


Sargon II

Roi d'Assyrie(- 721 -705). . Il était fils de Tiglatphalazar III (- 744 - 727) et frère, ou demi-frère, de Salmanazar V (-726 - 722). Après ce qu'on a pu appeler une éclipse depuis le règne d'Adad-nîrâri III, Tiglatphalazar III avait renoué avec une politique d'expansion qui avait rendu à l'Assyrie une partie de la puissance qu'elle avait acquise, en particulier sous le règne d'Assurnasirpal II. Sargon hérita de cet état de fait et il consolida ces conquêtes en les étendant, s'imposant comme le nouveau fondateur de l'Empire assyrien. On ne sait que peu de chose de son prédécesseur, Salmanazar V qui ne régna que peu de temps. C'est cependant lui qui mit le siège devant Samarie, capitale du royaume d'Israèl, dont la gloire de la chute revint finalement à Sargon. On ne sait réellement ni comment est mort Salmanazar ni comment Sargon a pris le pouvoir. Il est possible que ce soit à la suite d'un coup de force lors de la mort de son frère, peut-être victime d'un attentat. C'est cette usurpation du trône qui aurait été en partie la cause des troubles internes qui secouèrent les débuts de son règne, troubles dont profitèrent, le roi de Hamat Ilu-bi'di, àl'ouest, pour constituer, sous l'égide des Égyptiens, une coalition contre l'Assyrie, et, au sud, Mérodoch-Baladan pour se faire couronner à Babylone. A l'intérieur du royaume, les habitants s'étant révoltés, Sargon Il dut composer avec eux et les libérer par décret des taxes et corvées auxquelles les avait astreints Salmanazar V selon ce qu'a assuré le roi. Sargon Il réagit avec cette énergie et cette promptitude qui caractérisent les grands souverains Assyriens. Il vainquit le roi de Hamat, déporta les familles de Samarie, laquelle fut repeuplée par des Arabes (?) et des Mésopotamiens, rétablit l'ordre à l'intérieur du royaume. Ses annales révèlent que chaque année au cours des treize premières années de son règne de 16 ans, il dirigEa des campagnes militaires : an 1, campagne contre Israèl et raid en Babylonie (où il a essuyé un échec) ; an 2, contre Hamat et les Syriens révoltés ; an 3, contre les Manéens, dont il dévaste, détruit, brûle les villes ; an 4, contre Kiakki, roi de shinuhtu an 5 contre Karkémish; an 6 première campagne contre l'Urartu ; an 7, deuxième campagne contre le roi Rusa d'Urartu ; an 8, troisième campagne contre l'Urartu (cette huitième campagne est connue dans les détails par une longue lettre sur une tablette du Louvre, datée de -714; an 9, contre les Mèdes et les gens des montagnes du haut Euphrate; an 10, contre Tarhunazi de Melid; an 11, contre les rebelles dans le Gurgum et à Ashdod; an 12, contre Marduk-apal-îddina (Mérodoch-baladan) à Babylone; an 13, campagne pour soumettre les tribus araméennes installées en Babylonie, au cours de laquelle il reprend la ville abandonnée par son souverain, qui se réfugie dans les marais du Bit Yakin (voir Chaldée) ; Babylone reconquise, il s'y fait couronner (il touche la main de Bêl-Marduk) pour rétablir la double monarchie d'Assur et de Babylone à son profit. Ces campagnes sans cesse renouvelées, qui vont établir un puissant empire, n'empêchent pas Sargon d'avoir une activité de bâtisseur. Il abandonna les anciennes capitales pour se faire édifier une grande ville fortifiée qui prit son nom : Dur-sharrukin. L'énormité de cette ville construite en une dizaine d'années révèle la puissance économique du souverain qui en a été l'instigateur. Les archives assyriennes ont rendu environ 1 300 lettres de la chancellerie royale envoyées ou reçues de toutes les provinces de l'empire, qui nous font connaître de nombreux détails de la politique royale. La dernière campagne que Sargon conduisit en -705 contre Tabal lui fut fatale. La Chonique éponymique relate l'événement d'une manière laconique : "Pendant l'éponymie de Naskhur-Bêl, gouverneur d'Amédi, le roi [marcha sur Tabal (?)] face à Gurfi, le Kulumméen, [...]le roi fut tué; le camp du roi d'Assyrie fut pris [...] Au mois d'Ab, le 12e jour, Sennachérib [s'assit] sur [le trône]"


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Sennachérib

Roi d'Assyrie (- 704 -681), de son nom assyrien Sîn-ahhê-erîba = "Sîn a compensé les frères (morts)". Si l'on en juge à son nom, il eut plusieurs frères aînés morts en bas âge. Il fut élevé comme un prince héritier et reçut dans sa jeunesse des charges administratives. Dès que son père, Sargon Il, fut tué, lors de sa malheureuse campagne contre Tubal, il monta sur le trône et, aussitôt, dut fait face à des révoltes, comme ce fut si souvent le cas lors des successions royales en Assyrie. Sous l'impulsion des Egyptiens, les rois de Sidon, d'Ascalon et de Juda se liguèrent contre les Assyriens tandis que dans le Sud, Mérodach-Baladan, qui s'était enfui vers l'Élam devant l'avance de Sargon, revenait s'installer à Babylone. Aussitôt (campagne de la 1re année de règne), Sennachérib marcha contre Babylone, reprit la ville tandis que Mérodach-Baladan s'enfuyait vers les marais, et installa un gouverneur d'origine babylonienne, Bêl-ibni. Croyant avoir pacifié le Sud, l'année suivante il fît une longue campagne dans les régions à l'est du Tigre pour soumettre les tribus révoltées. La troisième campagne fut consacrée à l'Ouest. Son tartan (turtânu = général) vainquit le roi de Sidon, qui s'enfuit à Chypre, mit le siège devant Lakish, qui fut bientôt enlevée. Après de nombreuses palabres sous les murs de Jérusalem, rapportées par le livre biblique des Rois (Il Rois 18 :13-19 :34, et Il Chron 32 :1), le roi de Juda Ezéchias livra un énorme tribut mais sauva ainsi sa ville. Cinq campagnes furent ensuite conduites contre l'Elam et les régions du sud du Tigre, où l'état de révolte était permanent. L'armée assyrienne pourchassa les rebelles dans les marais, mit au pillage les villes de l'Élam. En -691, les Assyriens subirent vîsiblement un revers lors d'une bataille contre les Elamites à Hallulê et, Babylone s'étant encore une fois révolté, en -689 Sennachérib fit ce que ses prédécesseurs sur le trône d'Assur n' avaient jamais osé faire par respect d'une cité aussi vénérable, il détruisit la ville. La rébellion ayant été temporairement matée dans cette partie de l'empire, le roi fit une incursion chez les Arabes pour y prélever des dromadaires et marcha contre l'Egypte. Mais l'armée assyrienne fut arrêtée à Péluse, à la porte du delta, par une épidémie, sans doute de peste, provoquée par une invasion de rats. "Au mois de Tebet, le 20e jour (janvier), au cours d'une insurrection, le fils de Sennachérib, roi d'Assyrie, tua son père. Sennachérîb régna [24] ans sur l'Assyrie. En Assyrie, l'insurrection dura du mois de Tebet, le 20e jour, au mois d'Addar (février), le 2» jour. Au mois d'Addar, le [2]8eme» jour (mars), Assarhaddon, son fils, s'assit sur le trône d'Assyrie " . Comme Sargon avait construit Dur­sharrukin pour en faire sa capitale, Sennachérib abandonna cette dernière pour s'installer à Ninive, dont il est, en quelque sorte, le nouveau fondateur. Il y entreprit des travaux gigantesques qui feront de cette ville l'un des joyaux du monde oriental. Le roi s'est fait représenter dans un grand relief sculpté dans le roc dominant le Gommel . Dans cette même région, au nord de Ninive, à Bavian et à Maltai, il a laissé des reliefs rupestres dont, à Maltai, un défilé des grands dieux debout sur leurs animaux symboliques . Dans le palais de Ninive se trouvait la série des reliefs du siège de Lakish (au BM), dans lesquels il s'est fait représenter assis sur un haut trône, sur une colline où les vaincus viennent lui rendre hommage .


Sémiramis

Reine mythique de Babylone selon Hérodote ou d'Assyrie selon Diodore de Sicile . C'est ce dernier qui nous a conservé l'ensemble de la légende. Il fait de Sémiramis la fille de la déesse Dercéto, qui l'aurait mise au monde près d'Ascalon, en Phénicie. Le bébé aurait été nourri par des colombes avant d'être recueilli par un berger. Devenue une jeune fille d'une extrême beauté Sémiramis fut remarquée par Onnès (conseiller du roi d'Assyrie Ninus), qui en fit son épouse. Au cours d'une expédition en Bactriane, Sémiramis se distingua auprès du roi Ninus en prodiguant de judicieux conseils et en prenant la tête d'une troupe, grâce à quoi la ville qu'assiégeaient en vain les Assyriens fut enlevée. Ninus s'éprit d'elle, demanda à Onnès de la lui céder et l'épousa. À la mort de Ninus, qui survint bientôt, Sémiramis prit le pouvoir au nom de son fils Ninyas, fonda Babylone et partit à la conquête des pays alentour, fondant un empire qui s'étendait de l'Egypte à l'Inde et recouvrait à peu près exactement l'Empire achéménide. Vaincue finalement par un roi indien, elle rentra à Ninive. Son fils Ninyas ayant conspiré contre elle, au lieu de le punir elle lui remit l'empire et disparut, changée en colombe selon certains mythographes. On a proposé de chercher son modèle dans une dame du palais (terme assyrien pour désigner la reine) appelée Sammuramat, connue par une inscription sur une stèle et une autre sur une statue de Nabu. Sammuramat fut l'épouse de shamshi-Adad V ( - 823 - 811) et la mère d'Adad­nârâri III ( - 810 - 783). Ce dernier étant mineur à la mort de son père, elle exerça la régence pendant cinq ans.


shamshi-Adad

(nom aussi transcrit Samsi-Addu). Cinq rois Assyriens ont porté ce nom. Le seul qui ait eu une action importante est le premier du nom. shamshi-Adad 1er ( - 1807 - 1776) était fils d'un obscur prince d'un clan benjaminite, Ilâ-Kabkabû (ou Igur-Kabkabu sur une brique d'Assur). Il résida un moment à Babylone, nous apprend la Liste royale assyrienne, au temps de Naram-Sin (il s'agit du roi d'Assyrîe). On ne sait précisément comment il s'empara de la forteresse d'Ekallâtum, qui commandait une région à l'est du Tigre. Il y conforta sa puissance pendant trois ans, puis il marcha sur Assur et s'empara du trône d'Erishum. Cependant, il établit le centre de son administration à shubat-Enlil (Tell Leilan), mieux placée pour surveiller le haut Euphrate, qu'il venait de soumettre. Maître de Mari, il y établit comme gouverneur son fils Iasmakh-Addu tandis que son autre fils, destiné à lui succéder, Ishme-Dagan, installé à Ékallâtum, reçut le gouvernement des provinces orientales. Il fut le premier roi assyrien à se parer des titres (repris au roi d'Ur III Amar-suen) de "roi de l'univers" (shar kishshati = "roi de la totalité [du pays]") et de "roi puissant" (sharru dannu). Vers l'est, l'empire qu'il s'était ainsi créé s'étendait jusqu'aux montagnes du Kurdistan et au Zagros, comme en témoignent les tablettes trouvées à shemshara, et, à l'ouest, il contrôlait les routes conduisant en Cappadoce, où les marchands Assyriens purent reprendre leurs tractations commerciales. Les archives royales de Marinous ont rendu toute une correspondance entre Iasmakh-Addu, son frère, son père et divers personnages, souvent royaux, tels Hammurabi, le roi de Qatna ou celui de Karkémish. Elles sont riches en détails qui éclairent la vie et les relations humaines à cette époque et témoignent de relations fraternelles, telle cette lettre d'Aplakhanda, roi de Karkémish, qui commence ainsi : "A Iasmakh-Addu dis ceci ainsi (parle) Aplakhanda, ton frère. Par ce courrier, je t'envoie de l'excellent vin; bois[-en]. Je t'envoie en même temps des vivres de Karkémish - manges-en - [...] en même temps un bracelet de fer (?) [...] en même temps un pagne et [...] un vêtement SAGADU [...] En outre, au sujet de n'importe quelle chose, écris-moi régulièrement" . Dans cette même lettre, il apparaît qu'Aplakhanda est réellement le frère d'Iasmakh-Addu, car il appelle shamshi­Adad «mon père : Samshi (shi)-(il)Addu a-bi-a. Son fils et successeur Ishme-Dagan (-1776 - 1742) tint en main la situation de l'empire pendant tout son règne, mais à sa mort succéda une ère d'anarchie qui fit perdre à l'Assyrie tout ce que son premier grand roi conquérant lui avait acquis.


Sippar

Ville sumérienne sur la rive d'un ancien lit de l'Euphrate, dans le nord de la Babylonie. Son site a été retrouvé dans le teIl d'Abu Habbah, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad. La LRS cite Sippar comme l'une des cinq villes antédiluviennes, après Eridu, Bad­Tibira, Larak, et avant shuruppak. Elle ne lui attribue qu'un seul roi, En-men-dur­Anna (l'Evédôrakhos de Bérose), mais elle lui accorde un règne de 28 800 ans. Son nom sumérien est Zimbirki dans la LRS, mais elle est aussi appelée Ud-kib-nunki dans certaines inscriptions du DA. Elle est mentionnée dans les textes plus tardifs sous plusieurs noms dont Dominique Charpin a démontré qu'ils désignaient la même ville: Sippar-Yahrurum, Sippar-sha-Shamash, Sipar shêrim et Sippar-u4-ul-li-a. Sans doute fondée à l'époque d'Uruk, la ville ne prit de l'importance qu'au cours du DA et surtout au IIe mill. sans que, pour autant, elle ait exercé une quelconque hégémonie ni qu'elle ait été le siège d'une royauté. Son lustre lui venait surtout de son temple de Shamash, É-babbar (Maison brillante), qui remontait, comme son homonyme à Larsa, à l'époque sumérienne ancienne, mais qui fut reconstruit à plusieurs reprises par Naram-Sin, Sabium, Samsu-iluna, Kurigalzu, Assur-banipal, Babylone.htm">Nabuchodonozor II et Nabonide. Au nord de la ziggurat ont été explorées quelques constructions qui semblent avoir été celles du "cloître" (gagûm) des prêtresses recluses de Shamash, comme semble en témoigner un texte recueilli dans cette aire, où est mentionnée une nadîtûm appelée Narubta. Sippar était, en effet, célèbre pour son gagûm à l'époque d'Hammurabi. D'autres temples sont mentionnés, consacrés : à Ishtar, "dame de Sippar" (appelé E.edin. dim.mah = Maison steppe), à Adad, à Bunéné, à Gula. La ville s'étendait sur plus de 100 ha et elle était enfermée dans un rempart de 1 300 x 800 m percé de plusieurs portes. Le temenos de Shamash avec sa ziggurat, entouré d'une enceinte de 320 x 240 m, a été retrouvé et exploré au siècle dernier selon une méthode désastreuse. C'est dans ce temple qu'Hammurabi avait déposé son code. Un canal reliant le Tigre à l'Euphrate passait à l'ouest de ses murs. C'est là que se trouvait son karum ou étaient débarquées les marchandises transitant par ce centre de commerce. A l'époque paléobabylonienne, elle était en relation avec Assur; des marchands Assyriens, établis dans la ville, ont laissé des traces de leur présence dans une correspondance et des tablettes de comptabilité. Ils étaient peut-être établis dans la ville jumelle, formant un faubourg à quelque distance, retrouvée dans le site de Dêr, qui portait aussi le nom de Sippar­Amnânum (ou Annunîtum, du nom de la déesse tutélaire de la ville).


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Sîn

Dieu babylonien de la Lune. Son nom serait d'origine sumérienne, contraction de en-zu = "seigneur de sagesse", ce qui aurait donné Su'en, akkadisé en Sîn, ou, au contraire, le dieu-lune akkadien aurait eu son nom "sumérisé" en Su'en (ou Suen). Identifié au Sumérien Nanna(r), il en a tous les attributs. Dans un texte médical d'époque médioassyrienne, il apparaît comme un dieu qui préside à la naissance; ce texte nous a conservé un court fragment d'un mythe où il assiste une vache lors de la mise bas d'un veau. Identifié à Nanna, il est chez lui dans le temple d'Ur, mais, contrairement à Nanna, il apparaît sous son nom sémitique comme le maître de nombreux sanctuaires dont le plus important était celui de Harran. Bien que son culte semble n'avoir eu qu'une importance secondaire dans l'ensemble des cultes mésopotamiens, il avait des temples à Urum, à Borsippa (dans l'Ézida), à Uruk, à Assur, à Babylone, à Bît-Suenna (près de Nippur), à Akkad, à Kalah et à Larsa, outre quelques temples connus par des textes mais non localisés. Plusieurs prières lui ont été consacrées, où il apparaît comme le dieu suprême : " Sîn, luminaire des cieux, seigneur le plus puissant des grands dieux, roi des contrées, père des dieux, maître des destins, le tout premier aux cieux et sur la terre, lumière des Igigu et de toutes les multitudes [...] Tu procures un jugement de droiture et de justice, tu raffermis le faible. A celui qui n'a pas de fils, tu procures un fils; l'inféconde sans toi ne conçoit pas, ne devient pas enceinte. Celui qui te cherche sans cesse ne manque pas (de faire) le bien... ". En tant que divinité de l'astre de la nuit, il occupait une place capitale dans les spéculations astrologiques et astronomiques.


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Sumériens

Peuple qui, distinct par sa langue, contrôla au IIIème millénaire av. Jc le Sud de la Mésopotamie, près du Golfe Persique, et donna son nom à l'une des premières grandes civilisations historiques du Proche-Orient Ancien. Les anciennes traditions sumériennes conservaient le souvenir d'un "déluge" qui aurait anéanti l'Humanité à l'aube de son Histoire. En réalité, les fouilles archéologiques ont montré la réalité de plusieurs innondations de l'Euphrate, dont les plus catastrophiques se produisirent vers -2800 -2600, mais sur trois sites seulement : Ur, Kish et shuruppak - il s'agissait donc d'évènement purement locaux et non concomitants. Toujours est-il que l'on dressait des listes de rois avant et après le Déluge. C'est après le Déluge qu'on voit apparaître les noms des grandes cités sumériennes - Kish, Uruk, Umma, Lagash, Larsa, Ur-et les premières "dynasties", terme désormais consacré mais assez impropre, car la succession royale n'était pas toujours régulière. Les cités, qui aspiraient toutes à l'hégémonie, menèrent entre elles des guerres continuelles, aucune n'étant assez puissante pour imposer bien longtemps sa domination aux autres. Après l'apparition d'une dynastie de Kish, dont le dixième roi fut Enmébaragesi (vers - 2700), la période dynastique archaïque III (vers - 2600 - 2300 ) fut marquée par les souverains enterrés dans les "tombes royales" d'Ur, au mobilier funéraire riche en objets d'or et d'argent, auxquels succédèrent ceux de la première dynastie d'Ur, à partir de Mésannepadda, son fondateur, vers - 2560 - 2525. Au Nord d'Ur, à la même époque, régnaient les "ensi" de Lagash : l'un d'eux, Eannatum ( - 2455 -2425 ) , imposaz d'abord sa domination à la cité voisine d'Umma, commémora ce haut-fait par la célèbre "stèle des vautours", puis vainquit, entre autres, les Elamites, Ur et Mari. Mais après la mort d'Eannatum, les rois de Lagash furent détrônés par une famille sacerdotale, elle-même renversée par Uruinimgina (vers -2350 ); celui-ci, en dépit de son oeuvre réformatrice, ne put restaurer l'hégémonie de sa cité et fut vaincu par Lugal-zagesi, ensi d'Umma ( vers - 2340 - 2316), qui détruisit Lagash, s'empara d'Ur, d'Uruk et de Kish, étendit son autorité sur tout le pays de Sumer. Mais ce premier Empire Sumérien devait succomber rapidement sous les coups des Akkadiens, d'origine sémitique. Sargon l'Ancien ( vers - 2334 - 2279 ), après avoir renversé Lugal-zagesi, ( vers - 2345) , soumit toutes les cités de la Basse-Mésopotamie ; il aurait affirmé sa puissance en Elam, en Mésopotamie septentrionale, en Syrie, et peut-être jusqu'à la Méditerranée ( Chypre ?). Les Akkadiens assimilèrent la culture sumérienne ; ils adoptèrent les cunéiformes pour transcrire leur propre langue, qui resta après eux la langue courante en Mésopotamie. Miné par des révoltes incessantes, l'empire qu'avait fondé Sargon l'Ancien s'effondra après un siècle à peine d'existence, peu après - 2200, sous les coups de guerriers descendus des montagnes du Zagros, les Gutis. Ceux-ci, après avoir commis des destructions qui laissèrent un durable souvenir, regnèrent pendant près d'un siècle sur la Basse-Mésopotamie, en laissant aux cités sumériennes une assez grande liberté. Dès - 2145 environ, une véritable renaissance sumérienne commenca de s'épanouir à Lagash, sous le règne de Gudéa, qui, prenant le titre d'ensi, semble avoir été un véritable souverain indépendant, de même que son fils, Ur-Ningirsu. La ville jouissait à cette époque d'une prospérité sans égale. Les Sumériens, rétablissant un peu partout leur autonomie, atteignirent alors leur apogée : ce fut la brillante période de la IIIème dynastie d'Ur ( - 2113 - 2006). Son fondateur, Ur-Nammu ( - 2113 - 2095 ), grand bâtisseur, rétablit l'ordre en Sumer en mettant sur pied une administration efficace et en promulguant le plus ancien recueil de lois de Mésopotamie connu à ce jour; le successeur d'Ur-Nammu, shulgi, ( - 2095 - 2047), restaura l'empire, qui groupait Sumer, le pays d'Akkad, la Mésopotamie septentrionale et l'Elam, et prit, suivant l'exemple de l'Akkadien Naram-Sin, le titre de "roi des quatre régions du monde". Mais l'empire Sumérien se morcella ensuite rapidement sous la pression des Amorrites; pour finir, les Elamites, en - 2004, en détruisant la capitale et en capturant son roi Ibbi-Sîn, portèrent un coup fatal à la IIIème dynastie d'Ur. Après la chute de cette dernière, le pays se divisa en deux royaumes Amorrites avec la dynastie d'Isin au Nord et celle de Larsa au Sud, cependant qu'à Babylone, centre jusqu'alors peu important, s'affirmait à partir du XIXème siècle, une autre dynastie amorrite, conquérante. Le dernier roi de Larsa, Rim-Sîn, ne s'empare d'Isin (vers - 1794 ) que pour être vaincu à son tour, vers - 1763, par Hammurabi. Ce sont les Amorrites qui dominent désormais politiquement la Mésopotamie. Mais ils devaient recueillir, conserver et transmettre l'héritage de la civilisation sumérienne, comme le montrent la fidélité qu'ils consèrvèrent, pendant plus d'un millénaire et demi, à la langue sumérienne et l'inlassable travail de recopiage des textes sumériens par les scribes des temples et des palais dans tout le monde mésopotamien. L'Histoire, la pensée et l'Art ont, en Orient, leur Origine en Sumer.


Ur

Ville du Sumer, dans le sud de l'Iraq, retrouvée dans le site du tell Muqayyar (ou Umgheîr). Un premier établissement fut fondé à l'époque d'El-Obeïd, vers la fin du Vè millénaire. C'était un village de huttes en roseaux et en pisé. Il fut submergé vers - 3900 à la suite d'une inondation exceptionnelle de l'Euphrate ou d'un déplacement du cours du fleuve qui laissa un niveau de limons stériles appelé par le fouilleur diluvium, par référence aux mythes du Déluge. De nouveaux établissements se succèdent pendant les époques d'Uruk et de Djemdet Nasr (entre -3900 et -2900). Les premiers siècles de l'histoire d'Ur, au DA, qui débute alors, restent à peine entrevus. La LRS donne Mésannépada, fils de Meskalamdug, roi de Kish comme fondateur de la 1re dynastie d'Ur, la troisième cité qui a pris la prédominance après le Déluge, à la suite de Kish et d'Uruk. On ne sait si ce Meskalamdug est le même personnage que celui dont on a retrouvé la sépulture dans le cimetière royal. Dans ce cimetière, situé au sud du temenos de Nanna(-Suen), les fouilleurs ont mis au jour 1 850 tombes dont les dates se situent entre - 2700 - 2600 et 2100. Parmi celles-ci, 16 sont considérées comme des tombes royales, hypothèse fondée sur la richesse du mobilier recueilli, le fait que les tombes étaient maçonnées et les titres (lugal pour les hommes, nin pour les femmes) accompagnant les noms de quelques-uns des personnages qui y étaient ensevelis. Le propriétaire de l'une d'entre elles (n0 1050), avec qui furent ensevelies une cinquantaine de personnes, Akalamdug, se déclare le fils de Meskalamdug. Il n'est pas non plus mentionné dans la LRS, mais il porte le titre de lugal, comme son père. On ne sait non plus quelles relations a pu réellement avoir Puabi, dont la tombe était l'une des plus riches du cimetière avec ces rois dont elle était à peu près contemporaine. Ce qui apparaît à l'évidence, c'est que ces personnages royaux, qui ont vecu aux XXVIIè s. et XXVIè s., ont été accompagnés dans leurs tombes par tout un personnel sacrifié pour continuer de les servir au cours de leur vie dans l'au-delà. À l'exception des quelques personnages cités ici, on ne connaît ni les noms ni la condition sociale des autres occupants des 1850 tombes. Il est possible, comme l'a suggéré Susan Pollock , que n'ait été enseveli là, à peu de distance du temenos, que le personnel du haut clergé du temple du dieu-lune et les dignitaires du palais. Cependant, Mésannipada, peut-être descendant ou parent des personnages royaux cités, ne semble pas avoir été inhumé dans ce cimetière, pas plus que son fils et successeur Aanépada. La LRS donne encore trois successeurs a Aanépada : Mes-kiag-Nanna, son fils, qui régna 36 ans, puis Élulu et Balulu, dont on ne connaît pas les liens de parenté et qui auraient régné respectivement 25 et 36 ans. La suprématie passa ensuite à la dynastie d'Awan, ce qui nous conduit aux environs de - 2400. La LRS cite une IIe dynastie d'Ur avec les noms incomplets de quatre rois qui auraient régné 116 ans. Si cette dynastie a existé, elle n'a pu réellement exercer une hégémonie ni, non plus, durer si longtemps, car vers -2340 Lugalzagési d'Umma, devenu roi d'Uruk et de Kish a soumis les villes de Sumer avant d'être lui-même renversé par Sargon d'Akkad, vers - 2334. Bien que l'histoire d'Ur à l'époque du DA reste à peu près inconnue, on sait que la ville était déjà devenue prospère, enrichie par le commerce que favorisait sa position sur le bas Euphrate, en communication directe avec les marchés de Dilmun, Magan et Mélukhkha. Elle était en même temps un aboutissement du commerce du golfe Persique et un port de transit des marchandises qui remontaient le fleuve jusqu'en Syrie. Son activité semble s'être ralentie pendant la période d'Akkad, bien que son prestige, et surtout celui de son temple de Nanna, fût déjà tel que Sargon établit sa fille Énhéduanna prêtresse du du sanctuaire. Ur va briller d'un dernier éclat avec la fondation de la IIIe dynastie, par Ur-Nammu, Son fils et successeur shulgi organise, consolide et étend encore l'empire d'Ur, qu'il conduit à son apogée. C'est sous les règnes de ces deux souverains que les monuments de la ville sont reconstruits, à commencer par les sanctuaires du temenos de Nanna et sa ziggurat. Ur-Nammu a commencé à entourer la ville d'une puissante muraille et à organiser ses deux ports, l'un à l'ouest, sur l'Euphrate, et l'autre au nord de la ville, sur un canal qui l'entourait en partie. C'est aussi lui qui a entrepris la construction de la ziggurat, appelée é.temen.ni.gùr.(ru) = "Maison, Fondement de la terrasse (ou Terrasse de fondation) revêtue de terreur", dont les bases, en partie reconstituées, subsistent encore et qu'acheva le fils de shulgi, Amar-Suen. Le temple lui-même, é.kis.nu.gàl, avait déjà été reconstruit par Naram-Sîn, et il fut sans doute remanié par Ur-Nammu. Une grande partie des 84 sanctuaires, chapelle et édifices de caractère cultuel recensés par A. R. George paraient déjà la ville ou ont été construits à cette époque. Amar-Suen ( - 2046 - 2038) ne régna que peu d'années mais il réussit à agrandir l'empire en y annexant une partie de l'Assyrie. shu-Suen ou shu-Sîn ( - 2037 - 2029), nom lu jadis Gimil-Sîn, succède à son frère Amarsuen. Il avait marié sa fille au fils du roi de Simanum, ville située vers l'Assyrie ; ce dernier avait été chassé de son trône, ce qui obligEa shu-Suen à intervenir; les rebelles furent déportés dans la région de Nippur, où l'on bâtit pour les loger une ville. Par ailleurs, la menace que les nomades Amorrites faisaient peser sur les frontières occidentales se précisent. C'est à cette époque que furent construits (ou achevés si shulgi en avait commencé la construction) le "mur des Amorrites" et un canal qui reliait le Tigre à l'Euphrate, canal qui aurait mesuré dans les 275 km. Deux femmes de la famille royale sont connues par un balbale , "Abi-Simti et Kubatum"; cette dernière était sans doute l'épouse de shu-Suen et Abî-simti celle d'Amar-Suen (plutôt que de shulgi, comme le pensait Falkenstein). À shu-Suen succède son fils (plutôt que son frère) Ibbi-Sîn ( - 2028 - 2004). À l'instar de shulgi, il utilisa la force militaire et les mariages diplomatiques, sans pour autant réussir à maintenir la cohésion de l'empire. Sous la pression sans cesse renouvelée des Amorrites, les fortifications qui défendaient la frontière de leur côté sont débordées et les nomades se répandent dans le pays. Ibbi-Sîn confie alors le commandement des provinces menacées à Ishbi-Erra tandis que lui-même marche contre l'Élam révolté. Il est vaincu et rentre en hâte à Ur, qu'il a fait plus encore fortifier. Profitant de la faiblesse de l'empire, de la famine qui sévit à la suite de la perte des provinces et de la destruction des récoltes, Ishbi-Erra se rendit alors indépendant dans Isin. En - 2007, puis de nouveau trois ans plus tard, les Elamites, alliés aux Amorrites et aux Su (un peuple barbare des montagnes encore inconnu, mais il s'agit peut-être simplement des gens de Suse), ravagent le Pays de Sumer et, finalement, prennent Ur et mettent à sac la vénérable capitale. Comme le laissent entendre les lamentations sur la destruction d'Ur, la ville ne tarda pas à renaître de ses cendres, mais elle avait perdu toute puissance politique : elle ne sera plus désormais qu'une ville sainte, la cité du dieu-lune, toujours dépendante de Babylone ou des Assyriens


Uruk

Ville du Sumer, au nord d'Ur et au sud-est de Babylone. Le nom moderne du tell où gît l'antique cité a conservé son ancienne appellation sous la forme Warka. Le premier établissement a été fondé vers la fin du Ve mill., dans la dernière phase de la période d'El-Obeîd. Grâce aux fouilles menées en profondeur à la hauteur de l'Èanna (temple du Ciel), on a pu établir une stratigraphie dont le mobilier propre à chaque niveau a permis de faire de l'Uruk préhistorique le site éponyme du dernier millénaire de la protohistoire de la basse Mésopotamie, succédant à l'obeïdien : Uruk ancien, appelé aussi dans la terminologie anglo-saxonne "protoliterate" ( - 4000 - 3750); Uruk moyen (-3750 - 3500) et Uruk récent (- 3500 - 3100). C'est au cours de cette dernière période qu'apparaissent les premières tablettes dans une écriture idéographique. Après la période intermédiaire de Djemdet Nasr débute l'époque historique appelée dynastique ancien ou archaique (DA). Malgré son ancienneté, Uruk ne fait pas partie des villes antédiluviennes de la LRS. Mais elle vient juste après Kish pour ravir à cette dernière la prééminence en Sumer avec sa 1re dynastie, aux alentours de -2700. L'auteur de la LRS n'utilise pas le nom d'Uruk, pourtant prestigieux à son époque, mais celui d'Éanna, à qui la royauté fut accordée au détriment de Kish. Le fondateur de la dynastie est Mes­kiag-gasher, fils d'Utu (le dieu-soleil), qui devint grand prêtre et roi (lugal), et qui aurait régné 324 ans. Le texte ajoute qu'il vint dans la mer (?) et en sortit vers les montagnes, ce que d'aucuns (à commencer par Jacobsen) ont interprété selon la marche du soleil, qui se couche dans la mer à l'occident (mais la mer, pour Uruk, est au sud et invisible parce que trop éloignée) et se lève derrière les montagnes à l'est. Le fils de Meskiag-gasher, Enmerkar, est le héros de plusieurs épopées. La LRS en fait le fondateur d'Uruk. Ce qui ne peut être interprété que de cette manière : Uruk n'était encore qu'une agglomération autour de l'Éanna, voisine du bourg de Kullab, où se trouvait le temple d'Anu. Cette bourgade portait le nom du temple E.an.na.ka. Enme­rkar aurait fusionné les deux bourgs voisins pour en faire une seule ville sous le nom d'Uruk. Après un règne de 420 ans lui succède Lugalbanda, lui aussi héros de plusieurs mythes à qui est attribué un règne de 1 200 ans. Entre ce règne et celui de Gilgamesh, donné dans l'épopée comme le fils de Lugalbanda et de la déesse Nin-Sun (la dame buffle), la LRS place Dumuzi, dont la cité est Ku'a(ra) [dans le texte sumérien ku6-aki, alors que dans les mythes le concernant il est seigneur de Bad-Tibira. Gilgamesh, de son côté, est dit, dans la LRS, fils d'un démon lillû, grand prêtre de Kulla. Gilgamesh règne 126 ans, puis son fils Ur-Nungal (ou Ur-lugal = roi d'Ur) monte sur le trône où il règne 30 ans ; son fils Utul­kalamma(k) lui succède, sans qu'aucun grand mythe lui soit rattaché, contrairement à ses illustres prédécesseurs. La LRS cite encore cinq rois pour cette dynastie, le dernier étant Lugal­ki-tum (ou Lugalkigin), qui, après un règne de 36 ans, fut détrôné par Mésannépada, le roi d'Ur, lequel acquit à sa cité la prééminence. Trois fois encore, Uruk aurait réussi à retrouver une situation dominante, avec ses Ile, IIIe et IVème dynasties, qui, excepté la IIIe, illustrée uniquement par Lugalzagési, lequel fut d'abord roi d'Umma, n'ont eu aucune importance. Malgré ce passé mythiquement glorieux que lui acquit sa 1re dynastie, Uruk ne joua jamais qu'un rôle secondaire dans l'histoire même de Sumer, et elle perdit toute indépendance après que Sargon d'Akkad eut vaincu Lugalzagési et rasé ses hautes murailles. Toute sa grandeur, qui s'est édifiée pendant la période protodynastique, est conservée dans la version ninivite (assyrienne) de l'Épopée de Gilgamesh :"Celui qui a tout vu" (Gilgamesh) [...] fit construire le rempart d'Uruk-l'Enclos, du saint temple Êanna, le trésor sacré. "Regarde cette enceinte qu'entoure une frise pareille au cuivre, contemple ses pilastres que personne jamais n'égalera prends donc l'escalier qui est antique, approche l'Eanna, la demeure d'Ishtar que nul roi de I'avenir jamais n'égalera ni personne; monte donc sur le rempart d'Uruk, promène toi, examine les fondations, scrute le briquetage. Doutez vous que son briquetage soit en briques cuites et que les sept sages en aient jeté les fondations ? 3 600 arpents de cité, 3 600 arpents de vergers, 3 600 arpents d'argilière, 10 800 arpents le temple d'Ishtar, 10 800 arpents et 1 800 arpents : c'est l'aire d'Uruk !". Ville riche, ville opulente, Uruk avait conservé dans ses moeurs les principes de l'époque où elle vivait sous un régime de caractère démocratique, où l'assemblée du peuple décidait des affaires de la ville, avant que s'imposât un système monarchique dans lequel, néanmoins, le roi n'était pas tout-puissant. C'était aussi une ville de plaisirs : la cité des courtisanes, des hiérodules et des filles de joie (al kezrêti shamhatu u harimati), dit le poète de l'Èpopée d'Erra (IV, 52). Ce sont ces mêmes courtisanes, hiérodules et filles de joie, "tout le personnel féminin du temple d'Ishtar", que la déesse convoque pour se lamenter après que le héros et Enkidu ont tué le Taureau céleste. Comme Ur, Uruk reste cependant une ville sainte, la cité d'Inanna / Ishtar, que les rois de toutes les époques, jusqu'aux Séleucides, ne vont cesser d'embellir, dont les temples sont sans cesse construits ou reconstruits, dont l'artisanat produit en permanence des oeuvres d'art. Quoique venant en cinquième position, après Babylone, Assur, Nippur et Ur, pour le nombre de ses chapelles et sanctuaires, elle en comptait 76. Son déclin ne commence qu'avec les Parthes et les Sassanides, pendant les premiers siècles de l'ère chrétienne, jusqu'à ce que l'assèchement du bras de l'Euphrate auprès duquel elle était bâtie oblige ses habitants à l'abandonner, peu avant l'invasion des Arabes musulmans.


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Xerxès Ier

( -486 -465). Fils de Darius Ier, il exerce la vice-royauté à Babylone pendant 12 ans avant d'être désigné par son père pour lui succéder. Alors que Cyrus le Grand avait été le modèle du roi sage et généreux, en particulier aux yeux des Grecs, qu'il s'était montré tolérant, respectueux des cultes et des moeurs des peuples conquis, Xerxès apparaît comme le type du despote oriental caractérisé par la démesure et dont la prétention serait allée, si l'on en croit Hérodote, jusqu'à vouloir commander aux éléments et fouetter l'Hellespont (Dardanelles) parce qu'une tempête avait détruit le pont de bateaux qu'il y avait fait installer. Son règne ne dément pas cette vision. Les Égyptiens, déjà en révolte sous Darius, sont férocement matés. Babylone s'étant de son côté révoltée, il fait mettre à mort les prêtres de Bêl-Marduk, détruit ses temples, fait raser les murs de la ville. Conseillé par son cousin Mardonius, mais aussi désireux de venger les défaites de son père face aux Scythes d'Europe et aux Athéniens, il réunit une immense armée pour marcher contre les Grecs. Les descriptions d'Hérodote, qui nous montre l'Hellespont couvert de vaisseaux et qui décrit la marche de l'armée où quarante-six nations de l'empire ont fourni des contingents, donnent le sentiment d'une masse humaine invincible. Nous sommes en -480. La flotte, où dominent les Phéniciens, fait voile parallèlement à l'armée, qui soumet sans mal la Macédoine et la Thessalie. Les Spartiates et leurs alliés, une poignée d'hommes, tiennent en échec un moment les meilleurs des Perses aux Thermopyles. Une trahison les perd. Les flottes s'affrontent alors à Salamine. La victoire des Grecs est totale : Xerxès, qui a perdu une grande partie de ses vaisseaux, rentre dans ses capitales, laissant en Grèce une armée de trois cent mille hommes qui sera renversée l'année suivante à Platée, où son général, Mardonius, perd la vie. Xerxès, vaincu, humilié, mais dont l'empire n'a pas été réellement affaibli par ces défaites, partage ensuite son temps entre ses deux capitales, Suse et Persépolis, entouré de courtisans et d'eunuques, mais où il manifeste une activité de constructeur. Les inscriptions le présentent aussi comme un propagateur zélé de la religion nationale d'Ahura-Mazda. Les dernières années de son règne sont assombries par de sanglantes intrigues de palais qui se terminent par son propre assassinat.


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